Piège pour Cendrillon
de Sébastien Japrisot, Aïda Asgharzadeh
Mise en scène de Sébastien Azzopardi
Avec Alyzée Costes, Nassima Benchicou, David Talbot, Aurélie Boquien
Vertigo chaud show (A star is born. Twice).
Les troubles du double et les glissements d'identité sont fréquents au théâtre : sosie, jumeaux, doublure, hérédité surprise, permutation de noms, déguisement en l’autre sexe… C’est sa mise en abîme puisque le double est l’identité même du théâtre divisé entre acteurs et personnages. Et « meilleur est le méchant », plus le fil est tendu, plus la représentation captive, « meilleur est le film », première règle d’Hitchcock. Dont on traduisit le titre Vertigo, encore une histoire de double, par Sueurs froides. Il s’agit ici de Sueurs chaudes, et nous voilà retombés sur nos pieds.
Car il y eut incendie où furent piégées deux jeunes filles. Laissez-moi vous dire qu’elles pètent le feu ! Diable, quelle flamme !! Elles brûlent les planches. La rousse, Alyzée Costes ; la brune, Nassima Benchichou. Une star est (re)née. Laquelle ? Les deux.
L’une est morte, l’autre presque. Elle ne sort du coma qu’après de longs mois d’opérations et de greffes de peau, aux mains et au visage. Celui-ci a-t-il changé ou pas ? Pas d’empreintes digitales utiles. Qui est-elle ? Elle ne s’en souvient pas, elle ne se reconnaît pas, elle a perdu la mémoire, les photos n’ont plus son visage non plus. Ses proches lui disent qu’elle est Mi (Micky ou Michèle Isola), récente héritière de sa marraine florentine, Midola Raffermi, richissime industrielle italienne.
Mais au fur et à mesure où des bribes de son passé lui reviennent, à travers de fluides flash-backs - remarquable mise en texte de Sébastien Japrisot par Aïda Asgharzadeh et élégante mise en scène de Sébastien Azzopardi - Mi est de plus en plus convaincue d’être Do, son amie d'enfance Domenica Loï. Elle serait simplement instrumentalisée par « sa » raide gouvernante (Aurélie Boquien) et « son » fiancé avocat (David Talbot) qui ne voudraient pas perdre un tel héritage.
Mais oui, c’est bien cela, elle est Do ! Quoi que, au fur et à mesure où des bribes de son passé lui reviennent, non, non, elle n’est pas Do, elle est Mi ! Mais oui, Mi, Mi, et pas à moitié !
Quoi que, fur, mesure, bribes, passé, non, pas, mais, oui, quoi que fur, bribes, reviennent… Et le tempo s’accélère, chaque fois avec de véritables révélations que nourrissent l’entourage, enchères, en chair, enchérissements, livre de mains, de visage, de peau, de corps contre de l’argent, surenchères shakespearienne, aller au pire, aller au sang. Jusqu’au vertige, de la raison. Attention, les spectateurs trop sensibles pourraient finir par en défaillir. Je ne saurais trop conseiller à la Direction d’installer une Cellule Psychologique d’Urgence dans le hall du théâtre.
L’art est évidemment de rendre très surprenantes, saisissantes, ces oscillations d'identité auxquels on s’attend. Toute la troupe la joue avec virtuosité (un brin tantinet chouïa trop à la toute fin, cela mériterait d’être délicatement retravaillé). La bande son frissons de Romain Trouillet est à la manière de celles de Truffaut ou de son mentor Hitchcock, encore, glissendo et staccato.
Mais après tout, à supposer que vous sachiez qui vous êtes, si demain vous découvriez que vous êtes un autre, et chaque jour pris pour un autre encore, vous pourriez aller revoir Psychose ou relire le meilleur des polars, « La Dame dans l’auto avec un fusil » de Sébastien Japrisot, où une femme est reconnue dans des lieux où elle n’est jamais passée, jamais.
Peut-être réussirez-vous, vous, à vous sortir des pièges brûlants de l’identité ?
Car il y eut incendie où furent piégées deux jeunes filles. Laissez-moi vous dire qu’elles pètent le feu ! Diable, quelle flamme !! Elles brûlent les planches. La rousse, Alyzée Costes ; la brune, Nassima Benchichou. Une star est (re)née. Laquelle ? Les deux.
L’une est morte, l’autre presque. Elle ne sort du coma qu’après de longs mois d’opérations et de greffes de peau, aux mains et au visage. Celui-ci a-t-il changé ou pas ? Pas d’empreintes digitales utiles. Qui est-elle ? Elle ne s’en souvient pas, elle ne se reconnaît pas, elle a perdu la mémoire, les photos n’ont plus son visage non plus. Ses proches lui disent qu’elle est Mi (Micky ou Michèle Isola), récente héritière de sa marraine florentine, Midola Raffermi, richissime industrielle italienne.
Mais au fur et à mesure où des bribes de son passé lui reviennent, à travers de fluides flash-backs - remarquable mise en texte de Sébastien Japrisot par Aïda Asgharzadeh et élégante mise en scène de Sébastien Azzopardi - Mi est de plus en plus convaincue d’être Do, son amie d'enfance Domenica Loï. Elle serait simplement instrumentalisée par « sa » raide gouvernante (Aurélie Boquien) et « son » fiancé avocat (David Talbot) qui ne voudraient pas perdre un tel héritage.
Mais oui, c’est bien cela, elle est Do ! Quoi que, au fur et à mesure où des bribes de son passé lui reviennent, non, non, elle n’est pas Do, elle est Mi ! Mais oui, Mi, Mi, et pas à moitié !
Quoi que, fur, mesure, bribes, passé, non, pas, mais, oui, quoi que fur, bribes, reviennent… Et le tempo s’accélère, chaque fois avec de véritables révélations que nourrissent l’entourage, enchères, en chair, enchérissements, livre de mains, de visage, de peau, de corps contre de l’argent, surenchères shakespearienne, aller au pire, aller au sang. Jusqu’au vertige, de la raison. Attention, les spectateurs trop sensibles pourraient finir par en défaillir. Je ne saurais trop conseiller à la Direction d’installer une Cellule Psychologique d’Urgence dans le hall du théâtre.
L’art est évidemment de rendre très surprenantes, saisissantes, ces oscillations d'identité auxquels on s’attend. Toute la troupe la joue avec virtuosité (un brin tantinet chouïa trop à la toute fin, cela mériterait d’être délicatement retravaillé). La bande son frissons de Romain Trouillet est à la manière de celles de Truffaut ou de son mentor Hitchcock, encore, glissendo et staccato.
Mais après tout, à supposer que vous sachiez qui vous êtes, si demain vous découvriez que vous êtes un autre, et chaque jour pris pour un autre encore, vous pourriez aller revoir Psychose ou relire le meilleur des polars, « La Dame dans l’auto avec un fusil » de Sébastien Japrisot, où une femme est reconnue dans des lieux où elle n’est jamais passée, jamais.
Peut-être réussirez-vous, vous, à vous sortir des pièges brûlants de l’identité ?
Philippe Dohy
29/10/2019
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Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
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