Andromaque
de Racine
Mise en scène de Philippe Adrien
Avec Jenny Bellay, Christine Braconnier, Christophe Casamance, Jean-Marc Hérouin, Wolfgang Kleinertz, Catherine Le Hénan, Bruno Ouzeau, Anne Agbadou-Masson, Nathalie Vairac
A quoi bon ?
Pourquoi mettre une nouvelle fois en scène l’Andromaque de Racine ? C’est la première question qui nous vient à l’esprit après avoir assisté à cette énième version de la tragédie classique, celle de Philippe Adrien. Non pas que sa mise en scène soit mauvaise. Disons plutôt qu’elle n’apporte rien de neuf sur le sujet. Certes, les vers de Racine sont toujours aussi beaux ; certes les comédiens, et notamment les femmes (Christine Braconnier/Hermione et Catherine Le Hénan/Andromaque sont remarquables), les prononcent avec toute l’application et le semblant de naturel qu’il est possible de leur conférer. Certes la scénographie, très sobre et très sombre, laisse la vedette aux mots et à leurs sonorités envoûtantes. Mais on s’ennuie !Quand on connaît par cœur l’histoire (car qui ne l’a pas étudiée à l’école ou vue déjà une fois au moins sur scène ?), on regarde le mécanisme tragique se dérouler implacablement sans se laisser transporter dans l’univers des personnages. Oui, c’est bien dit, c’est même plutôt bien joué, mais c’est tout. Rien n’allume notre flamme de spectateur. On le sait, Oreste aime Hermione, qui aime Pyrrhus, qui aime Andromaque, qui, elle-même, aime Hector, qui est mort. On sait aussi que cette chaîne d’amours non partagés est source de désirs, de frustrations et de débordements passionnels susceptibles de mener tous les protagonistes à leur perte. L’intrigue politique, on s’en souvient tout autant : Pyrrhus consolidera-t-il son alliance avec la Grèce en épousant Hermione ? Livrera-t-il Astyanax, fils d’Hector et Andromaque, aux Grecs ?... Le suspense pourrait être paroxystique, mais, voilà, Racine, on connaît.
Seul Philippe Adrien aurait pu réveiller notre curiosité et notre intérêt pour cette trop connue, mais aussi très belle tragédie. Malheureusement, sa tentative de dépoussiérer le texte est vaine. La scénographie est impeccable : décor austère, costumes sombres, lumière froide, jeux de clair-obscur, et, au milieu de tout cela, Hermione vêtue de rouge sang. Il manque cependant la passion, l’émotion et, surtout, la petite touche personnelle du metteur en scène, celle qui nous donne l’impression de découvrir une nouvelle pièce. Sinon, à quoi bon ? Pourquoi reprendre sans cesse et Racine et Molière, si ce n’est pour livrer un point de vue original sur leurs œuvres ? Qui sont ces scénographes qui ne se lassent jamais de monter ces classiques sans souci du succès ?
Seul Philippe Adrien aurait pu réveiller notre curiosité et notre intérêt pour cette trop connue, mais aussi très belle tragédie. Malheureusement, sa tentative de dépoussiérer le texte est vaine. La scénographie est impeccable : décor austère, costumes sombres, lumière froide, jeux de clair-obscur, et, au milieu de tout cela, Hermione vêtue de rouge sang. Il manque cependant la passion, l’émotion et, surtout, la petite touche personnelle du metteur en scène, celle qui nous donne l’impression de découvrir une nouvelle pièce. Sinon, à quoi bon ? Pourquoi reprendre sans cesse et Racine et Molière, si ce n’est pour livrer un point de vue original sur leurs œuvres ? Qui sont ces scénographes qui ne se lassent jamais de monter ces classiques sans souci du succès ?
Caroline Vernisse
04/12/2006
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Mise en scène de Mikael Chirinian
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Craquage
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Essaion-Avignon (ex-Gilgamesh)
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