




24 place Beaumarchais
de Adèle Gascuel, brahim Koutari
Mise en scène de Catherine Hargreaves
Avec Brahim Koutari
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Du 07/10/2025 au 16/10/2025
cvernisse@yahoo.fr.
MC2
4 rue Paul Claudel
38000 GRENOBLE
04 76 00 79 19
Site Internet
De la ZUP à la scène
Qu’est-ce qui peut bien relier la ZUP (« zone huppée ») de Grenoble au théâtre de l’Odéon de Paris ? Le CAP plombier à l’ENA (« Ecole Nationale d’Acteurs ») ? Le terrain de foot aux planches du théâtre ? Le Maroc à la place Beaumarchais d’Echirolles ? Réponse : Brahim Koutari.
Le comédien, né à Echirolles, présente ce seul-en-scène, écrit par Adèle Gascuel et mis en scène par Catherine Hargreaves, en avant-première à la MC2 de Grenoble, où il a été créé. Mêlant récit autobiographique et anecdotes inventées, sans que l’on puisse bien démêler le vrai du faux (et peu importe), Brahim Koutari nous tient en haleine pendant plus d’une heure. Si son histoire est parsemée de clichés, suivant le schéma édifiant du jeune de banlieue défavorisée qui va réussir grâce une passion, ici le théâtre, elle sent l’authenticité. Comment ne pas croire aux contrôles policiers à répétition pour délit de faciès ? Et à cette conseillère d’orientation qui veut l’orienter vers n’importe quel CAP, pourvu qu’il ne reste pas dans la rue et qu’il n’aille pas non plus dans la voie « générale », réservée aux bons Français pure souche bien blancs de peau ? Quant aux petits larcins à Carrefour, aux parties de foot au pied de la tour HLM, aux virées au centre commercial avec les copains, qu’en penser ? Des clichés, certes, mais qui reflètent la vie dans les « quartiers » et qui ne sont pas présentés d’une manière misérabiliste, au contraire. L’humour est savamment distillé au fil de ce soliloque ; on sourit à chaque bon mot du comédien ; on rit de lui et avec lui, car il fait preuve d’une belle auto-dérision, que ce soit avec son survêtement de marque un peu trop ajusté et zippé jusqu’en haut ou avec sa cape de personnage shakespearien un peu trop basané.
Mais revenons au titre du spectacle : « place Beaumarchais ». L’adresse de son enfance est prémonitoire car Brahim (ou son personnage) se prend de passion pour le théâtre. De l’atelier du lycée à la scène, la vraie, en passant par les essais de stand-up dans les petits cafés-théâtres parisiens ou par la fameuse Ecole Nationale d’Acteur (invention de l’auteur), il garde le cap. Malgré quelques échecs, quelques retours en arrière, il parvient à laisser tomber les installations électriques pour les feux des projecteurs et les textes des grands auteurs. A ce sujet, Brahim Koutari réalise une belle performance : son récit est parsemé de tirades de Shakespeare, Hugo, Rostand. Les répliques de racaille de banlieue chaude, parfois slamées, viennent ainsi côtoyer les alexandrins des grandes tragédies françaises, parfaitement déclamés. Le choc des langues et des cultures est savoureux, leur dosage millimétré. Bravo à l’auteure, Adèle Gascuel, à qui le comédien a soufflé l’histoire. Bravo aussi à Catherine Hargreaves, qui a su dynamiser le monologue par sa mise en scène. Brahim Koutari nous donne ainsi un excellent seul-en-scène, touchant et drôle, non pas sur une belle moquette de théâtre ou de mosquée, mais sur une surface apte à tous nous réunir : la pelouse d’un terrain de foot.
Le comédien, né à Echirolles, présente ce seul-en-scène, écrit par Adèle Gascuel et mis en scène par Catherine Hargreaves, en avant-première à la MC2 de Grenoble, où il a été créé. Mêlant récit autobiographique et anecdotes inventées, sans que l’on puisse bien démêler le vrai du faux (et peu importe), Brahim Koutari nous tient en haleine pendant plus d’une heure. Si son histoire est parsemée de clichés, suivant le schéma édifiant du jeune de banlieue défavorisée qui va réussir grâce une passion, ici le théâtre, elle sent l’authenticité. Comment ne pas croire aux contrôles policiers à répétition pour délit de faciès ? Et à cette conseillère d’orientation qui veut l’orienter vers n’importe quel CAP, pourvu qu’il ne reste pas dans la rue et qu’il n’aille pas non plus dans la voie « générale », réservée aux bons Français pure souche bien blancs de peau ? Quant aux petits larcins à Carrefour, aux parties de foot au pied de la tour HLM, aux virées au centre commercial avec les copains, qu’en penser ? Des clichés, certes, mais qui reflètent la vie dans les « quartiers » et qui ne sont pas présentés d’une manière misérabiliste, au contraire. L’humour est savamment distillé au fil de ce soliloque ; on sourit à chaque bon mot du comédien ; on rit de lui et avec lui, car il fait preuve d’une belle auto-dérision, que ce soit avec son survêtement de marque un peu trop ajusté et zippé jusqu’en haut ou avec sa cape de personnage shakespearien un peu trop basané.
Mais revenons au titre du spectacle : « place Beaumarchais ». L’adresse de son enfance est prémonitoire car Brahim (ou son personnage) se prend de passion pour le théâtre. De l’atelier du lycée à la scène, la vraie, en passant par les essais de stand-up dans les petits cafés-théâtres parisiens ou par la fameuse Ecole Nationale d’Acteur (invention de l’auteur), il garde le cap. Malgré quelques échecs, quelques retours en arrière, il parvient à laisser tomber les installations électriques pour les feux des projecteurs et les textes des grands auteurs. A ce sujet, Brahim Koutari réalise une belle performance : son récit est parsemé de tirades de Shakespeare, Hugo, Rostand. Les répliques de racaille de banlieue chaude, parfois slamées, viennent ainsi côtoyer les alexandrins des grandes tragédies françaises, parfaitement déclamés. Le choc des langues et des cultures est savoureux, leur dosage millimétré. Bravo à l’auteure, Adèle Gascuel, à qui le comédien a soufflé l’histoire. Bravo aussi à Catherine Hargreaves, qui a su dynamiser le monologue par sa mise en scène. Brahim Koutari nous donne ainsi un excellent seul-en-scène, touchant et drôle, non pas sur une belle moquette de théâtre ou de mosquée, mais sur une surface apte à tous nous réunir : la pelouse d’un terrain de foot.
Caroline Vernisse
10/10/2025
Dates de représentations :
7 — 16 oct 2025. CRÉATION MC2 : Maison de la Culture de Grenoble — Scène nationale
6 — 16 nov 2025. Théâtre Gérard Philipe – Centre dramatique national de Saint-Denis
19 mars 2026. La Rampe-La Ponatière – Scène conventionnée d’Échirolles
8 — 9 avr 2026. Théâtre municipal de Colmar

PARIS
Théâtre La Pépinière
de Marion Mezadorian
Mise en scène de Mikael Chirinian
Marion Mezadorian, après son one woman show "Pépites", nous présente son deuxième spectacle intitulé "Craquage". Elle décortique des situations différentes les unes des autres mais qui se terminent toutes, inexorablement, par la même conclusion : dire une bonne fois pour...
L'avis de Jeanne-Marie Guillou
Théâtre La Pépinière
PARIS





MARION MEZADORIAN - CRAQUAGE
de Marion MezadorianMise en scène de Mikael Chirinian
Marion Mezadorian, après son one woman show "Pépites", nous présente son deuxième spectacle intitulé "Craquage". Elle décortique des situations différentes les unes des autres mais qui se terminent toutes, inexorablement, par la même conclusion : dire une bonne fois pour...
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