Moonlight
de Harold Pinter
Mise en scène de Stuart Seide
Avec Anne Caillère, Rodolphe Congé, Alain Rimoux, Stanislas Stanic, Marina
Est-ce ainsi que les hommes vivent ? Stuart Seide qui en 2004 mettait en scène Antoine et Cléopâtre de
Shakespeare, change de siècle, passe de l'épique à l'intime et propose aujourd'hui à l'Idéal de Tourcoing sa dernière création, Moonlight de Harold Pinter.
En écrivant Moonlight en 1993, Pinter rompt avec quinze années de silence d'écriture pour le théâtre, années pendant lesquelles il s'est consacré à l'écriture de scénarios pour le cinéma. Le Messager (The Go-Between), The French Lieutenant's woman, The Last Tycoon, The Servant et bien d'autres, c'est lui. En France, c'est grâce au théâtre privé qu'il trouva son public et Stuart Seide, un des pionniers de cette découverte hexagonale est ici à
son affaire.Drame familial de l'incommunicabilité intergénérationnelle, Moonlight est loin d'être une comédie légère. On est plongé pendant presque deux heures dans une terrible histoire d'incompréhension familiale qui met en scène un homme, Andy, père de deux garçons, Jake et Fred qui refusent de venir le voir sur son lit de mort. Autour de lui, Bel, sa femme, Bridget, sa fille, Maria et Ralph nous aident à reconstituer le puzzle d'une vie minable de petit fonctionnaire de la middle class britannique avec ses mesquineries, ses mensonges petits et grands, ses secrets qui n'en sont plus et ses regrets, peut-être.Dans Moonlight, pièce psychologique dans toute sa splendeur, le quotidien prend des allures de tragique et l'émotion nous étreint plus sûrement que dans une tragédie antique car cette pièce nous tend un miroir qu'on voudrait bien ne pas voir. Personne n'a envie de ressembler à ces personnages que Pinter nous livre à la manière d'une leçon de psychanalyse.Le regard que Pinter jette sur les hommes est carrément grinçant et malgré
quelques touches d'humour, il ne parvient pas à changer de tonalité. Ce n'est pas l'imminence de la mort d'Andy qui est émouvante mais sa mesquinerie d'homme, si petit, qu'il en devient pathétique. Alain Rimoux (Andy) est parfait dans son pyjama rouge classique gansé de blanc. Quant aux deux garçons qui s'obstinent à ignorer leur père, ils corroborent l'adage "les chiens ne font pas des chats". Andy le minable a donné naissance à deux ratés, magistralement interprétés par Rodolphe Congé et Stanislas Stanic. Un parfum de légère vulgarité flotte tout au long de la pièce, accentuant une atmosphère plombée allégée par une langue caustique.Stuart Seide a choisi une mise en scène sobre et neutre qui valorise une action dramatique tantôt réaliste, tantôt onirique. Peu de choses bougent, sauf les lits qui pivotent suivant la situation dramatique. Le très beau décor de Charles Marty donne de l'importance à la lumière, puisque tout se passe au clair de lune.
son affaire.Drame familial de l'incommunicabilité intergénérationnelle, Moonlight est loin d'être une comédie légère. On est plongé pendant presque deux heures dans une terrible histoire d'incompréhension familiale qui met en scène un homme, Andy, père de deux garçons, Jake et Fred qui refusent de venir le voir sur son lit de mort. Autour de lui, Bel, sa femme, Bridget, sa fille, Maria et Ralph nous aident à reconstituer le puzzle d'une vie minable de petit fonctionnaire de la middle class britannique avec ses mesquineries, ses mensonges petits et grands, ses secrets qui n'en sont plus et ses regrets, peut-être.Dans Moonlight, pièce psychologique dans toute sa splendeur, le quotidien prend des allures de tragique et l'émotion nous étreint plus sûrement que dans une tragédie antique car cette pièce nous tend un miroir qu'on voudrait bien ne pas voir. Personne n'a envie de ressembler à ces personnages que Pinter nous livre à la manière d'une leçon de psychanalyse.Le regard que Pinter jette sur les hommes est carrément grinçant et malgré
quelques touches d'humour, il ne parvient pas à changer de tonalité. Ce n'est pas l'imminence de la mort d'Andy qui est émouvante mais sa mesquinerie d'homme, si petit, qu'il en devient pathétique. Alain Rimoux (Andy) est parfait dans son pyjama rouge classique gansé de blanc. Quant aux deux garçons qui s'obstinent à ignorer leur père, ils corroborent l'adage "les chiens ne font pas des chats". Andy le minable a donné naissance à deux ratés, magistralement interprétés par Rodolphe Congé et Stanislas Stanic. Un parfum de légère vulgarité flotte tout au long de la pièce, accentuant une atmosphère plombée allégée par une langue caustique.Stuart Seide a choisi une mise en scène sobre et neutre qui valorise une action dramatique tantôt réaliste, tantôt onirique. Peu de choses bougent, sauf les lits qui pivotent suivant la situation dramatique. Le très beau décor de Charles Marty donne de l'importance à la lumière, puisque tout se passe au clair de lune.
Alexandre Vanderbrug
01/02/2005
PARIS
Théâtre Poche Montparnasse
Entre scandale et subtilité : les Diaboliques à la barre
de Christophe Barbier D'Après Jules Barbey D'Aurevilly
Mise en scène de Nicolas Briançon
Lorsque Jules Barbey d’Aurevilly est cité à comparaître devant un tribunal d’instruction pour outrage à la morale publique et aux bonnes mœurs, le monde littéraire retient son souffle. Son recueil de nouvelles, “Les Diaboliques”, est accusé de véhiculer des idées immorales et...
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"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
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