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 "Si vous craignez la solitude, ne vous mariez pas..." Anton Tchekhov
"La demande en tabac"... voilà la moitié manquante des Méfaits du mariage. Le rapport ? Aucun, si ce n'est que Les Méfaits du tabac et La Demande en mariage sont deux courtes farces en un acte de Techkhov, réunies en une seule pièce par Sarkis Tcheumlekdjian. Le metteur en scène, partenaire de l’ENSATT de Lyon, s’est inspiré également de la correspondance du dramaturge russe. Farces et lettres sont assemblées de manière habile et composent un spectacle cohérent et original. Au final, Les Méfaits du mariage se présente donc comme une petite pièce hybride, une succession de saynètes autour du thème du mariage.
Trois comédiennes en scène : Catherine Vial, qui incarne Tchekhov lui-même, Deborah Lamy, qui joue le rôle d’Olga Knipper, la femme de Tchekhov, et Isabelle Paquet, narratrice et témoin de l’action. Toutes les trois tiennent parfaitement leurs rôles, à commencer par Catherine Vial, très convaincante en homme. Seules en scène, sans autre décor qu’une armoire d’où sortent les personnages et les histoires, elles recréent pour nous une atmosphère russe fin XIXe siècle. Aidées par le fond sonore (de la valse du Beau Danube bleu à la mazurka dynamique du mariage), elles nous entraînent dans l’univers de Tchekhov avec enthousiasme. Ce sont des attitudes, des mots, ceux de Tchekhov particulièrement, qui en sont à l’origine.
A la lecture des lettres de l’auteur à Olga succèdent trois scènes principales, trois étapes du mariage : la demande officielle, le quotidien du couple marié, la conférence sur le tabac, qui correspond à l’aliénation ultime du mari (pauvre fumeur contrarié par sa chère femme !). La première est très gaie : mise en scène sous forme de querelle, cette demande en mariage bien peu romantique fait franchement rire. Les deuxième et troisième prennent une tonalité plus grinçante, empreintes d’un humour noir relativement au mariage et à sa routine. Quant aux citations de lettres qui les encadrent, elles donnent le ton d’ensemble : douceur et cynisme s’y côtoient. Tchekhov a sans doute aimé sa femme (ses lettres le prouvent), mais cela ne l’a pas empêché d’écrire de sombres propos sur le mariage et la tyrannie de l’épouse envers le mari. Heureusement pour les spectateurs : c’est beaucoup plus drôle ainsi ! |
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Mis à jour le 27/02/2006
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