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Un texte magnifique idéalement servi par un fabuleux acteur !
Etendu sur un quai du métro de New-York, sous le regard curieux, attentif, d’un jeune homme, quelqu’un est là qui semble dormir. Sale, en guenilles, un clochard, à l’évidence. C’est Onysos, mi-homme mi-dieu, qui va raconter son histoire, telle une épopée chargée de sang, de sperme, de meurtres, de combats, de destructions. Comme l’est toute l’Histoire de l’humanité... Un personnage allégorique, représentation symbolique de la destinée humaine en marche incertaine vers une hypothétique fin. Une odyssée qui n’est dérisoire qu’en apparence, car au bout de son chemin, il y a bien les retrouvailles avec la vraie humanité, celle de tous les émigrés et de chacun d’eux. Et de chacun d’entre nous peut-être. Dans la mesure où chaque être humain peut bien, s’il le souhaite et s’il en est capable, se reconnaître comme un émigré !
Le magnifique texte de Laurent Gaudé est un récit puissant, fortement évocateur, chargé de violence, de cruauté, mais aussi d’un amour puissant de la vie y compris dans sa dimension auto dévoratrice. Ruts et massacres, telle est l’image furieuse qu’il en donne... celle d’un monde plein de bruits et de fureur... à travers un récit de voyage, une odyssée au bout de laquelle il trouvera son Ithaque réduite à un quai de métro new-yorkais sur lequel passent sans fin des gens indifférents...
Pour donner à entendre ce texte puissant, il ne fallait pas moins qu’un acteur exceptionnel, à la présence massive et au visage solaire, de la trempe de Jacques Frantz. Doté d’une belle voix de basse, aux accents parfois vilariens, il sait conférer à ce récit une densité qui en renforce encore la portée et la puissance d’expression. François Santucci était le partenaire tout à fait indiqué pour représenter face à lui l’individu de tous les jours en qui chacun de nous peut se reconnaître, comme en un miroir. La mise en scène d’Emmanuel Besnault vient tout à fait à point pour transcender cette rencontre unique magnifiquement inscrite ici dans la mythologie comme dans notre modernité. |
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Mis à jour le 07/02/2012
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