Italienne Scène
de Jean-François Sivadier
Mise en scène de Victorien Robert
Avec Mathieu Alexandre, Benjamin Brenière, Katya Ghanty, Elise Noiraud, Thomas Nucci, Maud Ribleur
Il est une génération de metteurs en scène qui dépoussièrent les fondements du théâtre en apportant un nouveau souffle à l'adaptation de textes d'auteurs classiques et contemporains. Victorien Robert en est, il suffit de remonter l'avenue Junot jusqu'aux pieds des vignes de la Butte Montmartre et de pousser la porte du Ciné 13 Théâtre pour s'en rendre compte. Un théâtre ouvert à la création, lequel revendique de plein droit l'innovation artistique. La programmation de cette salle se veut exigeante, libre et toujours enthousiasmante. Laissez-vous guider jusqu'à l'entre-sol déguster un p'tit ballon de vin du terroir avant d'aller vous assoir dans les fauteuils dignes des salles de cinéma américain. Ça y est, vous êtes dans l'ambiance pour assister à un spectacle pour le moins, enfin pour le plus...Le néophytes s'amuseront de ce joyeux désordre étalé sur la scène, les yeux des avertis feront deux fois le tour de leur orbite, surprise oblige. Jean-François Sivadier n'est pas auteur à avoir la plume qui tremble. Une écriture destinée à être lue et jouée, de ses mots glissent la pensée de personnages qui vivent avant même d'avoir exister. Sa narration, une intention qui invite le public à participer à la pièce. Le texte compose le moteur de la pièce ; l'essence de ce moteur, c'est la dynamique exercée par les comédiens et la clé de la réussite, une mise en scène articulant les éléments de cet ensemble.Italienne scène, un spectacle qui sort le théâtre de l'envers de l'endroit dont personne ne ressort indemne... Les larmes de bonheur et les rires passent de fauteuil en fauteuil, l'hilarité gagne le plateau, les comédiens s'amusent, Verdi doit rire sous tombe. L'acte III de La Traviata, son opéra, se joue, in situ, sur le mode de la fantaisie.Antoine Markowsky, joué par Mathieu Alexandre, improvise de monter La Traviata sur scène. Les choses ne se passent pas comme prévue, la Diva se manifeste par son absence, les comédiens filent profil bas car ils n'arrivent pas à s'entendre avec les exigences exubérantes du metteur en scène, la pianiste germanise à semer le trouble ; il y va également des revendications syndicales qui viennent compliquer la tâche du malheureux Antoine. La grande aiguille de l'horloge tourne trop vite, les répétitions s'accélèrent et tout bien compter, il reste à peine huit jours avant la générale.Le décor, un rien épuré, juste composé d'un canapé rouge et d'un piano droit. L'espace scénique réduit les déplacements des comédiens, ce qui n'est pas pour plaire au metteur en scène qui feint une colère sous couvert de son exaspération. L'ambiance est placée sous le signe de la folie et de l'incompréhension car les protagonistes ne pipent pas mot des ordres mêlés à ce joyeux désordre. Victorien Robert s'exerce à une figure de style qui inverse la création en une récréation. Il démonte point par point les travers des répétitions d'une pièce, les stylise avec une touche personnelle qui alterne entre déraison et tumulte. Il s'appuie sur les jeux de lumière pour mettre en évidence tel ou tel passage. La sobriété de la scénographie réécrit l'espace à le déformer en jardin éphémère avec les fleurs en plastique jetées en agonie. Les costumes des comédiens ont été taillés pour la circonstance, l'Italienne. Le choix des coloris n'est pas étranger au langage de la lumière, un camaïeu de gris et de blanc. L'articulation des détails est soignée, même dans une comédie délirante et intelligente à souhait.Mathieu Alexandre, Benjamin Brenière, Katya Ghanty, Elise Noiraud, Thomas Nucci, Maud Ribleur connaissent leur rôle sur le bout des doigts et ils apportent beaucoup de faconde et de fraicheur à cette pièce. D'écrire avec sincérité qu'ils bravent avec fierté le ridicule de situation pour le restituer avec élégance et extravagance, générosité et spontanéité. Dynamiques d'un bout à l'autre, ils expriment avec talent, leur talent, le théâtre de création.
Qui aurait s'oser à monter une pièce de ce genre sur le texte de Jean-François Sivadier. Victorien Robert a relevé le défi et cela lui a valu d'être reconnu par le prix du public et le prix jeunes metteurs en scène Théâtre 13 en 2011.
Qui aurait s'oser à monter une pièce de ce genre sur le texte de Jean-François Sivadier. Victorien Robert a relevé le défi et cela lui a valu d'être reconnu par le prix du public et le prix jeunes metteurs en scène Théâtre 13 en 2011.
Philippe Delhumeau
20/09/2012
PARIS
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PARIS
Rentrée 42 : Bienvenue les enfants
de Pierre-Olivier Scotto, Xavier LemaireMise en scène de Xavier Lemaire
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