Doit-on le dire ?
de Eugène Labiche
Mise en scène de Jean-Laurent Cochet
Avec Jean-Pierre Leroux, Jacques Mougenot, Philippe Davenet, Paule Noëlle, Fabien Jacquelin, Coralie Cascas, Michel Frantz, Jean-Laurent Cochet, Roland Farrugia, Pierre Delavène, Pierre Chaillet, Véronique Alycia, Aurélien Legrand, Raphaël Cohen, Marc Lamigeon
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Du 18/09/2002 au 31/12/2002
Théâtre Mouffetard
73, rue Mouffetard
75005 PARIS
Métro Place-Monge
01 43 31 11 99
Site Internet
Z a épousé X et X roucoule avec Y : Doit-on le dire à Z ? Eh bien, chantez maintenant !
"Pour la rubrique "humour", intéressant, même si j'ai du mal à concevoir une "critique absurde"...", m'a dit mon rédac chef, le 21 septembre. Texto. On ne coupe pas son rédac chef. Poste enviable essentiellement pour cette raison. Car le chemin qui mène à cette merveilleuse fonction demande de supporter de nombreuses coupures. Vous n'imaginez pas toutes celles qu'il y aura eu dans cette chronique avant qu'elle ne vous parvienne. Bref (il y a intérêt), je devais donc relever ce défi au plus tôt. Et pour cela, me mettre moi-même dans une situation totalement absurde : aller voir le genre de spectacles que je déteste le plus : une comédie musicale. Déjà au cinéma, sauf quand il y a Catherine Deneuve, Viriginie Ledoyen ou Björk, ou Fred Astaire et ses pom-pom girls, ça m'ennuie. Mais au Théâtre, alors, là, j'étais sûr de pester contre l'absurdité de la vie. Mon inconscient était tellement contre, que je commençai par rater une demi-douzaine de fois le Nouveau Théâtre Mouffetard dans lequel je n'avais plus été depuis des années, en montant puis en dévalant la rue Mouffetard. J'ai une bonne excuse : c'est au fond d'une petite galerie marchande et leur enseigne néon avait été saccagée par des voyoux peu musicaux. J'arrivai donc un peu en retard, assez stressé. Un Critique Stressé, c'est la hantise des Attachées de Presse. Pas envie de sourire, pas envie de rigoler, pas envie d'aimer. Vous vous doutez de la suite...
J'ai, d'emblée, été ébloui par les délicieux décors, pastels et lumineux de Roger Jouan. Puis entraîné par l'énergie et la bonne humeur des comédiens, tous (treize, je n'ai pas le courage de vous recopier une liste que vous ne lirez pas). J'avais l'impression de tomber par hasard dans une fête où l'on m'attendait. Evidemment, si vous aimez les opérettes et le vaudeville chanté, vous aimerez tout de suite. Mais aussi si vous aimez le kitsh au second degré ou Boby Lapointe. Ça chante, ça tourne, ça danse, ça virevolte, ça vous emmène. Quelle pêche. On sourit, on rit, tout le monde, et moi aussi. Ah ce "Flamenco du Guano" ! Un grand moment, un tableau digne des Marx Brothers.
Et puis, il y a l'arrivée de Jean-Laurent Cochet (qui signe cette excellente mise en scène). Soudain, tout ce qui semblait éparpillé, presque dissipé, prend sa gravité. Cochet est un virtuose de la présence. Il ne bouge que le petit doigt, cela se voit. Et quand cet homme rond, fort et dense, esquisse quelques pas de danse avec des poses de midinette, il est impossible de ne pas s'éclater. Tout cela en servant aussi ses partenaires et sans leur voler "leurs scènes". Quant à l'argument, il est digne de Labiche : apparemment léger mais au fond très cruel. Si vous êtes le seul à être franc avec un ami, en lui apprenant que sa femme le trompe, soyez sûr qu'il sera très impatient de vous rendre le même service. Sous ce jeu des cocuages chers au théâtre petit-bourgeois, qui semble bien dérisoire à l'époque de Catherine Millet, c'est bien la vérité, la loyauté et l'amitié qui sont interrogées, et cela n'est peut-être pas si vieux-jeu.
Une seule réserve : l'accent zud-américain zézayant imposé au Marquis, convention irritante dont aimerait être soulagé et qui clarifierait le discours, autant le dire franchement. "Doit-on le dire ?" d'Eugène Labiche, au Nouveau Théâtre Mouffetard, (au 73, à droite en remontant la rue Mouffetard) du mardi au dimanche, résa au 01 43 31 11 99. Sûr que, désormais, vous y croiserez souvent mon rédac-chef. Rieur.
J'ai, d'emblée, été ébloui par les délicieux décors, pastels et lumineux de Roger Jouan. Puis entraîné par l'énergie et la bonne humeur des comédiens, tous (treize, je n'ai pas le courage de vous recopier une liste que vous ne lirez pas). J'avais l'impression de tomber par hasard dans une fête où l'on m'attendait. Evidemment, si vous aimez les opérettes et le vaudeville chanté, vous aimerez tout de suite. Mais aussi si vous aimez le kitsh au second degré ou Boby Lapointe. Ça chante, ça tourne, ça danse, ça virevolte, ça vous emmène. Quelle pêche. On sourit, on rit, tout le monde, et moi aussi. Ah ce "Flamenco du Guano" ! Un grand moment, un tableau digne des Marx Brothers.
Et puis, il y a l'arrivée de Jean-Laurent Cochet (qui signe cette excellente mise en scène). Soudain, tout ce qui semblait éparpillé, presque dissipé, prend sa gravité. Cochet est un virtuose de la présence. Il ne bouge que le petit doigt, cela se voit. Et quand cet homme rond, fort et dense, esquisse quelques pas de danse avec des poses de midinette, il est impossible de ne pas s'éclater. Tout cela en servant aussi ses partenaires et sans leur voler "leurs scènes". Quant à l'argument, il est digne de Labiche : apparemment léger mais au fond très cruel. Si vous êtes le seul à être franc avec un ami, en lui apprenant que sa femme le trompe, soyez sûr qu'il sera très impatient de vous rendre le même service. Sous ce jeu des cocuages chers au théâtre petit-bourgeois, qui semble bien dérisoire à l'époque de Catherine Millet, c'est bien la vérité, la loyauté et l'amitié qui sont interrogées, et cela n'est peut-être pas si vieux-jeu.
Une seule réserve : l'accent zud-américain zézayant imposé au Marquis, convention irritante dont aimerait être soulagé et qui clarifierait le discours, autant le dire franchement. "Doit-on le dire ?" d'Eugène Labiche, au Nouveau Théâtre Mouffetard, (au 73, à droite en remontant la rue Mouffetard) du mardi au dimanche, résa au 01 43 31 11 99. Sûr que, désormais, vous y croiserez souvent mon rédac-chef. Rieur.
Philippe Dohy
10/11/2002
Note du rédac'chef : Certifié sans aucune coupure ;-)

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Mise en scène de Séverine Vincent
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