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 D'après le roman de l’auteur colombien Antonio Ungar. Qualifié de "miracle littéraire", c’est un étrange chant d’amour à la vie, à l’enfance dans ce qu'elle a de plus irréductible et de plus sauvage.
L'Arène Théâtre porte à la scène le roman Les Oreilles du loup du jeune auteur colombien Antonio Ungar. Qualifié à sa parution de "miracle littéraire", ce texte est un étrange chant d'amour à la vie, à l'enfance dans ce qu'elle a de plus irréductible et de plus sauvage. Entre "jours sombres" et "jours clairs" apparaissent et disparaissent, par flashs successifs, les impressions et les réactions d'un petit garçon qui observe sans concession le monde des adultes.
Un enfant roux est là, dans la coulisse. Il attend avec son masque de loup. Il va entrer en scène, il joue le loup dans le spectacle de l'école et il se souvient : à trois ans, ses parents se séparent, son père devient un fantôme qui pleure souvent. Il reste avec sa mère et sa petite sœur qu'il adore et ils vivront plusieurs années d’errances : des déménagements incessants, l'école avec des enfants inconnus avec qui il se bat, la grand-mère acariâtre puis la magnifique cousine Aldana et l'homme gros qui transforme tout en joie. Il traversera ces années et ces épreuves en se réfugiant dans son corps de tigre, se voulant toujours plus fort et plus libre. Et le tigre déguisé en loup entre en scène...
Le roman d’Antonio Ungar est un grand coup de cœur de lecteur du metteur en scène Eric Sanjou qui y a trouvé une profonde résonnance avec son théâtre et ses doux démons. Son adaptation à la scène est une plongée poignante dans une enfance blessée qui renait grâce à une joie dionysiaque sur la scène du théâtre.
Deux comédiens incarnent le garçon roux : ils sont deux émanations de l'enfant et se dédoublent entre présent et passé. L'espace est blanc, c'est une grande page blanche inclinée, à la fois plateau et écran, permettant d'aspirer les comédiens dans les images projetées. Le plateau se met en mouvement et les images se succèdent, abstraites ou symboliques. Elles peuvent être manipulées et filmées en direct par les deux comédiens comme s'ils dessinaient et modelaient les sensations de l'enfant.
Dans cet entrelacement d'images, de sons, de présences changeantes et fantomatiques, Les Oreilles du Loup offre un spectacle profond et sensible. L’on retrouve ici toute la poésie scénique d’Eric Sanjou et des textes qui accompagnent la Cie Arène Théâtre depuis 20 ans dans sa recherche d’un théâtre protéiforme et subtil : la force des images et des atmosphères, la musicalité du monde, l’enfance face à l’absence et à l’imaginaire, l’angoisse du réel, le théâtre et le jeu comme vrai monde sous le monde...
De l'obscurité à la lumière, Les Oreilles du loup est un magnifique songe initiatique qui touche à l'universel : quand l’imaginaire est la seule réponse au monde pour grandir et se révéler et que l'on sait que “la vie, toute la vie, peut être cet enchevêtrement d’herbe, de boue et d’éclats de rire”.
Ce spectacle n'a pas encore été chroniqué par la rédaction de La Theatrotheque.com.
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Mis à jour le 09/05/2014
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