Le théâtre de la Croix-Rousse reprend sa pièce à succès Le Malade imaginaire dont la 100e se jouera ce mardi 20 janvier avant de partir en tournée pour plus de trente dates partout en France.Cette œuvre, dernière mise scène de Molière, est aussi sombrement connue pour avoir vu la mort de l'auteur lors de sa quatrième représentation. Le personnage principal, Argan, est obnubilé par la peur de mourir. Il en devient hypochondriaque à l'extrême au point de vouloir marier sa fille Angélique, contre son gré et à l’encontre de ses faveurs, à un médecin benêt Thomas Diafoirus. Ses angoisses le poussent à vouloir rester dans l'enfance, plein de naïveté et d'inconscience.Blanc immaculé et rempli de coussins, le décor montre bien ce désir d'Argan de ne pas grandir, cette peur de mourir mais aussi de vivre ! La mise en scène recrée une sorte de cocon qui devrait le protéger des autres et du monde, sans y parvenir. Les scènes s'enchaînent dans cet univers presque intimiste et sont ponctuées à chaque rebondissement d'interventions musicales.Philippe Faure endosse avec beaucoup de malice et de plaisir ce rôle d'Argan qui lui tient tant à cœur. Il réussit à réunir autour de lui une troupe de comédiens dont l'harmonie du jeu, la justesse et la visible joie d'être là donnent encore plus de corps et de cohésion à cette œuvre. En effet, cette vision de la pièce avec un Argan enfant, pas encore homme, peut plaire ou ne pas convaincre mais tout est cohérent, le texte respecté et bien interprété.En costumes d'époque, bien rythmé et plein d'humour, ce grand classique pourra réjouir les adultes et faire découvrir Molière aux plus jeunes. Le pari de Philippe Faure est plutôt réussi : reprendre cette pièce souvent jouée, lui apporter une touche personnelle et convaincre le public.