Tartuffe d'après Tartuffe...
de Molière
Mise en scène de Guillaume Bailliart
Avec Guillaume Bailliart, Vivianne Balsiger, François Herpeux, Yann Métivier (en alternance)
Tartuffe d’après Guillaume Bailliart
Molière, encore et toujours ! Tartuffe, encore et toujours ! Oui mais... L’entreprise de Guillaume Bailliart du groupe Fantômas est particulière : seul en scène, il incarne tous les personnages de la célèbre comédie de Molière, qui fit polémique en son temps. En une heure et dix minutes, il nous donne à voir et à entendre l’essentiel de l’intrigue, qui n’a presque pas pris de rides. L’alexandrin sonne bien dans sa bouche, y compris les di-érèses et les consonnes finales prononcées pour la rime. Le comédien, avec une énergie folle, se met dans la peau d’Orgon, vieux barbon aveuglé par son obsession de respecter la religion et d’assurer son salut, en obéissant à son directeur de son conscience, puis d’Elmire, sa jeune femme, non dupe du manège dudit directeur de conscience ; il est ensuite Dorine, la servante impertinente, Mme Pernelle, la matriarche revêche, Damis, le fils, Mariane, la fille brimée par son vieux père, promise contre son gré à Tartuffe. Et, enfin, il est Tartuffe, l’imposteur, le faux dévot (dans lequel se reconnurent les « vrais » dévots en leur temps… - et ils n’avaient peut-être pas tort, Molière étant clairement irrévérencieux envers la religion et ses pratiques obtuses).
Pour nous faire comprendre l’histoire, dynamiser sa mise en scène et nous permettre de ne pas confondre les personnages, Guillaume Bailliart joue avec leurs prénoms scotchés au sol : il les désigne ou se positionne dessus, et l’on comprend qui parle. On se croirait dans Dogville de Lars von Trier, avec son immense plateau noir, quasi désert, et des inscriptions blanches au sol pour uniques éléments de décor. Sobriété et efficacité sont les maîtres mots de ce spectacle. Pas de décor ? Ce n’est pas tout à fait exact : il reste la table, la fameuse table sous laquelle Orgon accepte de se cacher le temps qu’Elmire démasque Tartuffe. Là encore, le pari de Guillaume Bailliart est réussi : il nous fait rire en interprétant seul cette scène à trois personnages. C’est là son véritable exploit, car il n’est pas le premier comédien à mémoriser un classique français et à le restituer tout seul sur les planches ; il n’est pas le premier non plus à faire fi du décor. La réussite de cette gageure tient dans le fait qu’il a su couper intelligemment la pièce (et le personnage de Valère au passage) pour rythmer la représentation et qu’il s’est glissé dans chaque personnage, en modulant sa voix, en adoptant quelques gimmicks (Tartuffe, manipulateur clairvoyant, est le seul à s’exprimer les yeux ouverts, voire exorbités lorsqu’il ne contrôle plus sa concupiscence). Il s’éloigne ainsi d’une récitation sage du texte et nous divertit vraiment, retrouvant l’esprit farceur et moqueur de Molière. Loin de n’admirer que sa mémoire, nous saluons également son jeu d’acteur.
Pour nous faire comprendre l’histoire, dynamiser sa mise en scène et nous permettre de ne pas confondre les personnages, Guillaume Bailliart joue avec leurs prénoms scotchés au sol : il les désigne ou se positionne dessus, et l’on comprend qui parle. On se croirait dans Dogville de Lars von Trier, avec son immense plateau noir, quasi désert, et des inscriptions blanches au sol pour uniques éléments de décor. Sobriété et efficacité sont les maîtres mots de ce spectacle. Pas de décor ? Ce n’est pas tout à fait exact : il reste la table, la fameuse table sous laquelle Orgon accepte de se cacher le temps qu’Elmire démasque Tartuffe. Là encore, le pari de Guillaume Bailliart est réussi : il nous fait rire en interprétant seul cette scène à trois personnages. C’est là son véritable exploit, car il n’est pas le premier comédien à mémoriser un classique français et à le restituer tout seul sur les planches ; il n’est pas le premier non plus à faire fi du décor. La réussite de cette gageure tient dans le fait qu’il a su couper intelligemment la pièce (et le personnage de Valère au passage) pour rythmer la représentation et qu’il s’est glissé dans chaque personnage, en modulant sa voix, en adoptant quelques gimmicks (Tartuffe, manipulateur clairvoyant, est le seul à s’exprimer les yeux ouverts, voire exorbités lorsqu’il ne contrôle plus sa concupiscence). Il s’éloigne ainsi d’une récitation sage du texte et nous divertit vraiment, retrouvant l’esprit farceur et moqueur de Molière. Loin de n’admirer que sa mémoire, nous saluons également son jeu d’acteur.
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