
La Pitié dangereuse
de Stefan Zweig
Mise en scène de Philippe Faure
Avec Estelle Bealem, Michel Baumann / Albert Delpy, Mathieu Loth, Bruno Sermonne, Sylvie Testud
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Du 07/11/2006 au 18/11/2006
Mardi, vendredi, samedi à 20h30,
Mercredi, jeudi à 19h30.
La Croix-Rousse
Place Joannès-Ambre
69004 LYON
04 72 07 49 49
Site Internet
Une adaptation dangereuse...
Philippe Faure aime se mettre en danger (et pas seulement en prononçant ses discours "sur la corniche") : après avoir adapté Les Liaisons dangereuses (en 1999), il a relevé la gageure de transposer sur scène le superbe roman de Stefan Zweig, La Pitié dangereuse (elle aussi !). L’histoire du lieutenant Hofmiller, officier de cavalerie dans une petite ville de garnison autrichienne, pris dans un engrenage tragique suscité par sa pitié. Cette pitié, c’est Edith, fille du fortuné Kekesfalva, qui la lui inspire. Tout commence quand il commet la maladresse d’inviter la jeune femme, infirme, à danser. S’en suivent bouquets de fleurs et visites, de plus en plus régulières, pour se faire pardonner ; puis viennent les mensonges sur la guérison probable d’Edith et, pire, sur ses sentiments. Hofmiller, entraîné par sa pitié, pense faire le bien en promettant toujours plus : quel mal y a-t-il à apporter quelques moments de joie à une pauvre handicapée cloîtrée chez elle ? Qui plus est, cela fait plaisir au père de la malheureuse. Le vieil homme retrouve ainsi l’espoir de voir sa fille guérir et encourage insidieusement Hofmiller à jouer les amoureux. Mais jusqu’où se laissera entraîner le lieutenant ? Sa pitié aura-t-elle raison de lui ?Voilà la question posée par Zweig et mise en scène par Philippe Faure. Toute l’intrigue repose sur un sentiment, analysé, exploré au plus profond de la conscience humaine : la pitié. Dans le roman, Hofmiller raconte lui-même les progrès qu’elle fait en lui, comment elle finit par conditionner tous ses actes et par le pousser à agir contre sa volonté. Il explique, avec beaucoup de lucidité, quel est le mécanisme de ce sentiment qui le possède. A la scène, la démonstration est plus difficile à exécuter, car rien n’est dit ouvertement, l’amour d’Edith pour le jeune officier pas plus que les sentiments mêlés de ce dernier. Il nous livre, certes, quelques réflexions en aparté ; mais son introspection, si subtile dans le roman de Zweig, est limitée par les exigences théâtrales. Tout doit se comprendre à demi mots sur la scène, où seuls gestes et paroles sont autorisés (non pas que le récit et le commentaire-off soient interdits, mais leur utilisation nuit à l’action dramatique). Philippe Faure l’a compris, mais, du même coup, coupant largement le texte, n’a pas su retranscrire la complexité psychologique du héros, pas plus que la tension croissante qui caractérise ses rencontres avec Edith. Tout va trop vite sur la scène ; l’intrigue n’a pas le temps d’acquérir l’intensité qui la caractérise chez Zweig. D’autant que les acteurs, et Sylvie Testud la première, ont besoin d’un délai avant d’incarner pleinement leurs personnages respectifs. Leurs débuts sont hésitants ; ce qui ne favorise pas l’entrée du spectateur dans le monde de la fiction.Notons cependant (c’est la touche positive) que la scénographie est parfaite d’harmonie et de subtilité. Tout (décor, musique, lumières) vient suggérer la tension qui règne au cœur de la maison Kekesfalva. Là où la froideur côtoie l’animation, là où le ressentiment cxiste avec l’amour et la fatalité avec l’espoir, d’austères panneaux de bois masquent des paysages aux couleurs gaies. Ainsi passe-t-on également de la lumière du bal aux ténèbres de l’orage par la magie du théâtre. La métaphore est réussie. Dommage que le décor soit plus parlant que les comédiens.
Caroline Vernisse
06/11/2006

PARIS
Lucernaire
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