Le football est omniprésent dans notre univers médiatique. Il s'est imposé comme une des valeurs fortes de ce début de siècle. A susciter autant de vocations, d'espoirs et d'énervements, le phénomène méritait d'être envisagé en tant que fond social. Plus hommage que caricature, il ne fallait pas que le foot devienne une tête de turc prévisible. La comédie se devait d'être respectueuse de ceux qui font le foot, en mettant en scène des personnages crédibles et touchants. Situer l'action dans les coulisses d'un stade aurait également pu nous faire déraper vers du théâtre grossier et vulgaire. Bien sûr, les dialogues ne sont pas tous taillés dans la dentelle mais ils sont désamorcés par une réelle dimension humaine. Dans "Mauvaise Passe", le public vient voir une comédie de mœurs à l'ambiance provençale, pudique et comique, avec mini drames, réflexions machos et règlements de comptes... Mais les états d'âmes des uns et des autres, l'ambition du maire, l'arrivée de "la femme", l'intrusion d'un arbitre fouille merde, la tension à l'approche du coup d'envoi amorcent une toute autre entreprise. Du "Pagnol" en short ! Avant d'être footballeurs, ce sont des Hommes; avec leurs fêlures, leurs rêves, leurs désirs, leurs hypocrisies, leurs drames intimes, leur détresse sociale ou affective. La chronique sociale avance, implacable, sans rémission, et vire progressivement au pathétique.

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