Hinterland
de Virginie Barreteau
Mise en scène de Alain Batis
Avec Raphael Almosni, Calypso Baquey, Claude Barichasse, Jérémie Bédrune, Aurore Erguy, Camille Forgerit, Julie Piednoir, Laetitia Poulalion, Joséphine de Surmont
Hinterland, un voyage initiatique dans le berceau d’un sanctuaire bordé de lumières, d’extase et de chants d’où l’on ne revient pas indemne.
Il souffle dans ce récit un vent de mysticisme et de sensualité. L’inaccessibilité au monde extérieur renvoie à la démesure du temps car le phénomène de communautarisme pose la réflexion sur l’étrangeté des mondes parallèles, le profane et le sacré. Ce texte bouleverse par la densité des transgressions évoquées, les blessures de l’enfance, la soumission aux rites imposés, la perfidie de la Surveillante, la violence émotive et physique. De sa plume, Virginie Barreteau perce la muraille d’une spiritualité extrême dimensionnée à un obscurantisme dévoyant la conscience et la moralité de l’homme.L’histoire. Dans un sanctuaire perdu de toute condition sociale et humaine, y vivent recluses cinq jeunes adolescentes. La Surveillante les conditionne à un rituel polyphonique de chants sacrés et à l’entretien du jardin. Le fragile équilibre de la petite communauté va être perturbé par l’entrée en béatitude de Madeleine. La peur s’installe avec véhémence car
pour désinhiber le destin, la nécessité de trouver un médecin est urgente. La porte du bastion s’ouvre sur le monde et de ce fait sur les hommes. Alea jacta est, le temps fera son désuvre.Les cinq jeunes filles sont d’âge où la beauté donne libre cours au blé d’être cueilli à maturité. La force vitale d’un corps coïncide avec un esprit ouvert et cultivé. L’ignorance est contraire au dogme du développement personnel nécessaire pour avancer dans une société en constante mutation. L’ailleurs existe en dehors de soi, il suffit d’ouvrir une fenêtre ou une porte pour laisser passer un filer d’air. L’air, c’est l’oxygène de la vie et il s’avère difficile de le restreindre. Ainsi, soit-il et pourtant une brèche s’ouvre sur un monde générateur d’intégrisme et de refoulement de l’étranger. La question de l’existentialité devient soudainement lestée des fondements depuis que l’homme est homme.Existe-t-il une autorité spirituelle qui impose de droit ses convictions à annihiler celles véhiculées par l’énergie et la matière que la nature confère. Hinterland lève le doute sur ces païens qui endoctrinent et endorment avec des paroles sangsues, des hommes et des femmes de toute condition sociale, victimes d’une faiblesse passagère matérielle ou psychologique. L’intemporalité, un leurre dont ces maitres à penser se font l’écho. Pendant ce temps, la terre continue de tourner, des femmes accouchent, des bébés hurlent de faim, des jeunes se découvrent sexuellement, le blé est toujours cueilli à maturité.La place réservée à l’esprit doit être initiée aux plaisirs de la vie, aux jeux innocents doivent succéder les plaisirs de l’innocence. Le péché de chair, une faute à expier. Absolument pas, si de l’envie nait le désir. La vie est une étincelle qui scintille dans l’espace. Sa lueur augmente ou diminue selon l’intensité des courants d’air.Dans cette pièce, la mise en scène d’Alain Batis crée une irréversibilité des murs encensés par la Surveillante sur ces adolescentes, une façon de les éduquer sur le néant et de les instruire sur l’existant. La confrontation du profane avec l’entretien du jardin s’oppose au sacré avec les chants à caractère religieux.Le travail scénique est considérable car il s’articule autour de la circularité accordée à la polyphonie, à l’intrusion de la lumière alternant dans l’exigüité de ce huis-clos. Les effets reproduisent l’envers de la vérité car les jeunes filles caressent l’espoir ardent de connaitre l’autre et l’ailleurs. D’où l’influence artistique des jeux de lumières idéalement répartis.La musique est poignante, voire violente, par l’étrangeté des paroles enveloppées et accentuées selon la tension présente. La mise en scène monte en puissance avec l’arrivée des hommes. La pluie, le vent, la nuit contribuent à semer le trouble et l’inquiétude dans ce climat de violence et de réclusion. N’ayant toujours eu pour point de repère que la Surveillante, les filles manifestent une certaine jouissance à la découverte des hommes à venir, elles n’en ont jamais rencontrés.Les scènes relatives à l’anorexie d'Anne ne sont pas sans rappelées le tableau de Picasso, "Le Repas frugal" montrant l’assiette vide posée devant le corps dénudé d’une prostituée et d’un homme de faible condition physique l’enlaçant. Hinterland est une pièce qui dévoile une galerie de portraits sensuels et spontanés dans une scénographie surprenante et moderne.
pour désinhiber le destin, la nécessité de trouver un médecin est urgente. La porte du bastion s’ouvre sur le monde et de ce fait sur les hommes. Alea jacta est, le temps fera son désuvre.Les cinq jeunes filles sont d’âge où la beauté donne libre cours au blé d’être cueilli à maturité. La force vitale d’un corps coïncide avec un esprit ouvert et cultivé. L’ignorance est contraire au dogme du développement personnel nécessaire pour avancer dans une société en constante mutation. L’ailleurs existe en dehors de soi, il suffit d’ouvrir une fenêtre ou une porte pour laisser passer un filer d’air. L’air, c’est l’oxygène de la vie et il s’avère difficile de le restreindre. Ainsi, soit-il et pourtant une brèche s’ouvre sur un monde générateur d’intégrisme et de refoulement de l’étranger. La question de l’existentialité devient soudainement lestée des fondements depuis que l’homme est homme.Existe-t-il une autorité spirituelle qui impose de droit ses convictions à annihiler celles véhiculées par l’énergie et la matière que la nature confère. Hinterland lève le doute sur ces païens qui endoctrinent et endorment avec des paroles sangsues, des hommes et des femmes de toute condition sociale, victimes d’une faiblesse passagère matérielle ou psychologique. L’intemporalité, un leurre dont ces maitres à penser se font l’écho. Pendant ce temps, la terre continue de tourner, des femmes accouchent, des bébés hurlent de faim, des jeunes se découvrent sexuellement, le blé est toujours cueilli à maturité.La place réservée à l’esprit doit être initiée aux plaisirs de la vie, aux jeux innocents doivent succéder les plaisirs de l’innocence. Le péché de chair, une faute à expier. Absolument pas, si de l’envie nait le désir. La vie est une étincelle qui scintille dans l’espace. Sa lueur augmente ou diminue selon l’intensité des courants d’air.Dans cette pièce, la mise en scène d’Alain Batis crée une irréversibilité des murs encensés par la Surveillante sur ces adolescentes, une façon de les éduquer sur le néant et de les instruire sur l’existant. La confrontation du profane avec l’entretien du jardin s’oppose au sacré avec les chants à caractère religieux.Le travail scénique est considérable car il s’articule autour de la circularité accordée à la polyphonie, à l’intrusion de la lumière alternant dans l’exigüité de ce huis-clos. Les effets reproduisent l’envers de la vérité car les jeunes filles caressent l’espoir ardent de connaitre l’autre et l’ailleurs. D’où l’influence artistique des jeux de lumières idéalement répartis.La musique est poignante, voire violente, par l’étrangeté des paroles enveloppées et accentuées selon la tension présente. La mise en scène monte en puissance avec l’arrivée des hommes. La pluie, le vent, la nuit contribuent à semer le trouble et l’inquiétude dans ce climat de violence et de réclusion. N’ayant toujours eu pour point de repère que la Surveillante, les filles manifestent une certaine jouissance à la découverte des hommes à venir, elles n’en ont jamais rencontrés.Les scènes relatives à l’anorexie d'Anne ne sont pas sans rappelées le tableau de Picasso, "Le Repas frugal" montrant l’assiette vide posée devant le corps dénudé d’une prostituée et d’un homme de faible condition physique l’enlaçant. Hinterland est une pièce qui dévoile une galerie de portraits sensuels et spontanés dans une scénographie surprenante et moderne.
Philippe Delhumeau
18/06/2012
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Mise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
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