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 Marion Muzac « reconstruit un espace (du) commun » et ouvre la porte aux émotions qui planaient quelque part sur cette Terre.
Quatre danseurs, dont la chorégraphe Marion Muzac, ont déjà pris place sur la scène du CDCN. Ils attendent patiemment... On a tracé des spirales blanches au sol. Abstraites, psychédéliques, elles nous propulsent dans une œuvre cinétique. Ou bien dans un univers extra-terrestre, une galaxie féerique aux couleurs métalliques. Chaque danseur est placé au centre d'une spirale : à chacun sa planète. Le couple de musiciens Jell-oO est au fond de la scène, face aux danseurs. Prêts à jouer, à chanter et pourtant... ce ne sont pas eux qui ouvrent le bal. Les spectateurs sont au complet et cernent les artistes : « Let's folk » peut commencer !
La création de Marion Muzac ne tient pas compte des limites. Et dans tous les sens du terme. Elle fusionne un langage contemporain avec des danses folkloriques. Le public prend le pas sur l'espace habituellement réservé au spectacle et ne tardera pas à rejoindre les danseurs. La musique se joue et se danse en live. Mais c'est le corps d'une danseuse, utilisé comme un instrument, qui interprète les premières notes. Les dessins au sol se dissipent au fil des pas. Les spirales disparaissent, les frontières sont emportées avec elles et laissent des nuées blanches sur leur passage. Bousculant par la même des décennies de traditions musicales, chorégraphiques et scéniques...
Le rythme agit ici comme un fil rouge. La diversité des pas de danses aurait pu nous perdre, la mise en mouvement des traditions est si aboutie qu'elle sous-entend une documentation presque archéologique. Le tempo est d'une douceur inouïe : il nous envoûte jusqu'aux dernières notes. Les voix folks, le répertoire pop, parfois rock participent à l'osmose. Pas de fracture, les mouvements s'enchaînent sans qu'on s'en aperçoive. Les séquences s'articulent avec fluidité grâce aux jeux d'unissons, de cascades, de crescendos...
Les codes du spectacle sont peu à peu abolies. Car les danseurs s'installent humblement avec le public pour laisser la place... La scène est progressivement investie par vingt individus, des spectateurs métamorphosés. Ils dansent à leur tour et font honneur aux origines fédératrices de la danse. Et vous, vous êtes témoins d'une fête de village, d'une cérémonie sacrée ou festive. « Let's folk », let's dance réveille des racines ancestrales, d'une beauté étrange.
Marion Muzac « reconstruit un espace (du) commun » et ouvre la porte aux émotions qui planaient quelque part sur cette Terre. |
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Mis à jour le 20/11/2017
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