Gustave Eiffel en fer et contre tous
de Alexandre Delimoges
Mise en scène de Robert Kiener
Avec Alexandre Delimoges
Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sans jamais oser le demander sur la Tour Eiffel et sur son "créateur".
Apprendre en s’amusant, tel pourrait être le credo d’Alexandre Delimoges qui incarne actuellement Gustave Eiffel dans un seul en scène, écrit et conçu par lui-même, aussi instructif qu’émouvant.
L’apprentissage passe par la narration de l’histoire du siècle d’Eiffel: un XIXème siècle post-révolutionnaire mais que l’on découvre au moins aussi révolutionnaire que le précédent. L’industrialisation massive s’impose, avec ses avantages (une inventivité et une efficacité entrepreneuriale inédites) et ses travers (non, la condition humaine ne s’est pas améliorée avec la fin de l’Ancien Régime et les opprimés n’ont pas obtenu gain de cause mais évoluent juste dans un environnement différent).
Cet apprentissage passe aussi par la découverte d’un homme, essentiel encore dans le paysage urbanistique de notre Paris contemporain. Le terme de génie ne semble pas usurpé pour Gustave Eiffel. Même si celui-ci n’a pas conçu la tour éponyme (celle-ci est l’uvre de ses collaborateurs, et en maître d’atelier et as du marketing - à l’image d’un Walt Disney quelques décennies plus tard - Eiffel s’est “contenté” d’en racheter le projet et le commercialiser) et même si certaines affaires louches lui collent à la peau (un concours biaisé pour imposer sa tour lors de l’Exposition Universelle de 1889 et une affaire d’abus de confiance autour de la construction du canal de Panama dans laquelle il s’englue), ses qualités de visionnaire et son inventivité presque impulsive en font définitivement un homme hors du commun.
L’amusement pour le spectateur au théâtre passe par la dramaturgie, c’est-à-dire la construction de la narration de la pièce et donc, entre autre, par l’apparition d’un conflit qui demande à être résolu. Cette tension à la recherche d’apaisement, Alexandre Delimoges l’a ingénieusement trouvée dans les aléas qui ont précédé l’achèvement de la tour en fer: en effet, en dignes héritiers des communards ou penseurs marxistes et nobles prédécesseurs des gilets jaunes ou autres ouvriers syndiqués CGT, FO ou SUD, les ouvriers voltigeurs travaillant sur la tour se sont mis en grève! Trois mois avant son inauguration… C’est fâcheux… Lorsqu’aujourd’hui, l’on regarde à travers la vitre de la ligne aérienne numéro six du métro parisien ou que l’on visionne le logo du PSG, on se dit bien que cela va bien se terminer, mais pour le spectateur présent au Lucernaire le subterfuge théâtral fonctionne.
Fonctionne-t-il jusqu’à la fin du spectacle? Peut-être pas et peut-être qu’il eût fallu alimenter la narration avec un nouveau rebondissement ou conflit. D’autant plus que le personnage Eiffel, toujours aussi imposant, semble alors quelque peu désorienté et perdre en cohérence lorsqu’il expose certains états d’âme humanistes, lui, si droit dans ses bottes voire méprisant jusqu’alors. Mais ces quelques réserves semblent bien peu de chose eu égard à l’ensemble de la pièce, et aussi à sa splendide conclusion où le génial ingénieur français semble se perdre dans des délires utopistes qui, deux siècles après, font désormais partie de l’histoire… Une conclusion déjà en feu d’artifice pour cette Tour Eiffel pas encore construite!
L’apprentissage passe par la narration de l’histoire du siècle d’Eiffel: un XIXème siècle post-révolutionnaire mais que l’on découvre au moins aussi révolutionnaire que le précédent. L’industrialisation massive s’impose, avec ses avantages (une inventivité et une efficacité entrepreneuriale inédites) et ses travers (non, la condition humaine ne s’est pas améliorée avec la fin de l’Ancien Régime et les opprimés n’ont pas obtenu gain de cause mais évoluent juste dans un environnement différent).
Cet apprentissage passe aussi par la découverte d’un homme, essentiel encore dans le paysage urbanistique de notre Paris contemporain. Le terme de génie ne semble pas usurpé pour Gustave Eiffel. Même si celui-ci n’a pas conçu la tour éponyme (celle-ci est l’uvre de ses collaborateurs, et en maître d’atelier et as du marketing - à l’image d’un Walt Disney quelques décennies plus tard - Eiffel s’est “contenté” d’en racheter le projet et le commercialiser) et même si certaines affaires louches lui collent à la peau (un concours biaisé pour imposer sa tour lors de l’Exposition Universelle de 1889 et une affaire d’abus de confiance autour de la construction du canal de Panama dans laquelle il s’englue), ses qualités de visionnaire et son inventivité presque impulsive en font définitivement un homme hors du commun.
L’amusement pour le spectateur au théâtre passe par la dramaturgie, c’est-à-dire la construction de la narration de la pièce et donc, entre autre, par l’apparition d’un conflit qui demande à être résolu. Cette tension à la recherche d’apaisement, Alexandre Delimoges l’a ingénieusement trouvée dans les aléas qui ont précédé l’achèvement de la tour en fer: en effet, en dignes héritiers des communards ou penseurs marxistes et nobles prédécesseurs des gilets jaunes ou autres ouvriers syndiqués CGT, FO ou SUD, les ouvriers voltigeurs travaillant sur la tour se sont mis en grève! Trois mois avant son inauguration… C’est fâcheux… Lorsqu’aujourd’hui, l’on regarde à travers la vitre de la ligne aérienne numéro six du métro parisien ou que l’on visionne le logo du PSG, on se dit bien que cela va bien se terminer, mais pour le spectateur présent au Lucernaire le subterfuge théâtral fonctionne.
Fonctionne-t-il jusqu’à la fin du spectacle? Peut-être pas et peut-être qu’il eût fallu alimenter la narration avec un nouveau rebondissement ou conflit. D’autant plus que le personnage Eiffel, toujours aussi imposant, semble alors quelque peu désorienté et perdre en cohérence lorsqu’il expose certains états d’âme humanistes, lui, si droit dans ses bottes voire méprisant jusqu’alors. Mais ces quelques réserves semblent bien peu de chose eu égard à l’ensemble de la pièce, et aussi à sa splendide conclusion où le génial ingénieur français semble se perdre dans des délires utopistes qui, deux siècles après, font désormais partie de l’histoire… Une conclusion déjà en feu d’artifice pour cette Tour Eiffel pas encore construite!
Philippe Kalman
08/09/2023
PARIS
Lucernaire
Mise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
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