Entre scandale et subtilité : les Diaboliques à la barre
de Christophe Barbier D'Après Jules Barbey D'Aurevilly
Mise en scène de Nicolas Briançon
Avec : Gabriel Le Doze, Magali Lange, Christophe Fluder, reynold De Guenyveau
Aux confins de la passion et de la noirceur humaine, les "Diaboliques" de Jules Barbey d'Aurevilly se donnent à voir au théâtre de Poche dans une adaptation audacieuse.
Lorsque Jules Barbey d’Aurevilly est cité à comparaître devant un tribunal d’instruction pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, le monde littéraire retient son souffle. Son recueil de nouvelles, “Les Diaboliques”, est accusé de véhiculer des idées immorales et malsaines. Pourtant, dans un acte de défense audacieux, l’écrivain se présente devant ses accusateurs et décrypte quatre des contes incriminés. Il s’agit pour lui de dénoncer les comportements déviants et de mettre en garde les lecteurs contre la dépravation, plutôt que de glorifier la passion, l’adultère ou le meurtre.
Une époque de controverse
Publiées en 1874, les “Diaboliques” ont rapidement déclenché un scandale littéraire, avec leur mélange de passion dévorante, d’adultère et de crime. L’œuvre, critiquée pour son immoralisme, a été saisie par les autorités et menacée d’un procès. Cependant, grâce à l’intervention de Léon Gambetta, elle a finalement été préservée et rééditée en 1882. Aujourd’hui, cette controverse initiale ajoute une couche de fascination à l’adaptation théâtrale des “Diaboliques” par Christophe Barbier.
Une pièce alerte et envoûtante
Sur les planches du Petit Théâtre de Poche Montparnasse, les “Diaboliques” prennent vie sous la direction de Nicolas Briançon. Dans une mise en scène fluide et captivante, les récits troublants de Barbey d’Aurevilly se déploient avec une intensité saisissante. Les histoires d’amours interdites et de destins tragiques se mêlent dans une atmosphère envoûtante de passions mortifères.
La mise en scène de Nicolas Briançon versus des monstres sacrés de la scénographie
L’adaptation théâtrale des “Diaboliques” de Nicola Briançon s’inscrit dans une longue tradition de mise en scène de classiques littéraires. En effet, d’autres écrivains du XIXe siècle, tels que Victor Hugo et Émile Zola, ont également vu leurs œuvres portées à la scène avec succès. Par exemple, la mise en scène des “Misérables” par Robert Hossein ou celle de “Thérèse Raquin” par Marcel Carné ont toutes deux captivé les spectateurs par leur fidélité à l’esprit des romans originaux. De la même manière, l’adaptation des “Diaboliques” par Christophe Barbier et Nicolas Briançon rend hommage à l’héritage littéraire de Barbey d’Aurevilly en restant fidèle à l’essence de ses écrits.
Des personnages inoubliables
Au cœur de ces récits se trouvent des personnages aussi complexes qu’énigmatiques. Les femmes fatales et les séducteurs ambigus, dépeints par Barbey d’Aurevilly, continuent de fasciner et de hanter l’imaginaire du public. Grâce au talent des acteurs, chaque personnage prend vie sur scène, révélant toute la profondeur de leurs émotions et de leurs tourments intérieurs.
Une maîtrise impressionnante malgré quelques écueils
Malgré les nombreuses qualités des comédiens, certains spectateurs peuvent se sentir désorientés au début de la pièce. En effet, il n’est pas toujours évident de comprendre que les quatre comédiens interprètent à la fois l’auteur Jules Barbey d’Aurevilly et les différents personnages de ses histoires. Cette confusion initiale peut rendre la première moitié de la pièce un peu difficile à suivre. Cependant, les comédiens excellent dans leurs différents rôles, ce qui compense largement cette légère confusion.
Des comédiens aux performances diversifiées
Gabriel Le Doze, avec son parcours théâtral impressionnant, apporte une présence imposante sur scène et une maîtrise remarquable de ses différents rôles. Magali Lange, après une carrière de danseuse professionnelle, démontre une grande polyvalence en passant du mouvement à la parole avec une aisance déconcertante. Elle incarne tour à tour trois femmes fatales : Hauteclaire Stassin, Duchesse de Sierra-Leone, et la jeune Alberte. Krystoff Fluder, comédien, auteur et humoriste, apporte une touche d’humour et de légèreté à ses interprétations, tandis que Reynold de Guenyveau impressionne par sa versatilité et sa capacité à incarner une large gamme de personnages. Cette distribution solide livre un travail remarquable qui captive l’attention du public dès les premiers instants. Leur plaisir à être sur scène et à donner vie à ces personnages maléfiques est palpable, et leurs performances sont magnifiquement soutenues par de somptueux costumes noirs conçus par Michel Dussarat.
Une cohésion exemplaire au service du spectacle
Malgré les défis posés par la complexité des rôles changeants, les comédiens parviennent à maintenir une cohésion exemplaire sur scène. Leur collaboration étroite et leur engagement total dans leurs performances contribuent grandement à la réussite globale de la pièce. En dépit des quelques obstacles rencontrés en début de représentation, leur talent indéniable et leur dévouement à leur art garantissent une expérience théâtrale mémorable pour le public.
Une réflexion sur nos propres désirs et une expérience théâtrale mémorable
À travers les “Diaboliques”, Barbey d’Aurevilly sonde les méandres de l’âme humaine, révélant ses aspects les moins lumineux et les plus troublants. Cette exploration des abysses de la psyché apparait toujours lucidement avec une pertinence étonnante, offrant au public une occasion unique de réfléchir sur la nature de ses propres désirs et obsessions.
En adaptant avec brio les “Diaboliques” pour la scène, Christophe Barbier et Nicolas Briançon offrent au public une expérience théâtrale inoubliable. Entre scandale et subtilité, cette production captivante invite les spectateurs à plonger dans un univers où la passion et la noirceur se côtoient, laissant une empreinte indélébile dans leur esprit longtemps après la fin de la représentation.
Une époque de controverse
Publiées en 1874, les “Diaboliques” ont rapidement déclenché un scandale littéraire, avec leur mélange de passion dévorante, d’adultère et de crime. L’œuvre, critiquée pour son immoralisme, a été saisie par les autorités et menacée d’un procès. Cependant, grâce à l’intervention de Léon Gambetta, elle a finalement été préservée et rééditée en 1882. Aujourd’hui, cette controverse initiale ajoute une couche de fascination à l’adaptation théâtrale des “Diaboliques” par Christophe Barbier.
Une pièce alerte et envoûtante
Sur les planches du Petit Théâtre de Poche Montparnasse, les “Diaboliques” prennent vie sous la direction de Nicolas Briançon. Dans une mise en scène fluide et captivante, les récits troublants de Barbey d’Aurevilly se déploient avec une intensité saisissante. Les histoires d’amours interdites et de destins tragiques se mêlent dans une atmosphère envoûtante de passions mortifères.
La mise en scène de Nicolas Briançon versus des monstres sacrés de la scénographie
L’adaptation théâtrale des “Diaboliques” de Nicola Briançon s’inscrit dans une longue tradition de mise en scène de classiques littéraires. En effet, d’autres écrivains du XIXe siècle, tels que Victor Hugo et Émile Zola, ont également vu leurs œuvres portées à la scène avec succès. Par exemple, la mise en scène des “Misérables” par Robert Hossein ou celle de “Thérèse Raquin” par Marcel Carné ont toutes deux captivé les spectateurs par leur fidélité à l’esprit des romans originaux. De la même manière, l’adaptation des “Diaboliques” par Christophe Barbier et Nicolas Briançon rend hommage à l’héritage littéraire de Barbey d’Aurevilly en restant fidèle à l’essence de ses écrits.
Des personnages inoubliables
Au cœur de ces récits se trouvent des personnages aussi complexes qu’énigmatiques. Les femmes fatales et les séducteurs ambigus, dépeints par Barbey d’Aurevilly, continuent de fasciner et de hanter l’imaginaire du public. Grâce au talent des acteurs, chaque personnage prend vie sur scène, révélant toute la profondeur de leurs émotions et de leurs tourments intérieurs.
Une maîtrise impressionnante malgré quelques écueils
Malgré les nombreuses qualités des comédiens, certains spectateurs peuvent se sentir désorientés au début de la pièce. En effet, il n’est pas toujours évident de comprendre que les quatre comédiens interprètent à la fois l’auteur Jules Barbey d’Aurevilly et les différents personnages de ses histoires. Cette confusion initiale peut rendre la première moitié de la pièce un peu difficile à suivre. Cependant, les comédiens excellent dans leurs différents rôles, ce qui compense largement cette légère confusion.
Des comédiens aux performances diversifiées
Gabriel Le Doze, avec son parcours théâtral impressionnant, apporte une présence imposante sur scène et une maîtrise remarquable de ses différents rôles. Magali Lange, après une carrière de danseuse professionnelle, démontre une grande polyvalence en passant du mouvement à la parole avec une aisance déconcertante. Elle incarne tour à tour trois femmes fatales : Hauteclaire Stassin, Duchesse de Sierra-Leone, et la jeune Alberte. Krystoff Fluder, comédien, auteur et humoriste, apporte une touche d’humour et de légèreté à ses interprétations, tandis que Reynold de Guenyveau impressionne par sa versatilité et sa capacité à incarner une large gamme de personnages. Cette distribution solide livre un travail remarquable qui captive l’attention du public dès les premiers instants. Leur plaisir à être sur scène et à donner vie à ces personnages maléfiques est palpable, et leurs performances sont magnifiquement soutenues par de somptueux costumes noirs conçus par Michel Dussarat.
Une cohésion exemplaire au service du spectacle
Malgré les défis posés par la complexité des rôles changeants, les comédiens parviennent à maintenir une cohésion exemplaire sur scène. Leur collaboration étroite et leur engagement total dans leurs performances contribuent grandement à la réussite globale de la pièce. En dépit des quelques obstacles rencontrés en début de représentation, leur talent indéniable et leur dévouement à leur art garantissent une expérience théâtrale mémorable pour le public.
Une réflexion sur nos propres désirs et une expérience théâtrale mémorable
À travers les “Diaboliques”, Barbey d’Aurevilly sonde les méandres de l’âme humaine, révélant ses aspects les moins lumineux et les plus troublants. Cette exploration des abysses de la psyché apparait toujours lucidement avec une pertinence étonnante, offrant au public une occasion unique de réfléchir sur la nature de ses propres désirs et obsessions.
En adaptant avec brio les “Diaboliques” pour la scène, Christophe Barbier et Nicolas Briançon offrent au public une expérience théâtrale inoubliable. Entre scandale et subtilité, cette production captivante invite les spectateurs à plonger dans un univers où la passion et la noirceur se côtoient, laissant une empreinte indélébile dans leur esprit longtemps après la fin de la représentation.
Yves-Alexandre Julien
16/03/2024
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