 Cette frasque pédagico-artistique est un plaisir des oreilles, des yeux. Et du cerveau aussi.
Hector Obalk aurait vraiment pu être un vieux con. Il était bien parti pour. Le problème est qu’il a eu l’excellente idée de transmettre sa passion pour l’art pictural sur scène et que cela a marché. Du coup, il est parvenu à ériger sa manière bougonne de traverser l’histoire de l’art en style éclairé. Derrière lui, sur un immense mur d’images, des siècles nous contemplent, et de Botticelli à Van Gogh, du Caravage à Dali, Obalk scrute les imperfections, s’étonne de ce que l’on ne voit pas quand on regarde, laisse traîner son œil partout, et emmène le nôtre dans le même mouvement. Parfois, on lui en voudrait presque de ne pas laisser son âme d’esthète divaguer, car Obalk n’est pas homme à se laisser émouvoir devant le public. Lui, il décrypte, il distingue le beau du laid, le sublime de l’imposture. On apprend à son contact. On considère. On soupèse. Histoire de la peinture en moins de deux heures n’est pas un spectacle où l’on se laisse aller à notre lyrisme. Bien au contraire. Cette frasque pédagico-artistique est un plaisir des oreilles, des yeux. Et du cerveau aussi. |