Promenade de santé
de Nicolas Bedos
Mise en scène de Olivier Bruaux
Avec Samantha Sanson, Paul Wrobel, Emeline Aelig, Alain Marras
Dans le plus petit théâtre de Paris -- 27 places -- une rencontre au goût de cerise à l’eau-de-vie, âpre et sucré. Un auteur qui se révèle et dont on attend beaucoup.
La Petite Loge n’est pas loin du Mikado (chanté par Léo Ferré) et de ces dancings dont la boule aux mille facettes plongeait l’assistance sous un dôme de lumière, au rythme d’une musique suggestive. Même impression ici, quand commence l’action. Dans la demi-clarté surgit un homme qui furieusement coupe le son. "Je n’aime pas le rap", lance-t-il. "Mais c’est du reggae !", lui répond, tétanisée, une jolie minette aux cheveux blonds et aux yeux d’émail, sorte de poupée qui aurait grandi trop vite et qui serait revenue de ses illusions. La conversation s’amorce, mais difficilement. Chacun pourtant se découvre. Les bancs publics ne sont pas réservés qu’aux amoureux … n’en déplaise à Georges Brassens. Ils sont parfois le refuge des schizophrènes, des malades mentaux, de tous les "amochés de la vie". Ce banc est situé dans un parc et ce parc le spectateur le comprend très vite est celui d’une "maison de repos". En d’autres termes d’un établissement de dingues. Mais aujourd’hui, le mot est tabou et dans cette société, nous le sommes tous un peu. Une société avec ses fatigues et ses tentations : drogue, alcool, dérèglements en tous genres, tentatives de suicide. Chacun d’ailleurs court après son fantasme. Sur scène, notre héros a connu tout cela, c’est du moins ce qu’il prétend. Il serait bipolaire, de ce fait bondirait vers les extrêmes. D’où la cour empressée qu’il fait à la jeune femme. La musique reprend, avec son parapluie de lumière. La fille qui surgit cette fois semble plutôt agitée. Serait-elle nymphomane ? C’est en tous cas une belle brune qui porte le perfecto, laissant entrevoir, dans l’échancrure, un top noir et, dessous, un soutien-gorge rouge écarlate. Il s’agit de la même fille que tout à l’heure, avec une perruque de couleur différente. Elle réintègre la clinique, après une bouffée de vie qui l’a conduite sur les planches de l’Opéra, puisque c’est une ballerine, une danseuse étoile qui vit ses rôles à outrance. Ainsi est-elle entrée de plain-pied dans la folie de Giselle. Mais cette fois-ci c’est dans le cygne noir qu’on l’attend, prête à semer mort et confusion dans Le Lac des Cygnes. Mais n’est pas femme fatale qui veut…
Avec Promenade de santé, Nicolas Bedos a voulu faire oublier son personnage de trublion surdoué. Tant pis pour les médias qui se l’arrachent ! Ils en feront leur deuil et ce Bedos, tout en nuances, c’est celui que nous préférons. Même en traitant d’un cas clinique, il n’est pas si éloigné que cela de la fleur bleue. Il écarte cependant toute fioriture. On se rend compte que c’est du vécu et que Nicolas Bedos aurait bien du mal à dire le contraire. Seulement, il fait tinter en chaque personnage, "la petite voix qui est le gardien de son cur". Olivier Bruaux signe une mise en scène efficace. En outre, il a eu le mérite de trouver les interprètes adéquats. Une Samantha Sanson au dérèglement schizophrénique, crachant ses mots, tout en plongeant dans ses hallucinations ou sa double vie. La retenue toute masculine de Paul Wrobel, cachant avec difficulté sa nature de macho. D’une scène à l’autre, ils se renouvellent, histoire de nous faire toucher, en fin de partie, la vérité. Vérité que je vous encourage à venir découvrir.
Avec Promenade de santé, Nicolas Bedos a voulu faire oublier son personnage de trublion surdoué. Tant pis pour les médias qui se l’arrachent ! Ils en feront leur deuil et ce Bedos, tout en nuances, c’est celui que nous préférons. Même en traitant d’un cas clinique, il n’est pas si éloigné que cela de la fleur bleue. Il écarte cependant toute fioriture. On se rend compte que c’est du vécu et que Nicolas Bedos aurait bien du mal à dire le contraire. Seulement, il fait tinter en chaque personnage, "la petite voix qui est le gardien de son cur". Olivier Bruaux signe une mise en scène efficace. En outre, il a eu le mérite de trouver les interprètes adéquats. Une Samantha Sanson au dérèglement schizophrénique, crachant ses mots, tout en plongeant dans ses hallucinations ou sa double vie. La retenue toute masculine de Paul Wrobel, cachant avec difficulté sa nature de macho. D’une scène à l’autre, ils se renouvellent, histoire de nous faire toucher, en fin de partie, la vérité. Vérité que je vous encourage à venir découvrir.
Pierre Breant
09/04/2017
PARIS
Lucernaire
Mise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
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"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
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