Avant la retraite

de Thomas Bernhard
Mise en scène de Agathe Alexis
Avec Agathe Alexis, Emmanuelle Brunschwig, Philippe Hottier
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Du 18/05/2005 au 20/06/2005
Du lundi au samedi à 20 h 30,
Dimanche à 17 heures (relâche les mardis).
L'Atalante
10, place Charles-Dullin
75018 PARIS
Métro Abbesses ou Anvers
01 46 06 11 90
Site Internet
Dans l’Autriche de la fin des années soixante-dix, un frère et deux surs règlent leurs comptes à l’abri des regards. Ce huis clos familial étouffant va révéler la vivacité des démons d’un passé nazi qui ravage encore les curs et les âmes de la bourgeoisie autrichienne. La mise en scène d’Agathe Alexis restitue avec brio la noirceur hallucinante d’une des pièces les plus cruellement décapantes de Thomas Bernhard.
Pendant la guerre, Rudolf Höller a été adjoint au commandant d’un camp d’extermination. Après la défaite allemande, il a su faire oublier ce passé compromettant et est même devenu président d’un tribunal. Présentant tous les atours de la respectabilité, il entretient pourtant en secret la nostalgie du régime national-socialiste amèrement regretté : tous les 7 octobre, l’anniversaire de la naissance d’Himmler est pour lui l’occasion d’une cérémonie festive très particulière qu’il célèbre en cachette en compagnie de ses deux surs. Mais autant Véra, la première, participe avec allégresse à cette commémoration aussi inquiétante que grotesque, autant la seconde, Clara, rendue paraplégique à la suite un bombardement, contemple avec effroi cette résurrection d’une idéologie hitlérienne qu’elle rejette de toutes ses forces.D’emblée, Thomas Bernhard gratte là où ça fait mal, et dissèque au scalpel et sans concessions les zones de ténèbres et les espoirs honteusement tapis dans les tréfonds des paisibles foyers bourgeois, là où l’amour de l’art, en particulier de la musique, semble témoigner d’une culture et d’une humanité pourtant si rassurantes... Sous-titrée "Comédie de l’âme allemande", sa pièce (comme bon nombre de ses autres uvres dramatiques et de ses romans) fait le constat amer d’un retour du refoulé et d’une survivance malsaine des idéaux du nazisme dans l’Autriche et l’Allemagne de l’après-guerre. "Je n’ai aucune mauvaise conscience", déclame avec ostentation Rudolf Höller, qui avoue cependant anticiper avec angoisse sa retraite qui le laissera sans échappatoires possibles livré à ses souvenirs barbares et au regard glacé de sa sœur Clara. C’est d’ailleurs le personnage de cette dernière (campée avec une intensité peu commune par Emmanuelle Brunschwig) qui est le véritable "tour de force" de la pièce, la garante de son intensité dramatique et de sa puissance symbolique : figée dans son fauteuil roulant, livrée à son frère et à sa sur qui semblent tour à tour la choyer et la martyriser, elle est l’incarnation troublante d’une conscience ravagée et impuissante face aux bourreaux impunis que sa seule présence suffit cependant à torturer.La très belle mise en scène d’Agathe Alexis (qui tient également avec une maîtrise impressionnante le rôle glaçant de Véra) est en adéquation parfaite avec la prose de Thomas Berhard. En dosant finement le recours à l’outrance et à l’humour noir, elle orchestre avec beaucoup de fluidité les caresses et les coups de ce trio fraternel fusionnel et incestueux qui se déchire dans une langue magnifique, incantatoire et obsessionnelle. La dernière scène, qui voit Véra et un Rudolf totalement ivre (chapeau bas à Philippe Hottier pour ce numéro criant de vérité) contempler dans un atmosphère apocalyptique et orgiaque leur passé de tortionnaires dans un album de photos, est à elle seule révélatrice de la profondeur du malaise ainsi créé : la danse macabre de ces corps fatigués recherchant dans leur passé nazi une extase quasi-orgasmique offre le spectacle édifiant et monstrueux de la rencontre de la folie de l’Histoire et de ceux qui y ont contribué.
Frédéric Elies
07/05/2005

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