




Gelsomina
de Pierrette Dupoyet
Mise en scène de Yves Penay
Avec Nina Karacosta
-
-
Du 04/07/2015 au 26/07/2015
16h20.
Les Ateliers d'Amphoux
10-12, rue d'Amphoux
84000 AVIGNON
04 90 86 17 12
En traductrice d'un silence monstrueux au sens sacré, Pierrette Dupoyet fait du personnage de Gelsomina un ange, un messager de la vie dans les confins de ses arcanes, dans la bouche et dans les gestes d'une comédienne Nina Karacosta animée dès l'enfance par le mystère de l'archétype cinématographique unique et singulier de Frédérico Fellini: "La Strada"
"La strada" est le chef d'uvre cinématographique de Fellini tourné en 1954 dans les paysages fantastiques italiens de la région des Abruzzes et du Latium autant que dans la pauvreté de ces contrées dans ces années là. Les lieux appropriés installent la vie ambulante de forains en brossant derrière la magie de la roulotte et du cirque l'arrière plan dramatique de vies de saltimbanques écorchés vifs. Film sur l'humanité, l'émotion y ceint le spectateur grâce au rôle poignant de Gelsomina une jeune fille un peu attardée, dont les facultés sensibles montrent à quiconque qu'un handicap dissimule souvent une grandeur d'âme et des qualités rares qu'on ne retrouve pas chez un être à qui la nature semble avoir tout donné.
C'est ce personnage là que Pierrette Dupoyet a choisi de mettre en scène au théâtre dans une écriture transpirant d'altruisme comme d'ailleurs l'ensemble de ses choix et créations . A cela rien d'étonnant si nous l'écoutons nous dire: "Lorsque je m’empare de personnages de fiction (Gelsomina,Don Quichotte, …), c’est leur valeur emblématique qui guide mon choix. Ce que toutes ces existences ont en commun, c’est mon amour pour le symbole qu’elles représentent, lié à des valeurs que je défends moi-même dans la vie : Tolérance, Fraternité…Le langage que j’ai donné à Gelsomina est celui d’un cœur pur. Il est très imagé et poétique. Ce petit oiseau effarouché est sublime sans le savoir…"
Voyant en Pierrette Dupoyet une artiste, comédienne, actrice et metteuse en scène pétrie par ce que d'aucuns pourraient penser être la construction d'un temple intérieur tourné vers la lumière, rien d'étonnant non plus à ce qu'elle ait choisi la comédienne Nina Karacosta . Toutes deux on vu le personnage de Gelsomina avec un regard de pureté et animées par cette personnalité presque sainte ont voulu lui rendre hommage et lui faire porter la responsabilité d'un personnage qui canalise tout en mettant en scène une " une femme orchestre" capable exemplairement d'incarner toute l'histoire et les protagonistes de "La Strada" à elle seule.
Une performance scénique qui donne une dimension sacrée au personnage du film de Frédérico Fellini incarné par une comédienne qui dés son plus jeune âge dit avoir été habitée et guidée par cette icône du cinéma italien incarnée à l'époque par Giulietta Masina, fait dire à cette artiste dramatique au talent rare: "« J’avais huit ans quand j’ai vu “La Strada” au cinéma avec ma mère. Les images paraissaient intenses mais l’histoire était difficile à comprendre. Je sentais que ce Zampano n’était pas quelqu’un de bien, et cette petite Gelsomina à qui ressemblait-elle ? Je la connaissais bien sans l’avoir jamais rencontrée. Je me rappelle être rentrée dans ma chambre et en fermant les yeux je murmurais « Zampano, Zampano… » comme si entre nous était né un secret, une histoire que je voulais garder…Depuis ce temps-là j’ai revu le film plusieurs fois et l’enchantement est resté le même. La simplicité et la beauté du personnage de Gelsomina semblaient ’accompagner dans mon propre cheminement. "
Incarnant à elle seule, dans ce texte de Pierrette Dupoyet fulgurant de poésie, toutes les gueules de "La Strada", on découvre une Gelsomina expansive contrairement au rôle d'origine incarné par Giulieta Masina femme-enfant muette.
En choisisant de donner ainsi la parole à Gelsomina dans la bouche et dans les gestes de Nina Karacosta, Pierrette Dupoyet revisite pour nous la profondeur d'un personnage dont le cinéma n'a fait qu'effleurer la psychologie.
Tour à tour et dans un dynamisme effréné, comme un caméléon, Nina Karacosta apparaît en femme polycéphale dans son jeu et nous fait ainsi accéder aux pensées de son personnage. Aux antipodes physiques de son modèle, les traits de caractère trempés du personnage n'en sont pas pour autant omis mais amplifiés d'une manière qui nous touche . Dans cette croisière panoramique des émotions, passant du rire au larmes, de la révolte à la soumission sans omettre les cris, les pleurs, et les gémissement d'une femme qui accouche des profondeurs de son être, on frémis impacté.
Boulversant des générations de cinéphiles avec son film "La Stada", Frederico Fellini dans l'ombre de Pierette Dupoyet et d'une Gelsomina portant sur scène à elle seule le véhicule de l'uvre cinématographique immortelle, malgré l'indéfinissable et grandiose magie des films qu’il a réalisés ensuite (Fellini Roma, I Vitelloni, E la nave Va, les Clowns, Amarcord, La Cité des Femmes), et malgré sa force créatrice d'exception, Federico Fellini n’a jamais retrouvé la
magie de cette simplicité ardente et la pureté d'un tel chef d’œuvre . Voici peut être enfin dans le jeu de Nina Karacosta et dans l'écriture de Pierrette Dupoyet une prière exaucée.
C'est ce personnage là que Pierrette Dupoyet a choisi de mettre en scène au théâtre dans une écriture transpirant d'altruisme comme d'ailleurs l'ensemble de ses choix et créations . A cela rien d'étonnant si nous l'écoutons nous dire: "Lorsque je m’empare de personnages de fiction (Gelsomina,Don Quichotte, …), c’est leur valeur emblématique qui guide mon choix. Ce que toutes ces existences ont en commun, c’est mon amour pour le symbole qu’elles représentent, lié à des valeurs que je défends moi-même dans la vie : Tolérance, Fraternité…Le langage que j’ai donné à Gelsomina est celui d’un cœur pur. Il est très imagé et poétique. Ce petit oiseau effarouché est sublime sans le savoir…"
Voyant en Pierrette Dupoyet une artiste, comédienne, actrice et metteuse en scène pétrie par ce que d'aucuns pourraient penser être la construction d'un temple intérieur tourné vers la lumière, rien d'étonnant non plus à ce qu'elle ait choisi la comédienne Nina Karacosta . Toutes deux on vu le personnage de Gelsomina avec un regard de pureté et animées par cette personnalité presque sainte ont voulu lui rendre hommage et lui faire porter la responsabilité d'un personnage qui canalise tout en mettant en scène une " une femme orchestre" capable exemplairement d'incarner toute l'histoire et les protagonistes de "La Strada" à elle seule.
Une performance scénique qui donne une dimension sacrée au personnage du film de Frédérico Fellini incarné par une comédienne qui dés son plus jeune âge dit avoir été habitée et guidée par cette icône du cinéma italien incarnée à l'époque par Giulietta Masina, fait dire à cette artiste dramatique au talent rare: "« J’avais huit ans quand j’ai vu “La Strada” au cinéma avec ma mère. Les images paraissaient intenses mais l’histoire était difficile à comprendre. Je sentais que ce Zampano n’était pas quelqu’un de bien, et cette petite Gelsomina à qui ressemblait-elle ? Je la connaissais bien sans l’avoir jamais rencontrée. Je me rappelle être rentrée dans ma chambre et en fermant les yeux je murmurais « Zampano, Zampano… » comme si entre nous était né un secret, une histoire que je voulais garder…Depuis ce temps-là j’ai revu le film plusieurs fois et l’enchantement est resté le même. La simplicité et la beauté du personnage de Gelsomina semblaient ’accompagner dans mon propre cheminement. "
Incarnant à elle seule, dans ce texte de Pierrette Dupoyet fulgurant de poésie, toutes les gueules de "La Strada", on découvre une Gelsomina expansive contrairement au rôle d'origine incarné par Giulieta Masina femme-enfant muette.
En choisisant de donner ainsi la parole à Gelsomina dans la bouche et dans les gestes de Nina Karacosta, Pierrette Dupoyet revisite pour nous la profondeur d'un personnage dont le cinéma n'a fait qu'effleurer la psychologie.
Tour à tour et dans un dynamisme effréné, comme un caméléon, Nina Karacosta apparaît en femme polycéphale dans son jeu et nous fait ainsi accéder aux pensées de son personnage. Aux antipodes physiques de son modèle, les traits de caractère trempés du personnage n'en sont pas pour autant omis mais amplifiés d'une manière qui nous touche . Dans cette croisière panoramique des émotions, passant du rire au larmes, de la révolte à la soumission sans omettre les cris, les pleurs, et les gémissement d'une femme qui accouche des profondeurs de son être, on frémis impacté.
Boulversant des générations de cinéphiles avec son film "La Stada", Frederico Fellini dans l'ombre de Pierette Dupoyet et d'une Gelsomina portant sur scène à elle seule le véhicule de l'uvre cinématographique immortelle, malgré l'indéfinissable et grandiose magie des films qu’il a réalisés ensuite (Fellini Roma, I Vitelloni, E la nave Va, les Clowns, Amarcord, La Cité des Femmes), et malgré sa force créatrice d'exception, Federico Fellini n’a jamais retrouvé la
magie de cette simplicité ardente et la pureté d'un tel chef d’œuvre . Voici peut être enfin dans le jeu de Nina Karacosta et dans l'écriture de Pierrette Dupoyet une prière exaucée.
Yves-Alexandre Julien
14/07/2015

AVIGNON
L'ORIFLAMME
de Aude De Tocqueville
Mise en scène de Séverine Vincent
La direction veut mettre Tony à la retraite, il a presque 70 ans. Mais lui ne veut pas, il aime son métier, gardien d'immeuble, il aime ses locataires, il aime les potins. Que ferait-il sans cet environnement ? Alors il refuse, et pour asseoir sa décision, il nous raconte sa vie avec les...
L'avis de Geneviève Brissot
L'ORIFLAMME

AVIGNON



Solitude d'un ange gardien
de Aude De TocquevilleMise en scène de Séverine Vincent
La direction veut mettre Tony à la retraite, il a presque 70 ans. Mais lui ne veut pas, il aime son métier, gardien d'immeuble, il aime ses locataires, il aime les potins. Que ferait-il sans cet environnement ? Alors il refuse, et pour asseoir sa décision, il nous raconte sa vie avec les...
L'avis de Geneviève Brissot
AVIGNON
Théâtre du Roi René
LES GARCONS DE LA BANDE
de Mart Crowley,adaptation : Antoine Courtray
Mise en scène de Antoine Courtray
Théâtre du Roi René
LES GARCONS DE LA BANDE
de Mart Crowley,adaptation : Antoine Courtray
Mise en scène de Antoine Courtray
AVIGNON
Théâtre du Chêne Noir
UNE HEURE A T'ATTENDRE
de Sylvain Meyniac
Mise en scène de Delphine De Malherbe
Théâtre du Chêne Noir
UNE HEURE A T'ATTENDRE
de Sylvain Meyniac
Mise en scène de Delphine De Malherbe