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 Jean Teulé, dans son petit récit, a exhumé un fait divers d'une rare violence.
Jean Teulé, dans son petit récit, a exhumé un fait divers d'une rare violence. En 1870, dans une bourgade française, un homme, Alain de Moneys, a été lapidé, mutilé, brûlé, en proie à une barbarie pourtant inimaginable quelques heures avant, quand il est arrivé à la foire annuelle d'une commune voisine de son village. Un malentendu, une phrase à l'emporte pièce, un rien, a ainsi fait basculer des gens assis sur leurs valeurs fatiguées dans la folie expiatoire la plus noire, la plus assassine.
Mangez-le si vous voulez raconte cette lente descente aux enfers, avec Jean-Christophe Dollé étincelant de vérité une vérité crue sur la brutalité et l'infamie dans une mise en scène qu'il a cosignée avec Clotilde Morgiève, elle-même sur scène. Et c'est précisément cet art de rendre ce texte théâtral qui donne ses lettres de noblesse au travail, musicalement si pertinent, dans une atmosphère électrorock qui sent le pop corn. Le cynisme de Teulé se marie si bien avec le dispositif, tour à tour grave et léger, entre une ménagère kitsch et un "Je t'aime" écrit en lettres de lumière. Couronné par Les Molières, Mangez-le si vous voulez est une prouesse dans tous les sens. |
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Mis à jour le 30/07/2014
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