Les Cavaliers
de Joseph Kessel
Mise en scène de Eric Bouvron, Anne Bourgeois
Avec Grégori Baquet; Benjamin Penamaria (en alternance), Khalid K, Maïa Gueritte
Les Cavaliers de Joseph Kessel mis en scène par Eric Bouvron et Anne Bourgeois, une chevauchée dans les steppes afghanes digne des romans d'aventures de Jules Verne.
Eric Bouvron, un parcours qui rappelle par certains côtés la vie de Joseph Kessel. La carte du monde s'affiche sur les lignes de leur biographie respective. Le moteur de leur existence, la découverte de cultures et de traditions. L'essence de leur moteur, la rencontre avec des peuples autochtones issus de contrées éloignées. Leur monde, un horizon inexploré qui révèle des hommes et des destins. A n'en point douter si Eric Bouvron et Joseph Kessel s'étaient croisés, ils auraient filmé le spectacle du monde et écrit de belles pages d'histoires ethniques. Anne Bourgeois, metteure en scène protéiforme qui puise ses influences artistiques dans le théâtre itinérant sur les routes de France. Belle s'avère cette rencontre entre Eric Bouvron, globe-trotteur et reporter, et Anne Bourgeois, passionnée de textes classiques et contemporains subtilement adaptés de scène en scène. La mise en scène de Les Cavaliers, l'alchimie de deux traducteurs du temps, qui aboutit à une réécriture éclectique du roman de Joseph Kessel.
Le jeune et orgueilleux Ouroz participe au tournoi le plus important d'Afghanistan, le Bouzkachi du Roi. Il échoue, se brise la jambe, et doit retourner dans sa province pour faire face à son père, le grand Toursène, qui porte la fierté et la gloire d'une famille. Accompagné par son fidèle serviteur Mokkhi et Jehol, son cheval, il rencontrera des êtres incroyables, traversera des lieux d'une rudesse extrême.
Le roman de Joseph Kessel, une œuvre romanesque dans laquelle les personnages, Ouroz, Toursène, Mokkhi et Zéré, semblent s'être échappés des pages pour présenter dignement leur histoire sur la scène du Théâtre la Bruyère. Une histoire d'homme à homme déclinée au pluriel. La relation de Toursène, le père, et Ouroz, le fils, une passerelle érigée entre autorité et orgueil. Aux questions d'Ouroz, Toursène renvoie des réponses cinglantes. Les liens du sang ne véhiculent aucun sentiment, les deux hommes n'ont strictement rien en commun, excepté l'amour d'un cheval, Jehol. Toursène exerce un pouvoir sans faille sur Rahim, son jeune Bacha. Dévoué, lui est-il jusqu'à accepter la cruauté physique de son maitre, des cicatrices la lui rappelleront. Mokkhi, le saïs de Jehol, suit Ouroz en bon serviteur, il sera de l'aventure dans le long voyage qui les conduira au Bouzkachi du Roi.
Le jour venu, Ouroz monte son cheval fou et dans la course, l'affrontement avec un autre cavalier aura raison de lui. Le drame est inévitable, sa jambe est brisée. Les espoirs de conquête et de gloire sont remisés, Jehol devait lui revenir s'il gagnait la course.
La mise en scène s'accélère, l'histoire se peuple de nouveaux personnages, l'infirmière blanche de l'hôpital et Zéré la jeune nomade rejetée par sa famille. Les paysages traversés révèlent la beauté et la densité de la province afghane. La blessure à la jambe d'Ouroz s'aggrave, Jehol est au centre des conversations entre Ouroz et Mokkhi, et un peu plus tard avec Zéré qui sera du voyage. Naissent des sentiments inavouables d'hostilité entre Ouroz et Zéré. Mokkhi lorgne Jehol en lequel il fonde des projets d'avenir partagés avec la jeune femme. La fidélité est supplantée par la trahison, l'argent incite à commettre l'irréparable.
La narration se vit à cœur battant, le texte dresse des hommes qui s'expriment avec force et conviction, les coutumes se devinent entre les lignes. En décalé, un homme libère une musique qui explore les bruits les plus reculés de la steppe afghane, livre des vibrations extraites à l'histoire d'un peuple, ouvre la voix sur des sentiments complexes. Khalid K, un conteur musical comme il en existe peu.
Grégori Baquet et Maïa Gueritte sont généreux dans leur interprétation respective. Ils donnent vie à des personnages aux tempéraments extrêmes. Ils en restituent le meilleur d'eux-mêmes pour inciter le public à vivre intensément l'histoire de ces hommes et des traditions greffées autour de leur existence. Leur jeu génère une dynamique existentielle qui s'accapare de l'espace, un mouvement qui s'accorde à l'intensité du moment, un balancement du temps qui se met à l'heure contemporaine.
La mise en scène, une épopée intégralement réussie grâce à une distribution de comédiens magnifiques, une scénographie simple et inventive, une création de lumières de Stéphane Baquet magistrale et respectueuse de la ligne d'écriture de Kessel. Les costumes signés Sarah Colas, la mise en valeur de l'histoire d'un peuple créée de toute main et portée avec une belle esthétique orientale de couleurs et de symboles par les comédiens.
Les Cavaliers d'Eric Bouvron et Anne Bourgeois, un moment de théâtre d'une rare beauté, côté Seine.
Le jeune et orgueilleux Ouroz participe au tournoi le plus important d'Afghanistan, le Bouzkachi du Roi. Il échoue, se brise la jambe, et doit retourner dans sa province pour faire face à son père, le grand Toursène, qui porte la fierté et la gloire d'une famille. Accompagné par son fidèle serviteur Mokkhi et Jehol, son cheval, il rencontrera des êtres incroyables, traversera des lieux d'une rudesse extrême.
Le roman de Joseph Kessel, une œuvre romanesque dans laquelle les personnages, Ouroz, Toursène, Mokkhi et Zéré, semblent s'être échappés des pages pour présenter dignement leur histoire sur la scène du Théâtre la Bruyère. Une histoire d'homme à homme déclinée au pluriel. La relation de Toursène, le père, et Ouroz, le fils, une passerelle érigée entre autorité et orgueil. Aux questions d'Ouroz, Toursène renvoie des réponses cinglantes. Les liens du sang ne véhiculent aucun sentiment, les deux hommes n'ont strictement rien en commun, excepté l'amour d'un cheval, Jehol. Toursène exerce un pouvoir sans faille sur Rahim, son jeune Bacha. Dévoué, lui est-il jusqu'à accepter la cruauté physique de son maitre, des cicatrices la lui rappelleront. Mokkhi, le saïs de Jehol, suit Ouroz en bon serviteur, il sera de l'aventure dans le long voyage qui les conduira au Bouzkachi du Roi.
Le jour venu, Ouroz monte son cheval fou et dans la course, l'affrontement avec un autre cavalier aura raison de lui. Le drame est inévitable, sa jambe est brisée. Les espoirs de conquête et de gloire sont remisés, Jehol devait lui revenir s'il gagnait la course.
La mise en scène s'accélère, l'histoire se peuple de nouveaux personnages, l'infirmière blanche de l'hôpital et Zéré la jeune nomade rejetée par sa famille. Les paysages traversés révèlent la beauté et la densité de la province afghane. La blessure à la jambe d'Ouroz s'aggrave, Jehol est au centre des conversations entre Ouroz et Mokkhi, et un peu plus tard avec Zéré qui sera du voyage. Naissent des sentiments inavouables d'hostilité entre Ouroz et Zéré. Mokkhi lorgne Jehol en lequel il fonde des projets d'avenir partagés avec la jeune femme. La fidélité est supplantée par la trahison, l'argent incite à commettre l'irréparable.
La narration se vit à cœur battant, le texte dresse des hommes qui s'expriment avec force et conviction, les coutumes se devinent entre les lignes. En décalé, un homme libère une musique qui explore les bruits les plus reculés de la steppe afghane, livre des vibrations extraites à l'histoire d'un peuple, ouvre la voix sur des sentiments complexes. Khalid K, un conteur musical comme il en existe peu.
Grégori Baquet et Maïa Gueritte sont généreux dans leur interprétation respective. Ils donnent vie à des personnages aux tempéraments extrêmes. Ils en restituent le meilleur d'eux-mêmes pour inciter le public à vivre intensément l'histoire de ces hommes et des traditions greffées autour de leur existence. Leur jeu génère une dynamique existentielle qui s'accapare de l'espace, un mouvement qui s'accorde à l'intensité du moment, un balancement du temps qui se met à l'heure contemporaine.
La mise en scène, une épopée intégralement réussie grâce à une distribution de comédiens magnifiques, une scénographie simple et inventive, une création de lumières de Stéphane Baquet magistrale et respectueuse de la ligne d'écriture de Kessel. Les costumes signés Sarah Colas, la mise en valeur de l'histoire d'un peuple créée de toute main et portée avec une belle esthétique orientale de couleurs et de symboles par les comédiens.
Les Cavaliers d'Eric Bouvron et Anne Bourgeois, un moment de théâtre d'une rare beauté, côté Seine.
Philippe Delhumeau
03/04/2016
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