


Phèdre
de Sénèque
Mise en scène de Elisabeth Chailloux
Avec Jean Boissery, Marie-Sohna Condé, Thomas Durand, Sara Llorca, Adrien Michaux, Marie Payen
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Du 04/11/2013 au 01/12/2013
Mardi, mercredi, vendredi et samedi à 20h, jeudi à 19h, dimanches à 16h. Lundi 4 novembre à 20h. Relâches mercredi 6 novembre et lundis 11, 18, 25 novembre.
Théâtre des Quartiers d'Ivry / Antoine Vitez
1 rue Simon Dereure
94200 IVRY-SUR-SEINE
Métro Mairie d’Ivry
01 43 90 11 11
Site Internet
Elisabeth Chailloux dépoussière le théâtre antique en y insufflant une empreinte de contemporanéité.
L'homme se révèle être puissant et fragile, orgueilleux et déstabilisé, fantasque et inexistant. Il forge le pouvoir au fer rouge de l'enclume, rouge comme le sang qui dilate sa pupille à force d’entreprendre le monde sous son emprise. Thésée. L’épouse, quelle est sa place dans ce labyrinthe de fer et d’incertitude ? L’amour en fuite, une tolérance à la déraison, un déni d’existence, une folie auto-détruisant la femme oubliée et humiliée. Phèdre. Une voix se dresse ouvertement contre la férocité et l’irrespect de Thésée, une voix s’élève pour arrêter le temps qui embrase la liberté de vivre de Phèdre. La nourrice.La scénographie d’Yves Collet, la descente aux enfers de l’humanité filtrée par une lumière rouge sanguine qui démarque l’arrière-plan de la réalité, laquelle fait front aux yeux du monde. Le décor conçu par Jipanco, des murs qui libèrent des portes, des portes qui emmurent la civilisation dans une mécanique habilement structurée.La pièce de Sénèque, une partition à la croisée de la philosophie et de la politique, une prose dénonçant l’engeance, un traité des murs, une dramaturgie méditerranéenne occidentalisée à l’extrême.Thésée, sut-il s’identifier au stoïcisme instigué par Sénèque ? Il n’en eut point à éprouver la nécessité car de sagesse, il s’inspirait en voyant le sang de l’ennemi creusé des ruisseaux dans la terre. Il eut été indéniable qu’une université du savoir-vivre vit le jour, Phèdre en aurait été fort aise d’y participer sous les conseils éclairés d’Epicure.Phèdre, une tragédie en deux dimensions qui rapproche et distance le théâtre antique et la scène contemporaine. Si le texte de Sénèque s’ancre de corps dans l’actualité, Elisabeth Chailloux crée une révolution minimaliste sur la scène du théâtre Antoine-Vitez en déconstruisant le mythe Phèdre vécu par les férus de tragédies romaines et hellènes.
Elle relève le défit en proposant une version moderne, dérangeante et nourrie d’interrogations. Les personnages semblent extraits des films de Pasolini et des polars américains des années cinquante. Le rythme alterne entre ralenti et bousculade, flash-code et arrêt sur image. La mise en scène d’Elisabeth Chailloux, un il nouveau ouvert sur la création, l’inventivité et la modernité.Phèdre, interprétée par Marie Paye, ouvre la liberté de penser sur le fantasme de l’inceste, lequel in situ, se veut lyrique et religieux, profane et et culte. Phèdre pleure l’absence de Thésée et similairement jouit à l’idée de traquer la solitude dans un rituel d’adultère avec l’homme qui se prêtera au jeu. Est-ce la folie ou l’abus d’amour qui auront raison d’elle ?Thésée, joué par Jean Boissery, apparaît dans un écran de fumée, l’aspect crasseux, le visage marqué par les épreuves de la guerre. Le verbe haut, il cherche à comprendre le malaise de Phèdre. Peut-être, devrait-il manifester un peu plus de violence à l'approche du palais quand le Chur lui annonce que Phèdre est au plus mal.La reconstitution du corps de Hippolyte tué contre son gré par les éléments déferlants de l’océan marque l'intérêt porté par Elisabeth Chailloux à dédramatiser une situation consensuellement étrange. L'entrée de Thomas Durand, le fils de Phèdre et de Thésée, aussi éphémère soit-elle, ne résonne pas exactement comme la sagesse qu’il exprime.Marie-Sohna Condé, la nourrice, joue son personnage avec intensité et passion. De sa présence, elle apporte à la pièce la douleur et la colère mélangées attendues d’une femme, laquelle sa vie durant s’est sacrifiée pour les autres. Sur scène, Marie-Sohna Condé ne se sacrifie pas et c’est un bonheur de découvrir cette comédienne dans cette tragédie.Phèdre d’Elisabeth Chailloux a le mérite d’être revu au sens moderne du texte et doit continuer de respirer à poumons déployés sur la scène du théâtre du théâtre Antoine-Vitez.
Elle relève le défit en proposant une version moderne, dérangeante et nourrie d’interrogations. Les personnages semblent extraits des films de Pasolini et des polars américains des années cinquante. Le rythme alterne entre ralenti et bousculade, flash-code et arrêt sur image. La mise en scène d’Elisabeth Chailloux, un il nouveau ouvert sur la création, l’inventivité et la modernité.Phèdre, interprétée par Marie Paye, ouvre la liberté de penser sur le fantasme de l’inceste, lequel in situ, se veut lyrique et religieux, profane et et culte. Phèdre pleure l’absence de Thésée et similairement jouit à l’idée de traquer la solitude dans un rituel d’adultère avec l’homme qui se prêtera au jeu. Est-ce la folie ou l’abus d’amour qui auront raison d’elle ?Thésée, joué par Jean Boissery, apparaît dans un écran de fumée, l’aspect crasseux, le visage marqué par les épreuves de la guerre. Le verbe haut, il cherche à comprendre le malaise de Phèdre. Peut-être, devrait-il manifester un peu plus de violence à l'approche du palais quand le Chur lui annonce que Phèdre est au plus mal.La reconstitution du corps de Hippolyte tué contre son gré par les éléments déferlants de l’océan marque l'intérêt porté par Elisabeth Chailloux à dédramatiser une situation consensuellement étrange. L'entrée de Thomas Durand, le fils de Phèdre et de Thésée, aussi éphémère soit-elle, ne résonne pas exactement comme la sagesse qu’il exprime.Marie-Sohna Condé, la nourrice, joue son personnage avec intensité et passion. De sa présence, elle apporte à la pièce la douleur et la colère mélangées attendues d’une femme, laquelle sa vie durant s’est sacrifiée pour les autres. Sur scène, Marie-Sohna Condé ne se sacrifie pas et c’est un bonheur de découvrir cette comédienne dans cette tragédie.Phèdre d’Elisabeth Chailloux a le mérite d’être revu au sens moderne du texte et doit continuer de respirer à poumons déployés sur la scène du théâtre du théâtre Antoine-Vitez.
Philippe Delhumeau
06/11/2013

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