Périclès, prince de Tyr
de William Shakespeare
Mise en scène de Michel Raskine
Périclès ou la rencontre d’un auteur de génie, d’un metteur en scène inventif et de ses talentueux comédiens.
Périclès, prince de Tyr ne fait pas partie de ces tragédies grecques "classiques" auxquelles nous ont habitués les dramaturges français du XVIe au XVIIIe siècle. Certes, Périclès est un personnage historique, un célèbre homme politique athénien du Ve siècle avant J.-C. ; certes son destin fut exceptionnel : il monopolisa la scène politique d’Athènes pendant trente ans, il fut l’auteur de grandes réformes démocratiques, il fit d’Athènes la métropole resplendissante de la civilisation et de l’art classique, il fut l’amant d’Aspasie, considérée comme la plus belle femme grecque, côtoya Sophocle, Socrate ou encore Hérodote et donna même son nom au siècle le plus brillant de la civilisation grecque ; bref, il était apte à devenir le héros d’une grande et belle tragédie. Mais c’était sans compter sur l’audace de Shakespeare.Son Périclès, prince de Tyr n’a, en fait, rien à voir avec la "noble" tragédie, celle qui provoque terreur et pitié. Première innovation : un narrateur sur scène, sorte d’avatar du coryphée antique, mais simple poète, John Gower, s’adresse à nous autres spectateurs avec familiarité. Deuxième originalité, particulière au théâtre shakespearien : le mélange des tons. Périclès, roi de Tyr, connaît des malheurs dignes de son rang et de la tragédie, mais évolue dans un monde de comédie, côtoyant pêcheurs et prostituées, vivant des aventures de héros picaresque. Ainsi, fuyant le courroux d’un roi incestueux dont il a découvert le secret, traverse-t-il terres et mers, à la découverte de pays étrangers ; ici apportant réconfort aux habitants appauvris, là participant à un improbable tournoi et épousant la princesse du lieu. On est proche du conte (c’est dans cet esprit que Gower, poète du XIVe siècle, avait écrit "l’histoire de ce roi...") et de l’épopée à la fois, mais d’une épopée à échelle humaine. Car Shakespeare n’hésite pas à démythifier rois et reines, en usant notamment du burlesque. Ses bons mots se fondent dans une langue poétique (que la traduction d’André du Bouchet rend admirablement). Eloquence et humour cxistent ainsi heureusement et délectent les oreilles de l’auditoire. Le mariage des genres et des tons est parfaitement réussi.Cependant, comment mettre en scène un périple qui se déroule sur quinze ans et dans plus de six lieux différents ? Car, si Shakespeare rêvait d’un grand "théâtre du monde", on sait bien qu’aujourd’hui encore, une scène de théâtre reste une scène de théâtre, qu’un décor ne peut varier à l’infini et que la durée d’une représentation est limitée. Le célèbre dramaturge s’est lui-même heurté au problème en son temps. Dommage qu’il n’ait pas pu croiser Michel Raskine ! Sa mise en scène, absolument magnifique, parvient à nous transporter, en deux heures de temps, de Tyr à Mytilène, en passant par Antioche, Tharse, Pentapolis et Ephèse. Le narrateur, inventé par Shakespeare et incarné ici par l’excellente Marief Guittier, lui facilite la tâche puisqu’il comble de sa parole les ellipses temporelles et spatiales. Mais son mérite n’en est pas moins atténué. La scénographie est riche d’inventions, toutes aussi ingénieuses les unes que les autres. Les deux séquences du voyage en mer en sont un bon exemple : un drap blanc, un ventilateur, un bruiteur, une planche, quatre porteurs, des néons-éclairs et le tour est joué : Périclès affronte une tempête maritime sous nos yeux émerveillés ! Que dire également des séquences montées en parallèle ? Raskine, comme Haneke au cinéma, nous propose deux scènes pour le prix d’une : le plateau, divisé par un faisceau lumineux, accueille deux drames en même temps. Mais, n’en disons pas plus. Un tel spectacle ne peut se raconter ; il doit absolument être vu !
Caroline Vernisse
26/06/2006
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