Kurt Cobain (peu importe, tant pis...)
de Kurt Cobain
Mise en scène de Frédéric Jessua
Avec Mélie Fraisse, Marie Nicolle, Baptiste Chabauty, Frédéric Jessua, Thomas Matalou, Liam Morrissey
Come as you are, they’re like they are and we don’t care.
Kurt Cobain, leader emblématique du groupe Nirvana est devenu en cinq années fulgurantes, un symbole de toute une génération. Pour un jeune homme mal dans sa peau venu d’une bourgade du nord de Washington, cela fait un peu beaucoup. Sa mort, annoncée le 8 avril 1994, reste un mystère. Suicide, meurtre ? Quoi qu’il en soit, sa vie, son uvre et son départ ont fait de Kurt Cobain une légende. Un artiste de talent, membre du bien triste "Club des 27".Nirvana, tout le monde connait. Tant par le son du groupe, Smells like teen spirit fait partie des titres qui ont marqué l’histoire de la musique ; que par son style révolté et contestataire ; par le look grunge des membres du groupe et surtout par la personnalité fragile, troublée et le génie de son leader Kurt Cobain. Frédéric Jessua n’a pas manqué d’être lui aussi touché, comme bon nombre de personnes nées dans les années 80, par l’arrivée de cet ovni sur la scène musicale et par ce qu’il remettait en cause. Une prophétie. Kurt (visionnaire ?) annonçait un futur triste et soumis à l’industrie, à l’argent et contrôlé par les médias. Un avenir où les gens seraient renfermés sur eux mêmes avec la peur de l’autre leur tenaillant le ventre, à l’abri derrière leurs écrans. Waouh !!!Très délicat de réaliser un spectacle oscillant entre théâtre et concert sur le symbole écorché de toute une génération plutôt flippée. Frédéric Jessua et son équipe s’en sortent bien. Cette création ne se veut pas une simple représentation de la vie de Kurt, mais plutôt une réflexion sur l’homme, son uvre et surtout son message. Comment peut-on encore continuer à foncer tête baissée droit dans le mur, alors que de nombreux artistes mondialement connus et reconnus n’ont eu de cesse de sonner l’alarme ?! Des artistes entendus, mais pas écoutés.Une grande partie du texte de Kurt Cobain (Peu importe, tant pis...) est tirée du journal intime de Kurt. Mélangé à la performance des comédiens dans un jeu d’acteur qui se veut résolument vrai, essentiel et direct, les mots résonnent. Ils sont forts et touchants, respectueux de leur auteur et de son état d’esprit. Ni plaintifs ou complaisants. L’équipe n’est pas là non plus pour encenser Cobain ; simplement avec honnêteté et amour pour l’homme et l’artiste, elle retransmet ses mots.Bien sûr, les titres phares du groupe sont repris eux aussi. Quel bonheur ! Il aurait été ridicule de vouloir imiter en tentant de faire du Nirvana. Quand quelque chose est bon, impossible de le copier. Tous les morceaux sont repris et adaptés à la manière des artistes sur scène. Pour reprendre les mots de Frédéric Jessua, "la perception de chaque morceau est poussée à son paroxysme" Fantastique. Cette belle équipe nous offre un défilé d’instruments (violon, violoncelle, accordéon, guitare, piano, vibraphone, percussions...) ainsi qu’un éventail de genres musicaux. Les titres sont repris a cappella, version acoustique, rock, voire techno, chorale... et j’en passe. Loin d’être un plagiat ou de vulgaires reprises grotesques, c’est avec joie que l’on redécouvre ces morceaux qui, pour beaucoup d’entre nous, ont bercé notre enfance, dans des sonorités nouvelles. C’est intelligent, intéressant et authentique.La mise en scène est une sorte de "joyeux bordel". L’ouverture se fait quand même sur le jet de vomi sur scène d’une des comédiennes. Le ton est donné, ce sera grunge et véritable ! On ne va pas faire dans la dentelle. Et pourtant, on y trouve beaucoup d’humour, des moments touchants et d’autres qui donnent des frissons. Sur scène, une télé allumée, un canapé défoncé, des maillots de hockey, des chemises et des robes suspendus, des instruments de musique... Le tout en mouvement, évoluant au fil de l’histoire et des différents tableaux de la vie de Kurt. Les changements sont fluides, l’énergie continue, les différentes étapes se mêlent car, comme dans la vie, tout est lié. Ce rythme et cette simplicité sont agréables, on suit les comédiens sans à-coups et tout fait sens.Les comédiens, résolument tous également musiciens, aiment Nirvana. Cet amour et l’engagement que tous ont mis dans cette création se ressent. Ils prennent plaisir à raconter et vivre cette histoire si intense et particulière. Choix très intéressant, c’est Marie Nicolle qui interprète en priorité le personnage de Kurt. Tous les comédiens, plus ou moins, entrent dans la peau de Cobain, Krist Novoselic, Chad Channing, Courtney Love, et d’autres encore ; mais c’est une femme qui marque le plus la présence du leader sur scène. Choix et contraste judicieux. Ainsi, là où un comédien aurait pu être tenté de faire une pâle imitation, Marie joue à sa manière avec sa résonance, son être et son physique. Alors, il est vrai qu’il est impossible de transmettre toute l’intensité et la souffrance d’une personne si l’on n’a pas traversé les mêmes épreuves, d’autant plus lorsque la personne que l’on interprète est un génie devenu l’icône de toute une génération, et tout particulièrement si cette dernière est toxicomane. Certes, Marie n’a pas le vécu de Cobain, mais son monologue sur l’enfer du sevrage de l’addiction à l’héroïne est réussi, et son jeu tout au long de la pièce est sincère et engagé.Pour ne pas avoir uniquement le point de vue de Mr Kurt Cobain, certains passages sont extraits de l’ouvrage Nirvana, La Véritable Histoire d’Everett True. Une autre vision pour plus d’authenticité et de recherche de la "vérité" dans cette retransmission pleine d’amour qu’est l’histoire de Kurt Cobain.Un spectacle touchant par sa forme, ses propos et sa réflexion. A n’en pas douter, Kurt Cobain (Peu importe, tant pis...) gagnera en force et en intensité avec le temps et l’expérience. Egalement un bel hommage au génie du grunge devenu un mythe bien malgré lui.
Cyriel Tardivel
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