La rive dans le noir
de Pascal Quignard
Mise en scène de Pascal Quignard, Marie Vialle
Avec Pascal Quignard, Marie Vialle
"Nous cherchons quelque chose qui n’est pas du théâtre, qui n’est pas de l’opéra, quelque chose
qui nous émeuve, qu’on ignore et qu’on invente" (Pascal Quignard, auteur)
Cette œuvre inclassable, ne relevant d’aucun genre, est une réflexion étonnante autour de la liberté de
la langue et de la musique. A travers les mots de Pascal Quignard, la traduction de son symptôme
apparaît : le noir. Ce noir incarne son passé d’une obscurité totale bien trop présente au fond de lui,
une obscurité fleuri par un sentiment d’angoisse rassurante pour cet écrivain, hors pair. Il nous amène
avec lui dans son intimité, vers la changement de rive entre les vivants et les morts.
Le fruit de l’énigme, la musique apaisante, cette pièce de théâtre au rythme d’une lenteur silencieuse,
donne la parole à la mort avec des phrases doublées de sens. Les animaux sur scène ajoutent la vie de
la rive dans le noir ; où l’angoisse motivée est mise à l’honneur laissant de côté celle de l‘immotivée,
en accaparant le public par une mise en scène archaïque. Construire un rêve, celui de Pascal Guignard,
par une sensation physique et une confiance avec Marie Vialle, cette actrice magistrale, se caractérise
par une aspiration à deux. Ce n’est pas du théâtre mais la sauvagerie de la puissance de présence des
animaux. Les oiseaux imprévisibles, chantent et échappent aux normes du théâtre par une impression
au réel, d’un ton émouvant. Nous sommes traversés par des « choses » avec une impression de vie
bien plus que de mort. Il s’agit de crypter sa vie dans les œuvres d'art à l'état vivant, de s'adresser à des
morts en passant dans les ténèbres, qui s’approchent des esprits ; ceux qui descendent et nous
transportent.
Sur un air de conte, les animaux bercent les paroles, la musique apaise nos pensées, les cries
provoquent nos malaises, le noir attire notre imaginaire. Métaphore musicale et envoûtante, les
disparus sont estimés par l’articulation du langage qui nous fait voyager vers des univers inconnus. La
lumière du noir, la surdité des sons, nous proposent un périple à la découverte de nos sens et de notre
âme, loin d’un mystère morbide mais proche d’un rêve avide. Cet ailleurs éclairé par les voix est un
moyen pour Pascal Quignard, de s’exprimer sans bruit.
Les cris et les échos sont le tableau de la « performance des ténèbres » pour projeter les métaphores à
travers nos âmes. Des ombres chinoises pour commencer, les notes au piano pour continuer, symbole
d’une littérature endeuillé, laissent place à ceux qui sont partis, ceux de la rive du noir. L’air sombre
de la scène caractérise le lien aveugle de ceux qui nous ont quittés, pour garder la force chagrine de
nous faire signe. Les phrases craintives, douces et apaisantes nous soulèvent vers l’au-delà, d’un ton
grave et puissant pour bercer notre imaginaire blessé sur un ligne d’énigme.
Le départ en voyage vers la rive dans le noir, vers les ténèbres, pour recevoir une partition magique de
tous les sons, font apparaître divers personnages d’une sauvage humanité, pour concevoir une fable de
toute beauté. Cette pièce de théâtre est le lien utopique avec deux mondes. Le secret de l’ailleurs est
propulsé, comme le réel du présent devant nos yeux admiratifs des zones d’ombres, des agitations
égarées loin de nos rêves enfantins non identifiables, tel un souvenir introuvable.
Les ombres rappellent des silhouettes de beauté venu de nulle part, illuminant d’une noirceur
étincelante notre rive passive de spectateurs. La voie des ténèbres sombre sur des métamorphoses de
continuité ; où nous sommes stupéfiés de l’ensemble de ces personnages, humains ou animaux, qui
jonglent avec les intonations de divers univers vers le noir replié et déployé devant nous.
Au-delà de la mort, Pascal Guignard nous explique que « les humains ont perdu leur capacité à faire
agir, alors les oiseaux sont le centre de notre étonnement ». Ainsi notre égarement prend une forme
plus poétique à travers une véritable liberté. Cette liberté a soufflé un vent de fraîcheur, un vent de
bonheur devant une pièce de théâtre venu d’ailleurs, tout simplement magique.
la langue et de la musique. A travers les mots de Pascal Quignard, la traduction de son symptôme
apparaît : le noir. Ce noir incarne son passé d’une obscurité totale bien trop présente au fond de lui,
une obscurité fleuri par un sentiment d’angoisse rassurante pour cet écrivain, hors pair. Il nous amène
avec lui dans son intimité, vers la changement de rive entre les vivants et les morts.
Le fruit de l’énigme, la musique apaisante, cette pièce de théâtre au rythme d’une lenteur silencieuse,
donne la parole à la mort avec des phrases doublées de sens. Les animaux sur scène ajoutent la vie de
la rive dans le noir ; où l’angoisse motivée est mise à l’honneur laissant de côté celle de l‘immotivée,
en accaparant le public par une mise en scène archaïque. Construire un rêve, celui de Pascal Guignard,
par une sensation physique et une confiance avec Marie Vialle, cette actrice magistrale, se caractérise
par une aspiration à deux. Ce n’est pas du théâtre mais la sauvagerie de la puissance de présence des
animaux. Les oiseaux imprévisibles, chantent et échappent aux normes du théâtre par une impression
au réel, d’un ton émouvant. Nous sommes traversés par des « choses » avec une impression de vie
bien plus que de mort. Il s’agit de crypter sa vie dans les œuvres d'art à l'état vivant, de s'adresser à des
morts en passant dans les ténèbres, qui s’approchent des esprits ; ceux qui descendent et nous
transportent.
Sur un air de conte, les animaux bercent les paroles, la musique apaise nos pensées, les cries
provoquent nos malaises, le noir attire notre imaginaire. Métaphore musicale et envoûtante, les
disparus sont estimés par l’articulation du langage qui nous fait voyager vers des univers inconnus. La
lumière du noir, la surdité des sons, nous proposent un périple à la découverte de nos sens et de notre
âme, loin d’un mystère morbide mais proche d’un rêve avide. Cet ailleurs éclairé par les voix est un
moyen pour Pascal Quignard, de s’exprimer sans bruit.
Les cris et les échos sont le tableau de la « performance des ténèbres » pour projeter les métaphores à
travers nos âmes. Des ombres chinoises pour commencer, les notes au piano pour continuer, symbole
d’une littérature endeuillé, laissent place à ceux qui sont partis, ceux de la rive du noir. L’air sombre
de la scène caractérise le lien aveugle de ceux qui nous ont quittés, pour garder la force chagrine de
nous faire signe. Les phrases craintives, douces et apaisantes nous soulèvent vers l’au-delà, d’un ton
grave et puissant pour bercer notre imaginaire blessé sur un ligne d’énigme.
Le départ en voyage vers la rive dans le noir, vers les ténèbres, pour recevoir une partition magique de
tous les sons, font apparaître divers personnages d’une sauvage humanité, pour concevoir une fable de
toute beauté. Cette pièce de théâtre est le lien utopique avec deux mondes. Le secret de l’ailleurs est
propulsé, comme le réel du présent devant nos yeux admiratifs des zones d’ombres, des agitations
égarées loin de nos rêves enfantins non identifiables, tel un souvenir introuvable.
Les ombres rappellent des silhouettes de beauté venu de nulle part, illuminant d’une noirceur
étincelante notre rive passive de spectateurs. La voie des ténèbres sombre sur des métamorphoses de
continuité ; où nous sommes stupéfiés de l’ensemble de ces personnages, humains ou animaux, qui
jonglent avec les intonations de divers univers vers le noir replié et déployé devant nous.
Au-delà de la mort, Pascal Guignard nous explique que « les humains ont perdu leur capacité à faire
agir, alors les oiseaux sont le centre de notre étonnement ». Ainsi notre égarement prend une forme
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Tournié Bastien
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