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 Guillaume Dujardin sublime le texte d'Howard Barker dans Graves Epouses / Animaux frivoles.
Howard Barker, l’auteur associé de la saison 2008 de l’Odeon, celui qui "n’aime pas les situations naturalistes, aime les événements qui relèvent de la métaphore et non du lieu commun", est mis en scène à l’Atalante par Guillaume Dujardin pour le très beau Graves épouses / Animaux frivoles qui ne tombe dans aucune facilité.
Pour venir à l’Atalante, il faut oser passer devant l’imposant théâtre de l'Atelier, pousser une grille qui semble fermée, descendre quelques marches et pousser une autre porte. Pour accéder à la pièce, il faudra encore descendre quelques marches vertigineuses, au moins tout autant que ce voyage d’une heure dans un monde post-changement. Apocalypse ? Génocide ? Rien n’est dit sur ce qui a renversé les rôles entre la servante et la maitresse et dévasté l’appartement qui fut bourgeois. La servante oblige la maîtresse à accepter que son mari, le mari de la servante, la possède, possède la maîtresse. Si le mari est le personnage central de cette pièce, on ne le verra jamais. Existe-t-il vraiment ?
Renverser les rôles est-il juste une question de vêtements ? Si la servante est en habits, elle reste habillée en servante ; si la comtesse est en lambeau, elle est en lambeau de soie. La force de la pièce réside dans la dissonance entre le discours et la pensée. La comtesse dit oui mais pense non, la servante donne des ordres mais semble encore les subir. Et si offrir son mari par vengeance n’était pas humiliant mais au contraire un échec sanglant comme son nez de servante qui coule rouge ?
Le texte est d’une force, d’une violence, immensément porté par Odile Cohen et Léopoldine Hummel qui sont toutes deux d’une présence qui vous aimante, elles jouent avec leurs voix, leurs regards mais surtout leurs postures, se tenant raide jusqu’à que l’une des deux finisse par se mettre à genoux.
Graves Epouses / Animaux frivoles est un texte qui dit par l’absurde la violence des rapports de pouvoir et de servitude. |
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Mis à jour le 18/11/2009
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NOTEZ-LE |
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Samedi 7 novembre, à l’issue de la représentation, en présence de Elisabeth Angel-Pérez, co-directrice de texte et critique du texte et professeur à l’université Paris-Sorbonne spécialité : théâtre anglais contemporain, Mireille Davidovici, directrice de L’Aneth (Aux Nouvelles Ecritures Théâtrales), Agathe Alexis, metteur en scène. Sous réserve : Jean-Pierre Engelbach, directeur des éditions Théâtrales qui publient Howard Barker Barker en France : état des lieux et perspectives. Cette discussion propose d’évoquer les productions en cours ou à venir autour de l’oeuvre d’Howard Barker. Par l’inventaire des textes montés, des metteurs en scène, des traductions, il s’agira de dessiner l’avancée, la vigueur de cette oeuvre et de sa réception. |
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Samedi 14 novembre, à l’issue de la représentation en présence de Elisabeth Angel-Pérez, Pascal Collin, traducteur, Agathe Alexis, metteur en scène. Sous réserve : Christine Khiel, maître de conférences à l’université Lumière Lyon II, spécialité : théâtre anglophone, Sarah Hirschmüller, traductrice.
Howard Barker : une oeuvre au-delà du théâtre. Textes théoriques, poésie, peinture et photographie... Au-delà du théâtre, Howard Barker exprime sa volonté de faire oeuvre et ne cesse de construire et de transmettre une vision du monde. |
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Lundi 9 novembre à 19h : lecture de Révélations de Howard Barker, mise en lecture de Guillaume Dujardin |
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Lundi 16 novembre Ă 19h : lecture de Judith de Howard Barker, mise en lecture de Guillaume Dujardin. |
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