Les Fourberies de Scapin
de Molière
Mise en scène de Imad Assaf
Avec Brice Borg, Azad Boutella, Florence Fauquet, Elise Fourneau, Leonid Glushchenko, Angeli Hucher de Barros, Olivier Kuhn, Emmanuel Rehbinder, Paul-Henri Véchambre
Imad Assaf réinvente Les Fourberies de Scapin dans une version moderne et troublante qui mêle adroitement la tyrannie des pères et la fougue de la jeunesse.
Le théâtre, un territoire qui n'en finit jamais d'ouvrir de nouvelles brèches, explorer des horizons insondés, créer une progression dans le rapport aux textes classiques. Nombre de metteurs en scène se sont essayés à monter des textes illustres dans des versions rocambolesques et périlleuses. De Paris en Avignon, le public et la critique sont à même d'en témoigner.
Au théâtre, les acquis n'existent pas et de spectacle abouti, il n'est pas, même si la clameur du public correspond au rendu. Le théâtre génère exigence et rigueur, le comédien doit apprendre à se maîtriser, le metteur en scène doit être aux aguets et à l'écoute des gens de sa troupe. C'est ainsi que Molière s'était construit force et réputation car avant d'occuper la Place Colette, les places des villages l'accueillaient souvent bon gré.
Assister à une nouvelle version des Fourberies de Scapin, le risque est mesuré. Les puristes connaissent d'aise les extravagances de Scapin, l'austérité d'Argante, l'avarice de Géronte, la légèreté de Zerbinette, la spontanéité de Hyacinthe, les amours épiques d'Octave et de Léandre pour Zerbinette et Hyacinthe.
En ce soir de première des Fourberies de Scapin au Théâtre Douze, les vingt-trente ans répondent en nombre, suivent les quadras et le quinquas. Le ton est donné avant même d'avoir franchi le seuil de la salle. Atmosphère, atmosphère, est-ce que Molière avait une gueule d'atmosphère ? La réponse est oui car si Molière savait jouer la comédie, où trouvait-il l'inspiration pour écrire ses pièces ?
Cette énième traduction de la célèbre pièce de l'auteur éponyme résulte d'un travail exigeant et rigoureux réalisé par Imad Assaf. Si la jeunesse n'attend pas le nombre des années, preuve en est avec cette intrigue échafaudée sur des bases humaines solides et construite avec des valeurs artistiques reconnues.
L'originalité de la scénographie, un assemblage de palettes disposées ci et là du plateau, un cubitainer suppléera le sac pour dissimuler Géronte, des tables surmontées de fauteuils pour les pères se font face à distance raisonnée, une façon d'asseoir et d'opposer l'autorité paternelle. La marginalité de la pièce, une dynamique articulée par la synergie des comédiens qui ne se dément jamais, à laquelle la violence s'invite et prend possession de la narration la comédie évoluant.
Le jeu s'impose de façon inhabituelle tel un chaos provoqué par l'écriture dramaturgique balayée par l'esprit de la satire sociale.
La mise en scène d'Imad Assaf impose une envie de vivre, une soif de jeunesse, une littérature qui inscrit Molière dans un registre contemporain. Imad multiplie les expériences, s'essaie à créer un rapport scène-public avec l'installation d'éléments en front de plateau et les comédiens qui font de la salle un espace de jeu privilégié. L'émotion est de tous les instants, l'il suit la fluidité du mouvement au pluriel avec fascination, le tympan vibre du ton donné selon les séquences de jeu. Imad Assaf, cette version est acquise par l'exceptionnelle maîtrise des comédiens et s'avère aboutie dans l'exigence apportée à la mise en scène et par la qualité de la scénographie.
Florence Fauquet, Zerbinette, est géniale et généreuse ; Elise Fourneau, Hyacinthe, passionnée et performante ; Brice Borg, scapinesque et sensationnel ; Paul-Henri Véchambre, Sylvestre, obéissant et ouvert; Emmanuel Rehbinder, Géronte, pittoresque et patriarche ; Angeli Hucher de Barros, Argante, subtil et sincère; Olivier Kuhn, Octave, tendre et terrible ; Azad Boutella, Léandre, farceur et facétieux.
Les Fourberies de Scapin, une nouvelle version puissante à mettre entre tous les yeux.
Au théâtre, les acquis n'existent pas et de spectacle abouti, il n'est pas, même si la clameur du public correspond au rendu. Le théâtre génère exigence et rigueur, le comédien doit apprendre à se maîtriser, le metteur en scène doit être aux aguets et à l'écoute des gens de sa troupe. C'est ainsi que Molière s'était construit force et réputation car avant d'occuper la Place Colette, les places des villages l'accueillaient souvent bon gré.
Assister à une nouvelle version des Fourberies de Scapin, le risque est mesuré. Les puristes connaissent d'aise les extravagances de Scapin, l'austérité d'Argante, l'avarice de Géronte, la légèreté de Zerbinette, la spontanéité de Hyacinthe, les amours épiques d'Octave et de Léandre pour Zerbinette et Hyacinthe.
En ce soir de première des Fourberies de Scapin au Théâtre Douze, les vingt-trente ans répondent en nombre, suivent les quadras et le quinquas. Le ton est donné avant même d'avoir franchi le seuil de la salle. Atmosphère, atmosphère, est-ce que Molière avait une gueule d'atmosphère ? La réponse est oui car si Molière savait jouer la comédie, où trouvait-il l'inspiration pour écrire ses pièces ?
Cette énième traduction de la célèbre pièce de l'auteur éponyme résulte d'un travail exigeant et rigoureux réalisé par Imad Assaf. Si la jeunesse n'attend pas le nombre des années, preuve en est avec cette intrigue échafaudée sur des bases humaines solides et construite avec des valeurs artistiques reconnues.
L'originalité de la scénographie, un assemblage de palettes disposées ci et là du plateau, un cubitainer suppléera le sac pour dissimuler Géronte, des tables surmontées de fauteuils pour les pères se font face à distance raisonnée, une façon d'asseoir et d'opposer l'autorité paternelle. La marginalité de la pièce, une dynamique articulée par la synergie des comédiens qui ne se dément jamais, à laquelle la violence s'invite et prend possession de la narration la comédie évoluant.
Le jeu s'impose de façon inhabituelle tel un chaos provoqué par l'écriture dramaturgique balayée par l'esprit de la satire sociale.
La mise en scène d'Imad Assaf impose une envie de vivre, une soif de jeunesse, une littérature qui inscrit Molière dans un registre contemporain. Imad multiplie les expériences, s'essaie à créer un rapport scène-public avec l'installation d'éléments en front de plateau et les comédiens qui font de la salle un espace de jeu privilégié. L'émotion est de tous les instants, l'il suit la fluidité du mouvement au pluriel avec fascination, le tympan vibre du ton donné selon les séquences de jeu. Imad Assaf, cette version est acquise par l'exceptionnelle maîtrise des comédiens et s'avère aboutie dans l'exigence apportée à la mise en scène et par la qualité de la scénographie.
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Philippe Delhumeau
13/01/2016
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