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 "Lettre d’amour", la pièce d'Arrabal écrite comme un monologue, est transposée dans cette mise en scène pour un spectacle à 3 personnages. Une belle réussite.
Un supplice chinois particulièrement insoutenable consiste à attacher deux personnes avec des chaînes, de les jeter dans un puits humide et de refermer le couvercle. Rouvrez quelques semaines plus tard et vous verrez que les deux victimes se seront entredévorées, avant d’être elles-mêmes en proie à la vermine… Les deux personnages de la pièce s’aiment comme cela. D’un amour possessif, maladif, dévorant. D’un amour "vampire". Il s’agit d’une mère et de son fils, à la disparition du père, lui-même dénoncé par la mère durant la guerre. Quand le fils apprend l’acte commis par celle qu’il a enfanté et élevé, il est partagé entre haine et amour, dans l’espoir d’une réconciliation et le vœu de représailles sans relâche.
La mère et le fils vont plonger dans une nostalgie incestueuse, dans laquelle le dégoût et l’amour fou feront armes égales. La pièce d’Arrabal est autobiographique. L’auteur a appris que sa mère avait dénoncé son père, durant la guerre civile espagnole. Arrabal ne l’a plus jamais revu. Il a écrit ce texte en une nuit pour la comédienne Orna Porat, qui a créé la pièce en Israël. La troupe de théâtre Nottara de Bucarest réussit à porter les mots d’Arrabal et à traduire son tourment. La comédienne Victoria Cocias incarne une mère déchirée et poignante. "Elle a l’âge du souvenir, pas celui du monologue", comme l’a souligné Arrabal lui-même. Une belle réussite. |
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Mis à jour le 18/07/2004
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