En attendant Godot
de Samuel Beckett
Mise en scène de Marion Coutris, Serge Noyelle
Avec Christian Mazzuchini, Grégori Miege, Serge Noyelle, Noël Vergès, Martin Martinez, Loïs Paul (en alternance)
En attendant Godot, l’univers artistique de Beckett décliné au pluriel dans la mise en scène de Marion Coutris et Serge Noyelle.
Le théâtre Nono, immersion dans un univers ouvert à la liberté d’expression. Une scène investie par des comédiens qui donnent au public ce qu’ils ont au plus profond d’eux, la générosité artistique. Un lieu animé par la bipolarité de Serge Noyelle et Marion Coutris auxquels il convient d’associer une équipe soudée comme les fers aux chevaux.Après avoir mis en scène Oh les beaux jours de Beckett en mai 2013, pièce qui avait tenue toute ses promesses, le couple Noyelle-Coutris s’est attaché à la réalisation d’En attendant Godot de l’auteur éponyme.Beckett, une écriture inspirée par les influences artistiques du moment. Un esthète au service de l’esthétisme pictural et littéraire. En attendant Godot, la preuve par deux de l’intensité de la narration.Sur le banc de la vie, deux clochards fardés par l’aigreur d’une vieillesse ennemie feignent un départ synonyme de rupture. Leur histoire est née d’un suicide manqué, lequel les a conduit à se noyer eux-mêmes hors du temps. Ils quêtent l’ennui dans la solitude et de nourritures terrestres, ils alimentent les fragments de leur existence greffées d’affres et de souvenirs. Godot, ils l’attendent telle l’arrivée salvatrice d’un chevalier servant.La scénographie, un hymne à l’emprise du temps figée entre la dérision et la folie. Un arbre sans âme qui a poussé à l’envers, un bloc de rocher témoin des vicissitudes de l’amitié partagée entre les deux exclus.Les lumières, un va-et-vient qui s’adapte au rythme imposé par la mise en scène.Le texte, une réplique à deux mouvements. Dans le premier tableau, les échanges fusent entre les clochards. Prennent-ils à peine le temps de poser le point d’interrogation que les guillemets s’ouvrent sur des réponses promptes et déviées du sens initial de la question. L’arrivée de Pozzo, tenant à bout de corde son homme-cheval docile et imposant, interrompt les dialogues. Quel est cet homme manichéen à l’excès qui supplicie sa victime ?Le second tableau révèle la vérité sur la personnalité des deux clochards dans une approche scénique remarquée par l’expression des visages, la gestuelle, la dynamique d’occupation du plateau. La scénographie évolue quelque peu avec la guirlande lumineuse accrochée aux branches de l’arbre. Un clin d’il dressé à un retournement de situation, le burlesque déloge la réalité, la qualité des relations humaines se dessinent à intervalles réguliers sur le mode du rire et des larmes.Variations intemporelles du rapport conflictuel de l’humain au chevet de l’humain, la mise en scène glisse avec subtilité dans la magie de Beckett. Le temps recycle les engagements individuels signés en gage d’une confiance pérenne et l’attente de Godot statufie le statisme du couple antinomique. L’errance inlassablement tronque la fuite en avant tant déclamée dès l’installation du doute et rappelle que l’un n’est rien sans l’autre.Les comédiens jouent à l’extrême l’intensité des personnages appropriés, les dialogues s’articulent selon le degré de gravité de situation et la dérision devient organique.Le monde de Beckett, un ensemble de dérapages existentiels vécus et expérimentés par un savant jeu d’écriture pour le théâtre.C’est ainsi que la mise en scène et l’interprétation d’En attendant Godot soulignent l’attachement de Serge Noyelle et de Marion Coutris à faire du théâtre Nono une scène ouverte aux textes de référence porteurs d’un message, l’espoir et l’humain.
Philippe Delhumeau
10/11/2013
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