




L’Annonce faite à Marie
de Paul Claudel
Mise en scène de Emile Azzi
Avec Aurelia Legeai, Cécile Durand, Philippe Michel, Nabil Nagher, Emile Azzi
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Du 09/12/2016 au 20/12/2016
Vendredi 9 décembre à 20h. Egalement mardi 20 décembre, cinéma Mac-Mahon, 5 av. Mac-Mahon 75017 Paris. Tel : 0627260979.
Eglise Saint-Germain-l'Auxerrois
75001 PARIS
En face du Louvre et à proximité de la mairie du Ier arrondissement
Un autre monde est possible. "La possession d'une âme" "La représentation de toutes les passions humaines"
Aborder L’Annonce faite à Marie, c’est à la fois mettre le pied en Tardenois où la boue colle à la botte et découvrir ce qui nous dépasse. Paul Claudel, hanté toute sa vie par cette légende qu’on lui a murmurée dans l’enfance, en a tiré La Jeune Fille Violaine, huis-clos contemporain, annonçant les drames de Lorca, puis L’Annonce qui est devenu un mystère médiéval.
Emile Azzi en a forcé le trait, ceci dans le cadre de l’église Saint-Germain L’Auxerrois, avec une mise en scène plongée dans la demi-obscurité du sanctuaire et la magie d’une musique allant du Chant des Templiers à la Vierge Marie aux accords du Requiem de Fauré. S’attribuant le rôle de Pierre de Craon, bâtisseur de cathédrales, on le voit s’abîmer dans une gestuelle, comme le ferait un moine bouddhiste ou un fervent de la mosquée des Omeyyades. La foi passe par le corps un corps charpenté et ce corps prépare le Verbe qui ira crescendo, entraînant le spectateur dans cette expérience de "possession par Dieu". Craon est la clef qui ouvre la porte. Se rappelant l’amour fou qu’avait éveillé en lui Violaine, il s’arrête comme voyageur à Combernon et, revenant vers elle, lui fait un aveu terrifiant : il est atteint de la lèpre. Par compassion, elle lui donne un baiser. C’est l’élément déclenchant du drame : la dénonciation de sa sœur Mara, la répudiation du fiancé, l’éloignement de Violaine dans une grotte des Géyns –chaos rocheux aux portes du village et, paradoxalement, le point de départ de sa vocation, car Violaine devient une sainte qui ressuscitera l’enfant de Mara et de son ex-fiancé. Aurelia Legeai campe cette Violaine aux accents de désir dans la grande scène centrale qui est celle du sacrifice. Puis ces accents de désir se meuvent en un amour inassouvi face au Dieu créateur qui la possède totalement. Mara la brune, tournée vers la terre et habitée par cette jalousie inextinguible est pathétique plus que pitoyable. Magnifique composition de Cécile Durand ! Nabil Dagher, en Jacques Hury, époux de Mara, reflète le bon sens du paysan attaché à sa glèbe, mais il n’a pas la capacité de s’élever et panique devant la maladie. Francine Siguret (la mère) répond aux mêmes critères, au même obscurantisme. Quant à Anne Vercors (Philippe Michel) le maître du domaine, il tranche, décide, mais sa raison et son pragmatisme finissent par plier devant la quête de l’étoile : se recueillir à Jérusalem sur le tombeau du Christ. Une voix d’enfant (Jean-Murat Swinnen), pure comme le cristal, est déjà un aspect de cette quête. Elle rivalise en fin de partie avec la cloche de l’Angélus, prière dont la première strophe s’énonce ainsi : Angelus Domini nuntiavit Mariae, "l’ange du Seigneur fit l’annonce à Marie". Donc le titre de la pièce, ici mise en lumière par ce théâtre de l’incarnation.
Emile Azzi en a forcé le trait, ceci dans le cadre de l’église Saint-Germain L’Auxerrois, avec une mise en scène plongée dans la demi-obscurité du sanctuaire et la magie d’une musique allant du Chant des Templiers à la Vierge Marie aux accords du Requiem de Fauré. S’attribuant le rôle de Pierre de Craon, bâtisseur de cathédrales, on le voit s’abîmer dans une gestuelle, comme le ferait un moine bouddhiste ou un fervent de la mosquée des Omeyyades. La foi passe par le corps un corps charpenté et ce corps prépare le Verbe qui ira crescendo, entraînant le spectateur dans cette expérience de "possession par Dieu". Craon est la clef qui ouvre la porte. Se rappelant l’amour fou qu’avait éveillé en lui Violaine, il s’arrête comme voyageur à Combernon et, revenant vers elle, lui fait un aveu terrifiant : il est atteint de la lèpre. Par compassion, elle lui donne un baiser. C’est l’élément déclenchant du drame : la dénonciation de sa sœur Mara, la répudiation du fiancé, l’éloignement de Violaine dans une grotte des Géyns –chaos rocheux aux portes du village et, paradoxalement, le point de départ de sa vocation, car Violaine devient une sainte qui ressuscitera l’enfant de Mara et de son ex-fiancé. Aurelia Legeai campe cette Violaine aux accents de désir dans la grande scène centrale qui est celle du sacrifice. Puis ces accents de désir se meuvent en un amour inassouvi face au Dieu créateur qui la possède totalement. Mara la brune, tournée vers la terre et habitée par cette jalousie inextinguible est pathétique plus que pitoyable. Magnifique composition de Cécile Durand ! Nabil Dagher, en Jacques Hury, époux de Mara, reflète le bon sens du paysan attaché à sa glèbe, mais il n’a pas la capacité de s’élever et panique devant la maladie. Francine Siguret (la mère) répond aux mêmes critères, au même obscurantisme. Quant à Anne Vercors (Philippe Michel) le maître du domaine, il tranche, décide, mais sa raison et son pragmatisme finissent par plier devant la quête de l’étoile : se recueillir à Jérusalem sur le tombeau du Christ. Une voix d’enfant (Jean-Murat Swinnen), pure comme le cristal, est déjà un aspect de cette quête. Elle rivalise en fin de partie avec la cloche de l’Angélus, prière dont la première strophe s’énonce ainsi : Angelus Domini nuntiavit Mariae, "l’ange du Seigneur fit l’annonce à Marie". Donc le titre de la pièce, ici mise en lumière par ce théâtre de l’incarnation.
Pierre Breant
06/12/2016

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