Rameau le fou
de Denis Diderot, Pierre Charras (adaptation)
Mise en scène de Nicolas Briançon
Avec Yves Pignot
Pierre Charras nous laisse seuls avec Rameau et nous entraîne dans un face à face avec "la bête", avec cet homme désabusé mais lucide
Un couple : Rameau en Yves Pignot le Fou, et moi relax dans mon siège en moi-même le Roi. Les rôles ayant été choisis volontairement ou pas, c’est comme ça. Lui, il est là pour me divertir, et moi, je suis là pour être diverti. Et que la fête commence...C’est une histoire de curé, bien sûr, et d’une comtesse qui se croit pleine d’esprit. Elle est pleine, c’est clair, mais ni d’esprit ni d’enfant, quoiqu’elle soit la dernière à s’en rendre compte. Rameau, neveu du grand musicien ; Rameau devenu pour raisons économiques Fou de service chez la jet-set version XVIIIe, regrette ses mots. Non pas parce qu’il a fait une vanne au curé (d’ailleurs, ce dernier s’en est bien marré !), mais parce qu’en faisant sa blague, Rameau a blessé l’orgueil de ses hôtes et, potentiellement, perdu son gagne pain. Si l’on mène un jeune provincial à la Ménagerie de Versailles, et qu’il s’avise par sottise de passer la main à travers les barreaux de la loge du tigre ou de la panthère ; si le jeune homme laisse son bras dans la gueule de l’animal féroce, qui a tort ?De son grenier à trois sous, Yves Pignot me fait le Fou. Quel terrible poumon ! Rameau en habit déchiré, sale, mal chaussé, d’une clarté d’esprit complètement brouillée, il explique à tort et à travers, avec une logique extirpée du chaos et de la folie, avec une mégalomanie incomparable, mais tout en ayant bien trop souvent raison, les pourquois de ses mésaventures. Henry Miller rencontre Ferdinand Céline pour refaire le monde, rendre hommage à Rabelais et prendre un verre pendant que Charles Bukowski les applaudit.Quel bien terrible cela m’a fait ! Un bien de la grandeur d’un bon verre de quelque chose bien vieilli, et d’une bonne claque à pleine main d’un professionnel de la gifle bien maîtrisé et pas toujours si gratuite que tout ça. Faibles d'esprit, s'abstenir !
François Pointeau
09/11/2002
PARIS
Nord-Ouest
Mise en scène de Alain Plagne
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“Triste et Vagabonde”
de Alain PlagneMise en scène de Alain Plagne
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