Les Zoubliettes
de Mélanie Raymond
Mise en scène de Mélanie Raymond
Avec Mélanie Raymond, Doloreze Leonard, Françoise Deschênes, Anna Beaupré Moulounda
Le bouffon fut le seul qui pouvait dire tout haut ce que tout le monde pensait tout bas. Aujourd’hui, quatre femmes bouffonnes crient haut et fort pour les oubliées de l’Histoire.
Elles sont là, tapies dans l’ombre. Oubliées au niveau inférieur. Abimées par la vie, mais bien vivantes. Elles ont des choses à dire et il est grand temps qu’elles remontent de ce no man’s land pour faire entendre leur voix. Elles viennent tout droit d’un lieu qu’on ne prononce pas : les Zoubliettes.
Trouvant sa place dans le festival des Clowns de Montréal, c’est un spectacle de bouffons qui nous est proposé avec la création originale Les Zoubliettes. Et quelle œuvre ! Son autrice et metteuse en scène, ainsi que comédienne, Mélanie Raymond nous régale d’un texte puissant, engagé, enragé, restant toujours dans une veine comique. Le texte et le références sont contemporains et pourtant l’histoire est ancestrale.
C’est celle des femmes que l’on relègue au second plan depuis des décennies. Celles dont on exige une tenue de vie (quelle qu’elle soit ; de la mère pondeuse à la putain), et que l’on soumet au silence. Celles qui font l’Histoire mais sont oubliées des livres d’histoire. C’est fort, puissant et ça vous prend aux tripes. Grâce à la magie du bouffon, tout est permis. Même les plus atroces vérités révélées sont plus faciles à digérer, évoquées sur le ton de l’humour, par ces personnages grotesques.
4 femmes, sortes de créatures déformées par la vie, aux corps boursouflés et aux visages grimés. Elles vivent dans les zoubliettes, non sans rappeler une décharge publique remplie de poubelles et d’ordures du monde au-dessus. En Inde, elles seraient des intouchables, en Europe des mendiantes,… Elles vivent ainsi recluses du monde, subsistants grâce à leurs déchets.
Une voix d’homme se fait entendre, semblable à un dieu tout puissant que l’on ne voit pas, mais qui est présent et qui dirige, qui ordonne la conduite à tenir. Il les rappelle à l’ordre. Et, bon prince, il va même jusqu’à leur proposer de jouer à un jeu afin que l’une d’entre elle gagne sa place dans le monde du dessus.
Elle se retrouve alors en compétition dans une satyre des jeux télévisés de notre époque et se battent becs et ongles, oubliant leur bonté et leur nature, pour enfin sortir des zoubliettes.
C’est un spectacle magnifique et très intelligent que nous offre la compagnie Les VIVaces. Un spectacle dure dans le fond et grotesque dans la forme. Le quatuor fonctionne à merveille et permet un petit éventail des différentes visions, fonctions, et places qui sont attribuées dans le monde aux femmes. L’une s’est faite engrossée toute sa vie et s’est occupée de son époux, mais elle est coupable de cette vie futile. L’autre arbore des poils sur son corps et une culotte de cheval, elle n’est pas digne d’être une femme. Et il y a aussi la catin, celle qui a offert son corps aux hommes (mais eux on ne peut pas leur en vouloir, c’est dans leur nature) ; une provocatrice, fornicatrice coupable des plaisirs de la chair. Elles ont toutes une histoire à nous raconter. Elles ont beau être intelligentes, drôles, passionnantes et exceptionnelles, ceux sont ceux de ces messieurs dont on retiendra le nom.
L’utilisation de nombreuses références culturelles contemporaines est géniale. Elles détournent des airs de chansons connues pour leur donner un tout autre sens. Elles utilisent les célèbres jeux télévisés pour nous apostropher sur une réalité qui n’a que trop durée. Elles parlent du culte du corps de la femme, de la génération du viol, de sa sexualité.
Le visuel est de prime à bord dérangeant. Dès l’entrée du public, elles sont agglutinées entre elles, tel un amas de corps difformes et s’approchent de manière inquiétante vers chaque spectateur. Elles sont vêtues de haillons crasseux, arborant un maquillage fatigué, des dents gâtés et vivent dans les poubelles. Elles nous sourient, elles nous charment, elles nous racontent leurs histoires, elles rient ; et on tombe sous le charme.
Les Zoubliettes est une sublime création de par son intelligence, les sujets abordés, le choix du bouffon et le jeu des comédiennes. Il n’est pas accessible à tous les âges et dérangera certain spectateur. Les paroles prononcées feront échos différemment selon chacun, mais en tout cas ne laisseront pas indifférent. On comprend pourquoi leur toute première présentation à l’occasion du Festival des Clowns de Montréal 2018 fût un véritable succès et qu’elles ont eu une standing ovation. Bravo mesdames et merci !
Trouvant sa place dans le festival des Clowns de Montréal, c’est un spectacle de bouffons qui nous est proposé avec la création originale Les Zoubliettes. Et quelle œuvre ! Son autrice et metteuse en scène, ainsi que comédienne, Mélanie Raymond nous régale d’un texte puissant, engagé, enragé, restant toujours dans une veine comique. Le texte et le références sont contemporains et pourtant l’histoire est ancestrale.
C’est celle des femmes que l’on relègue au second plan depuis des décennies. Celles dont on exige une tenue de vie (quelle qu’elle soit ; de la mère pondeuse à la putain), et que l’on soumet au silence. Celles qui font l’Histoire mais sont oubliées des livres d’histoire. C’est fort, puissant et ça vous prend aux tripes. Grâce à la magie du bouffon, tout est permis. Même les plus atroces vérités révélées sont plus faciles à digérer, évoquées sur le ton de l’humour, par ces personnages grotesques.
4 femmes, sortes de créatures déformées par la vie, aux corps boursouflés et aux visages grimés. Elles vivent dans les zoubliettes, non sans rappeler une décharge publique remplie de poubelles et d’ordures du monde au-dessus. En Inde, elles seraient des intouchables, en Europe des mendiantes,… Elles vivent ainsi recluses du monde, subsistants grâce à leurs déchets.
Une voix d’homme se fait entendre, semblable à un dieu tout puissant que l’on ne voit pas, mais qui est présent et qui dirige, qui ordonne la conduite à tenir. Il les rappelle à l’ordre. Et, bon prince, il va même jusqu’à leur proposer de jouer à un jeu afin que l’une d’entre elle gagne sa place dans le monde du dessus.
Elle se retrouve alors en compétition dans une satyre des jeux télévisés de notre époque et se battent becs et ongles, oubliant leur bonté et leur nature, pour enfin sortir des zoubliettes.
C’est un spectacle magnifique et très intelligent que nous offre la compagnie Les VIVaces. Un spectacle dure dans le fond et grotesque dans la forme. Le quatuor fonctionne à merveille et permet un petit éventail des différentes visions, fonctions, et places qui sont attribuées dans le monde aux femmes. L’une s’est faite engrossée toute sa vie et s’est occupée de son époux, mais elle est coupable de cette vie futile. L’autre arbore des poils sur son corps et une culotte de cheval, elle n’est pas digne d’être une femme. Et il y a aussi la catin, celle qui a offert son corps aux hommes (mais eux on ne peut pas leur en vouloir, c’est dans leur nature) ; une provocatrice, fornicatrice coupable des plaisirs de la chair. Elles ont toutes une histoire à nous raconter. Elles ont beau être intelligentes, drôles, passionnantes et exceptionnelles, ceux sont ceux de ces messieurs dont on retiendra le nom.
L’utilisation de nombreuses références culturelles contemporaines est géniale. Elles détournent des airs de chansons connues pour leur donner un tout autre sens. Elles utilisent les célèbres jeux télévisés pour nous apostropher sur une réalité qui n’a que trop durée. Elles parlent du culte du corps de la femme, de la génération du viol, de sa sexualité.
Le visuel est de prime à bord dérangeant. Dès l’entrée du public, elles sont agglutinées entre elles, tel un amas de corps difformes et s’approchent de manière inquiétante vers chaque spectateur. Elles sont vêtues de haillons crasseux, arborant un maquillage fatigué, des dents gâtés et vivent dans les poubelles. Elles nous sourient, elles nous charment, elles nous racontent leurs histoires, elles rient ; et on tombe sous le charme.
Les Zoubliettes est une sublime création de par son intelligence, les sujets abordés, le choix du bouffon et le jeu des comédiennes. Il n’est pas accessible à tous les âges et dérangera certain spectateur. Les paroles prononcées feront échos différemment selon chacun, mais en tout cas ne laisseront pas indifférent. On comprend pourquoi leur toute première présentation à l’occasion du Festival des Clowns de Montréal 2018 fût un véritable succès et qu’elles ont eu une standing ovation. Bravo mesdames et merci !
Cyriel Tardivel
17/09/2018
PARIS
Lucernaire
Mise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
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