




La Mort d’Agrippine
de Cyrano de Bergerac
Mise en scène de Alexandre de Pardailhan
Avec Alfred Luciani, Béatrice Mandelbrot, Jeannine Milange, Alain Michel, Rémi de Monvel, Rémi Picard, Samantha Samson
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Du 10/12/2016 au 11/12/2016
Samedi 10 décembre à 17h, dimanche 11 décembre à 20h45.
Nord-Ouest
13, rue du Faubourg Montmartre
75009 PARIS
Métro Grands Boulevards
01 47 70 32 75
Mensonges, trahisons, folie des sentiments... L'adaptation contemporaine de l'unique et grotesque tragédie de Cyrano de Bergerac.
Le héros d’Edmond Rostand n’a rien de commun avec Savinien de Cyrano de Bergerac, auteur du XVIIe siècle, appartenant à la mouvance des Libertins qui se regroupaient derrière le philosophe Gassendi et qui auraient intéressé Molière. Parmi les écrits de Cyrano : une comédie, Le Pédant joué et une tragédie La Mort d’Agrippine, datant de 1653 et jouée à L’Hôtel de Bourgogne. Alexandre de Pardailhan a eu l’idée d’exhumer cette œuvre, digne de figurer entre Racine et Corneille, autant pour l’aisance et la fluidité des vers que pour l’intrigue admirablement ficelée, ABC du machiavélisme en politique.
Agrippine l’aînée notre Agrippine est la petite-fille d’Auguste et la mère de Caligula. Elle a épousé le plus fameux des généraux romains, Germanicus. Ce surnom, il le doit au triomphe remporté sur les tribus germaniques, toujours en guérilla. L’homme fait de l’ombre à l’empereur Tibère, fils adoptif d’Auguste. Envoyé en Asie, il meurt mystérieusement. Pison, le gouverneur, l’aurait empoisonné. Rien n’est prouvé, mais Agrippine est persuadée qu’il a été assassiné sur ordre. Elle n’aura de cesse de le venger en trempant même dans une conjuration. Tibère d’ailleurs s’en doute : « Le Grand Germanicus me combat dans sa femme ».Amer imbroglio, nœud de vipères, chacun marchera masqué. Mais le plus traître d’entre les traîtres sera Séjanus, qui, espérant la mort de l’empereur, brigue la main d’Agrippine : le trône est agréable, même pour les princes-consorts...
La mise en scène d’Alexandre de Pardhailhan nous plonge dans un puits de lumière où, au bout des marches, se joue le drame. L’air que l’on respire est d’une sécheresse totale : pas la moindre élévation, hormis le crime, passé, présent et futur. Une obsession. Cyrano de Bergerac jette sur le monde le regard pessimiste de l’athée. Voilà ce qu’il pense des dieux donc de Dieu :
… ces enfants de l’effroi,
Ces beaux riens qu’on adore, et sans savoir pourquoi
Ces altérés de sang des bêtes qu’on assomme,
Ces dieux que l’homme a faits et qui n’ont point fait l’homme...
Il fallait du courage au temps de Louis XIV pour défendre de tels propos, mais un courage suicidaire. C’est la raison pour laquelle la pièce fut interrompue : en s’attaquant à Dieu, on s’attaquait au roi, c’est-à-dire à son représentant par la cérémonie du sacre. Cette pièce était donc hautement dangereuse parce que hautement politique. Elle était aussi hautement moraliste, j’en veux pour preuve ces vers :
"Le vertu devient crime en faisant trop de bruit."
"Quand j’ai du mauvais sang je me le fais tirer."
"Sache que je préfère à l’or d’une couronne
Le plaisir furieux que la vengeance donne."
Une équipe formidable de comédiens défend ce texte, sombre, terrible, mais combien réaliste. Saluons sans restriction Alfred Luciani, Béatrice Mandelbrot, Jeannine Milange, Alain Michel, Rémi de Monvel, Rémi Picard, Samantha Samson !
Agrippine l’aînée notre Agrippine est la petite-fille d’Auguste et la mère de Caligula. Elle a épousé le plus fameux des généraux romains, Germanicus. Ce surnom, il le doit au triomphe remporté sur les tribus germaniques, toujours en guérilla. L’homme fait de l’ombre à l’empereur Tibère, fils adoptif d’Auguste. Envoyé en Asie, il meurt mystérieusement. Pison, le gouverneur, l’aurait empoisonné. Rien n’est prouvé, mais Agrippine est persuadée qu’il a été assassiné sur ordre. Elle n’aura de cesse de le venger en trempant même dans une conjuration. Tibère d’ailleurs s’en doute : « Le Grand Germanicus me combat dans sa femme ».Amer imbroglio, nœud de vipères, chacun marchera masqué. Mais le plus traître d’entre les traîtres sera Séjanus, qui, espérant la mort de l’empereur, brigue la main d’Agrippine : le trône est agréable, même pour les princes-consorts...
La mise en scène d’Alexandre de Pardhailhan nous plonge dans un puits de lumière où, au bout des marches, se joue le drame. L’air que l’on respire est d’une sécheresse totale : pas la moindre élévation, hormis le crime, passé, présent et futur. Une obsession. Cyrano de Bergerac jette sur le monde le regard pessimiste de l’athée. Voilà ce qu’il pense des dieux donc de Dieu :
… ces enfants de l’effroi,
Ces beaux riens qu’on adore, et sans savoir pourquoi
Ces altérés de sang des bêtes qu’on assomme,
Ces dieux que l’homme a faits et qui n’ont point fait l’homme...
Il fallait du courage au temps de Louis XIV pour défendre de tels propos, mais un courage suicidaire. C’est la raison pour laquelle la pièce fut interrompue : en s’attaquant à Dieu, on s’attaquait au roi, c’est-à-dire à son représentant par la cérémonie du sacre. Cette pièce était donc hautement dangereuse parce que hautement politique. Elle était aussi hautement moraliste, j’en veux pour preuve ces vers :
"Le vertu devient crime en faisant trop de bruit."
"Quand j’ai du mauvais sang je me le fais tirer."
"Sache que je préfère à l’or d’une couronne
Le plaisir furieux que la vengeance donne."
Une équipe formidable de comédiens défend ce texte, sombre, terrible, mais combien réaliste. Saluons sans restriction Alfred Luciani, Béatrice Mandelbrot, Jeannine Milange, Alain Michel, Rémi de Monvel, Rémi Picard, Samantha Samson !
Pierre Breant
06/12/2016

AVIGNON
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Mise en scène de Séverine Vincent
La direction veut mettre Tony à la retraite, il a presque 70 ans. Mais lui ne veut pas, il aime son métier, gardien d'immeuble, il aime ses locataires, il aime les potins. Que ferait-il sans cet environnement ? Alors il refuse, et pour asseoir sa décision, il nous raconte sa vie avec les...
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