


Amphitryon
de Molière
Mise en scène de Charles di Meglio
Avec Comagnie Oghma
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Du 24/02/2017 au 29/04/2017
Vendredi à 21h, samedi à 17h15.
Théo Théâtre
20, rue Théodore Deck
75015 PARIS
face au 206, rue de la Croix-Nivert. Métros Convention, Boucicaut
01 45 54 00 16
"C’est comme si vous y étiez", semble nous dire Charles di Meglio en ressuscitant L’Amphitryon de Molière avec sa gestuelle, ses costumes d’époque et la manière dont le français se prononçait alors. Cerise sur le gâteau, la pièce est éclairée aux bougies !
Une lanterne rouge à la main, Sosie, en bon serviteur du général Amphitryon, fait les cent pas, le dos voûté prêt à recevoir les coups de bâton dont il est familier, la mouche aussi rebelle que les moustaches, le regard chafouin. Le maître est censé combattre sur un champ de bataille, loin de chez lui. Pourtant il visite sa épouse, Alcmène, et « pour la chose » se révèle dieu. Pas étonnant, puisque l’Amphitryon qui paraît n’est pas Amphitryon, mais Jupiter qui a pris l’aspect de ce général et celui-ci est trompé... autant que sa femme. Le Dieu, il faut dire, n’est pas à son coup d’essai : quand une envie le prend, il se métamorphose. Ainsi est-il devenu taureau pour enlever la belle Europe, et aigle, pour ravir entre ses serres un jeune pâtre grec. Le voilà, aujourd’hui, fringant chef de guerre et, avec son costume Grand Siècle, il a tout de Condé ou de Louis XIV en personne. Les méchantes langues d’ailleurs verront dans cette pièce une satire des amours adultères de "Sa Majesté très chrétienne". Molière l’a-t-il voulu ? Pas sûr ! Mais, s’inspirant de Plaute, auteur latin du deuxième siècle avant Jésus-Christ, il a défini son Amphitryon comme la comédie des apparences où mortels et dieux se rencontrent et où les personnages se dédoublent. C’est le cas de Sosie, suffoqué de se heurter à sa copie-conforme – cette fois-ci Mercure, qui, avec une merveilleuse mauvaise foi niera la vérité et le pauvre Sosie écopera d’une volée de bois vert. Le spectateur rit mais se sent perdu. Ce n’est qu’à la fin qu’il comprend finalement l’intrigue. Ceci grâce au génie de Molière, mais, ici, au talent du metteur en scène : Charles di Meglio, passionné de la scène baroque.
Si l’on en croit sa biographie, Charles di Meglio est né une nuit de décembre enneigée, à la clinique de Port-Royal. Port-Royal, en plein cinquième arrondissement, le lieu du jansénisme, mouvement religieux qui compta parmi ses émules Jean Racine. Décor également de Port-Royal, la pièce d’Henry de Montherlant. Charles di Meglio avait donc vu le jour sous le signe du théâtre. Mais c’est au Canada qu’il fera sienne l’esthétique baroque, sous la férule d’Eugène Green, de Marshall Pynkoski et de Jeannette Lajeunesse-Zingg. Il deviendra vite leur assistant, avant de signer lui-même en France la production de Phèdre et Hippolyte où la voix de Racine alterne avec la musique de Jean-Sébastien Bach (Passion selon saint-Mathieu). Tourné vers le cinémas, il s’intéressera à la fragilité des adolescents dans un court-métrage intitulé Les Anges Distraits. Son deuxième film sera une adaptation du Crime de Lord Saville d’Oscar Wilde. Egalement musicien, di Meglio joue du luth et chante, ce fut le cas avec Elizabeth R. où il s’est inspiré de textes d’Elizabeth Première. Il exhumera ensuite une pièce du poète Scarron le premier mari de Madame de Maintenon : le fulgurant Léandre et Hero.
Aujourd’hui, avec L’Amphitryon, il revisite Molière, ayant l’il sur le jeu des acteurs, les costumes, la scénographie. Et les maquillages coulent sous l’effet des bougies qui dégagent une chaleur étonnante. Loin des spots auxquels on est habitué, les personnages s’appréhendent et prennent vie, au travers de gestes convenus, parfois un peu artificiels, mais ceux-là même que le roi appréciait. Ce qui est le plus frappant, c’est la résurrection de la langue telle qu’on la parlait, avec une scansion lente, un peu solennelle. Le vers est presque chanté ; en tous cas, il sonne et le rythme nous devient vite familier. Tout ce prononce, y compris les "s". On comprend alors le réalisme de Racine dans ces fameux serpents : "ceS SerpentsS qui Sifflent Sur voS têteS". Quand au "ais" du mot français, il hésite entre "oi" et le "wé". Amphitryon, ainsi réentendu, peut sembler difficile les dix premières minutes, mais, ce cap passé, on vit une sorte de griserie.Nos remerciements vont aux comédiens dont nous admirons la performance. Pas un seul ne fait d’ombre à l’autre, avec une parfaite homogénéité. Que ce soit le cas de Valentin Besson, de Joseph de Bony, d’Ulysse Robin, de Pauline Briand, de Romaric Olarte, de Manuel Weber et bien entendu de Charles di Meglio !
Si l’on en croit sa biographie, Charles di Meglio est né une nuit de décembre enneigée, à la clinique de Port-Royal. Port-Royal, en plein cinquième arrondissement, le lieu du jansénisme, mouvement religieux qui compta parmi ses émules Jean Racine. Décor également de Port-Royal, la pièce d’Henry de Montherlant. Charles di Meglio avait donc vu le jour sous le signe du théâtre. Mais c’est au Canada qu’il fera sienne l’esthétique baroque, sous la férule d’Eugène Green, de Marshall Pynkoski et de Jeannette Lajeunesse-Zingg. Il deviendra vite leur assistant, avant de signer lui-même en France la production de Phèdre et Hippolyte où la voix de Racine alterne avec la musique de Jean-Sébastien Bach (Passion selon saint-Mathieu). Tourné vers le cinémas, il s’intéressera à la fragilité des adolescents dans un court-métrage intitulé Les Anges Distraits. Son deuxième film sera une adaptation du Crime de Lord Saville d’Oscar Wilde. Egalement musicien, di Meglio joue du luth et chante, ce fut le cas avec Elizabeth R. où il s’est inspiré de textes d’Elizabeth Première. Il exhumera ensuite une pièce du poète Scarron le premier mari de Madame de Maintenon : le fulgurant Léandre et Hero.
Aujourd’hui, avec L’Amphitryon, il revisite Molière, ayant l’il sur le jeu des acteurs, les costumes, la scénographie. Et les maquillages coulent sous l’effet des bougies qui dégagent une chaleur étonnante. Loin des spots auxquels on est habitué, les personnages s’appréhendent et prennent vie, au travers de gestes convenus, parfois un peu artificiels, mais ceux-là même que le roi appréciait. Ce qui est le plus frappant, c’est la résurrection de la langue telle qu’on la parlait, avec une scansion lente, un peu solennelle. Le vers est presque chanté ; en tous cas, il sonne et le rythme nous devient vite familier. Tout ce prononce, y compris les "s". On comprend alors le réalisme de Racine dans ces fameux serpents : "ceS SerpentsS qui Sifflent Sur voS têteS". Quand au "ais" du mot français, il hésite entre "oi" et le "wé". Amphitryon, ainsi réentendu, peut sembler difficile les dix premières minutes, mais, ce cap passé, on vit une sorte de griserie.Nos remerciements vont aux comédiens dont nous admirons la performance. Pas un seul ne fait d’ombre à l’autre, avec une parfaite homogénéité. Que ce soit le cas de Valentin Besson, de Joseph de Bony, d’Ulysse Robin, de Pauline Briand, de Romaric Olarte, de Manuel Weber et bien entendu de Charles di Meglio !
Pierre Breant
27/03/2017

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