Migraaaants
de Matei Visniec
Mise en scène de Bruno Abadie
Avec Madleen Martino, Silvia Rossini, Badradine Reguieg, Bruno Abadie
«Ce spectacle, se veut comme un témoignage, qui nous rappelle que aujourd’hui, plus que jamais,
dans notre monde globalisé, nous sommes tous des migrants». La compagnie du petit matin
Ce texte retrace le terrible voyage que des millions de personnes, de réfugiés et de
migrants doivent éprouver, durant des mois, pour rejoindre une terre supposée libre de droits. Fuir la
guerre pour ne pas mourir, fuir son pays pour se nourrir, fuir sa famille pour ne pas en finir, tant de
personnes pour un seul but : aller en Europe. Cette Europe, victime du réchauffement climatique, se
voit submergée par la chaleur des migrants, par un tsunami migratoire sans précédent, laissant de côté
notre profonde humanité.
Ces personnes si fortes, si riches de cœur, pourraient nous faire croire un plaisir de voyager où
retrouver un sourire enjaillé par la vie, symbolise leur croisade. Mais grâce cette adaptation de Bruno
Abadie, nous comprenons, nous attestons, nous constatons que ces « migrants » quittent leur quotidien
parfois effondré sous la ruine, parfois enterré dans leur cave, en espérant un univers meilleur mais peut
être bien trop utopique pour une croisade d’enfer. Cette absurdité morbide laisse flotter leurs envies de
vivre. Tel un passage, les personnages avancent à travers les saisons, affaiblis par la froideur de la
chaleur, fatigués par la chaleur de la froideur, blessés par le jeu de lumière et de l’écho musical, qui
nous rappellent le son assourdissant de la guerre. Cette pièce de théâtre marque le périple intraitable,
détestable et irresponsablement responsable, de ces personnes où leurs souffles s’éteignent pas à pas,
où leurs battements de cœur ralentissent peu à peu. Elle nous propose un tableau miroir sur autrui et
sur nous-même. Qui sommes-nous ? Nous sommes tous des migrants, nous sommes tous sur le même
bateau. Les mots sont dits et exprimés tout au long du spectacle d’une manière manifeste. Enragée,
effrayée, cette pièce fait froid dans le dos, comme pour évoquer les migrants tombés à l’eau.
Humainement inhumaine, cette adaptation originale transporte nos visions de pensées devant la face
d’une exposition cachée d’un trafic où les itinéraires et les obstacles surnagent.
Mais nos pensées sont influencées par les médias, montrant les situations les plus catastrophiques pour
faire renoncer la migration. La preuve est donnée par la mise en scène de Bruno Abadie, où des
échanges diplomatiques donnent naissance à des manipulations, où des publicités jouées mettent en
œuvre la propagande d’objets repoussoirs du « migrant ». En effet, cet individu, dirons certains,
malhonnête, impropre, fuyant le no man’s land se retrouve dès lors la proie à abattre. Du barbelé pour
se protéger, une batte de baseball pour le frapper et s’assurer de sa mort, n’est pas le rêve espéré par
tant de personnes venues chercher un peu d’humanité naturel loin de leur monde sauvagement détruit.
Protéger nos frontières, stopper leurs envies de bâtir, les médias peuvent influencer les flux, les
politiques peuvent jouer double jeu, mais les passeurs ne cessent d’envoyer à la morgue ces innocents.
Ne parlons plus de clandestins ou d’immigrés, les médias parlent déjà de migrants. Ces migrants
enrôlés dans la traversée de ces passeurs sont démunis. Cette pièce de théâtre nous fait voyager avec
eux, le long de leur traversée, à côté de leur espoir enchanté et déjoué. Plusieurs scènes pour décrire
leur monde mettent en lumière chacun, ceux qui partent, ceux qui essayent de vivre. Des passeurs
jettent à l’eau les clandestins de leur bateau, des passeurs qui eux aussi doivent nourrir leur famille,
des passeurs qui vendent du rêve. Manipuler, par la croyance ou non de Dieu, par les mots utilisés, les
migrants sont prêts à tout pour avoir de l’argent, pour vivre et faire vivre leur famille, même au
détriment de leur corps mutilé ou de leurs battements de cœur assassinés.
Ces migrants viennent du Pakistan, d’Afghanistan, de Syrie, d’Irak, de Lybie, d’Algérie, et bien
d’autres pays encore, là où les droits de l’homme laissent place à la lutte pour la paix. Mais ces droits
de l’homme ne sont parfois pas présents en Europe, en France où chacun pense à soi, où la peur de
l’étranger repousse l’entre aide. Cette tragédie est racontée de matière troublante, devant nos yeux,
afin de casser l’indifférence que nombres de personnes portent sur son prochain. A travers une
absurdité juste, une dramaturgie réelle, un humour noir, les personnages nous embarquent vers le
quotidien d’un président de la République perdu, d’un conseiller pervers, des hôtesses du « Salon du
barbelé » irréaliste, des passeurs fous et bien évidement des migrants.
Comprendre et connaître notre identité, rester humble et ne pas juger, travailler ensemble pour la paix,
ces phrases résonnent devant les crimes des droits universels. Loin d’un repli sur soi, cette adaptation
originale de la pièce de théâtre de Matéi Visniec, nous interroge sur nous et nos pratiques, sur ces
errants, luttant contre vents et marées, sans trouver de solutions pour un vivre ensemble. Cette œuvre
théâtrale montre les intérêts de chacun, expose les risques de cet aller simple, inonde le spectateurs
d’émotions par une succession de scènes ridiculisant et caricaturant la réalité, qui s’enchaînent d’un
univers à l’autre sans pose, comme un symbole d’avancer, sans cesse en évitant le prix à payer : la fin.
Migraaaants et non migrants, nous fait un signe sur le nombre croissant d’hommes, de femmes et
d’enfants, essayant de venir en Europe. Mais combien sont ceux qui parviennent à destination ?
Combien sont ceux qui parviennent à vivre là où ils sont ? Ces migrants partant un jour pour arriver
peut être sur des terres moins hostiles…Marcher, nager, courir, sauter, pour passer les frontières vers
un ailleurs de bonheur.
Cette pièce de théâtre est la beauté de la citoyenneté du monde, le sourire d’écouter les personnes,
l’envie d’éviter les tragédies, par une aventure artistique collectivement humaine. Les acteurs changent
de rôles, les tableaux s’enchaînent donnant la place à une magistrale force de percussion. Cette pièce
m’a provoqué une envie de migrer vers des frissons remplis d’émotions, vers la recherche perpétuelle
de liberté, celle de partager cette œuvre. Sans être militant, sans être moralisateur, cette démonstration
habille l’actualité comme un migrant traversant la méditerranée : avec brio.
migrants doivent éprouver, durant des mois, pour rejoindre une terre supposée libre de droits. Fuir la
guerre pour ne pas mourir, fuir son pays pour se nourrir, fuir sa famille pour ne pas en finir, tant de
personnes pour un seul but : aller en Europe. Cette Europe, victime du réchauffement climatique, se
voit submergée par la chaleur des migrants, par un tsunami migratoire sans précédent, laissant de côté
notre profonde humanité.
Ces personnes si fortes, si riches de cœur, pourraient nous faire croire un plaisir de voyager où
retrouver un sourire enjaillé par la vie, symbolise leur croisade. Mais grâce cette adaptation de Bruno
Abadie, nous comprenons, nous attestons, nous constatons que ces « migrants » quittent leur quotidien
parfois effondré sous la ruine, parfois enterré dans leur cave, en espérant un univers meilleur mais peut
être bien trop utopique pour une croisade d’enfer. Cette absurdité morbide laisse flotter leurs envies de
vivre. Tel un passage, les personnages avancent à travers les saisons, affaiblis par la froideur de la
chaleur, fatigués par la chaleur de la froideur, blessés par le jeu de lumière et de l’écho musical, qui
nous rappellent le son assourdissant de la guerre. Cette pièce de théâtre marque le périple intraitable,
détestable et irresponsablement responsable, de ces personnes où leurs souffles s’éteignent pas à pas,
où leurs battements de cœur ralentissent peu à peu. Elle nous propose un tableau miroir sur autrui et
sur nous-même. Qui sommes-nous ? Nous sommes tous des migrants, nous sommes tous sur le même
bateau. Les mots sont dits et exprimés tout au long du spectacle d’une manière manifeste. Enragée,
effrayée, cette pièce fait froid dans le dos, comme pour évoquer les migrants tombés à l’eau.
Humainement inhumaine, cette adaptation originale transporte nos visions de pensées devant la face
d’une exposition cachée d’un trafic où les itinéraires et les obstacles surnagent.
Mais nos pensées sont influencées par les médias, montrant les situations les plus catastrophiques pour
faire renoncer la migration. La preuve est donnée par la mise en scène de Bruno Abadie, où des
échanges diplomatiques donnent naissance à des manipulations, où des publicités jouées mettent en
œuvre la propagande d’objets repoussoirs du « migrant ». En effet, cet individu, dirons certains,
malhonnête, impropre, fuyant le no man’s land se retrouve dès lors la proie à abattre. Du barbelé pour
se protéger, une batte de baseball pour le frapper et s’assurer de sa mort, n’est pas le rêve espéré par
tant de personnes venues chercher un peu d’humanité naturel loin de leur monde sauvagement détruit.
Protéger nos frontières, stopper leurs envies de bâtir, les médias peuvent influencer les flux, les
politiques peuvent jouer double jeu, mais les passeurs ne cessent d’envoyer à la morgue ces innocents.
Ne parlons plus de clandestins ou d’immigrés, les médias parlent déjà de migrants. Ces migrants
enrôlés dans la traversée de ces passeurs sont démunis. Cette pièce de théâtre nous fait voyager avec
eux, le long de leur traversée, à côté de leur espoir enchanté et déjoué. Plusieurs scènes pour décrire
leur monde mettent en lumière chacun, ceux qui partent, ceux qui essayent de vivre. Des passeurs
jettent à l’eau les clandestins de leur bateau, des passeurs qui eux aussi doivent nourrir leur famille,
des passeurs qui vendent du rêve. Manipuler, par la croyance ou non de Dieu, par les mots utilisés, les
migrants sont prêts à tout pour avoir de l’argent, pour vivre et faire vivre leur famille, même au
détriment de leur corps mutilé ou de leurs battements de cœur assassinés.
Ces migrants viennent du Pakistan, d’Afghanistan, de Syrie, d’Irak, de Lybie, d’Algérie, et bien
d’autres pays encore, là où les droits de l’homme laissent place à la lutte pour la paix. Mais ces droits
de l’homme ne sont parfois pas présents en Europe, en France où chacun pense à soi, où la peur de
l’étranger repousse l’entre aide. Cette tragédie est racontée de matière troublante, devant nos yeux,
afin de casser l’indifférence que nombres de personnes portent sur son prochain. A travers une
absurdité juste, une dramaturgie réelle, un humour noir, les personnages nous embarquent vers le
quotidien d’un président de la République perdu, d’un conseiller pervers, des hôtesses du « Salon du
barbelé » irréaliste, des passeurs fous et bien évidement des migrants.
Comprendre et connaître notre identité, rester humble et ne pas juger, travailler ensemble pour la paix,
ces phrases résonnent devant les crimes des droits universels. Loin d’un repli sur soi, cette adaptation
originale de la pièce de théâtre de Matéi Visniec, nous interroge sur nous et nos pratiques, sur ces
errants, luttant contre vents et marées, sans trouver de solutions pour un vivre ensemble. Cette œuvre
théâtrale montre les intérêts de chacun, expose les risques de cet aller simple, inonde le spectateurs
d’émotions par une succession de scènes ridiculisant et caricaturant la réalité, qui s’enchaînent d’un
univers à l’autre sans pose, comme un symbole d’avancer, sans cesse en évitant le prix à payer : la fin.
Migraaaants et non migrants, nous fait un signe sur le nombre croissant d’hommes, de femmes et
d’enfants, essayant de venir en Europe. Mais combien sont ceux qui parviennent à destination ?
Combien sont ceux qui parviennent à vivre là où ils sont ? Ces migrants partant un jour pour arriver
peut être sur des terres moins hostiles…Marcher, nager, courir, sauter, pour passer les frontières vers
un ailleurs de bonheur.
Cette pièce de théâtre est la beauté de la citoyenneté du monde, le sourire d’écouter les personnes,
l’envie d’éviter les tragédies, par une aventure artistique collectivement humaine. Les acteurs changent
de rôles, les tableaux s’enchaînent donnant la place à une magistrale force de percussion. Cette pièce
m’a provoqué une envie de migrer vers des frissons remplis d’émotions, vers la recherche perpétuelle
de liberté, celle de partager cette œuvre. Sans être militant, sans être moralisateur, cette démonstration
habille l’actualité comme un migrant traversant la méditerranée : avec brio.
Tournié Bastien
14/01/2018
PARIS
Mathurins
Mise en scène de François Nambot
1941. La France est sous occupation allemande. Arletty, 43 ans, fait la rencontre d’un officier allemand Hans Jürgen Shring. Entre eux, l’amour naît et la correspondance épistolaire commence pour s’éterniser sur des centaines de lettres. A la fin de la guerre, Arletty connaît la...
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