La Fable du fils substitué
de Luigi Pirandello
Mise en scène de Nada Strancar
Avec Anne Benoit, Laurence Besson, Sébastien Coulombel, Thomas Fitterer, Julien Gauthier, Juliette Rizoud, Clara Simpson, Clémentine Verdier
L’échange
Une nuit, une pauvre paysanne, endormie avec son enfant près d’elle, est réveillée par des cris ; elle constate alors qu’elle est seule dans le lit. Lorsqu’elle reprend le bébé de six mois, tombé sous le lit, elle a la certitude que son enfant lui a été dérobé et qu’on lui en a substitué un autre. Le sien était blond et beau, le nouveau est débile et contrefait. Comment, tout emmailloté, aurait-il pu se déplacer ? N’est-ce pas sous le lit qu’elle l’a retrouvé "jeté", dira-t-elle, non pas tombé mais jeté. Par qui ? Pourquoi ? Elle conserve toute sa vie la certitude que l’enfant qu’elle élève n’est pas le sien ; cette folle croyance est entretenue par une "sorcière" qui profite de sa crédulité pour lui faire admettre que son fils est élevé par un roi et qu’elle, en échange, doit prendre soin du fils handicapé dudit roi.Pirandello avait d’abord rédigé une nouvelle, Le Fils échangé, puis un livret d’opéra qui déplut à l’Allemagne nazie ; il glissa finalement cette "fable" d’une mère qui ne peut se résoudre à avoir un enfant laid et se convainc qu’il y a eu substitution à la naissance dans son uvre ultime et inachevée : Les Géants de la montagne. Il aborde là la question de la folie : celle de la mère, qui s’invente un conte, mais aussi celle du fils, handicapé mental, et celle de la société qui les entoure, qui entretient les fantasmes de la mère. A des degrés divers, Pirandello montre donc les leurres de l’humanité et la cruauté des hommes (les uns exploitent la naïveté des autres, les autres rejettent les fous). Voilà la "morale" de la pièce.Côté mise en scène, Nada Strancar semble rester fidèle au mélange d’atmosphères qui caractérise la pièce originelle : on passe de la campagne profonde, austère, du début du XXe siècle, à un cabaret joyeux, où la tenancière et ses filles de joie rient, chantent, dansent et se moquent de la superstition de la mère, abusée par la sorcière ; on finit dans un port dont le décor est très réussi : derrière des voilages se dessinent les silhouettes des mâts sur un fond aux tons changeants, comme si l’on assistait au coucher du soleil. Il n’y a donc rien à redire de la scénographie ; l’idée des voiles multiples est judicieuse : ils semblent découvrir différents niveaux de la réalité, les laissant apparaître doucement, par transparence. Chaque ouverture de tableau s’apparente ainsi à un tableau. Nada Strancar parsème d’ailleurs sa mise en scène de références picturales ; on reconnaît, notamment, Le Cri de Munch, lorsque la mère clame son désespoir.Au sein de cette belle scénographie, on regrette que le jeu des comédiens soit souvent déclamatoire et que l’émotion ne passe pas. Par ailleurs, les changements d’atmosphère coupent la fable et empêchent que l’on entre vraiment dans l’histoire et que l’on compatisse au malheur de cette mère. Le texte est sans doute respecté, mais l’on peut regretter que le thème de la folie ne soit pas traité avec plus de fantaisie et que la douleur de la mère ne soit pas mise en valeur dans les scènes qui lui laissent la parole. C’est finalement une performance plastique, une succession de beaux tableaux à laquelle on assiste ; dommage qu’elle nous laisse froids.
Caroline Vernisse
23/10/2009
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