L'Ecole des Veuves
de Jean Cocteau
Mise en scène de Hazem El Awadly
Avec La troupe du Théâtre Nout. Adaptation, mise en scène: Hazem El Awadly Scénographie: Jean-Marie Eichert Musique: Hazem El Awadly Photographie: Samuel Croix Affiche: Jean-Luc Faure Assistante: Marie Mendoza Costumes: Tsung-Hsuan Chiu, Hazem El Awadly Lumière: Mathilde Bourbin
« L’Ecole des Veuves » de Jean Cocteau revisitée sous le regard du metteur en scène égyptien Hazem El Awadly transporte le public dans un monde imaginaire dont il ne reviendra pas sans souvenirs et sans métamorphose intérieure.
En 1936, soucieux de s’adresser à un plus large public, Jean Cocteau s’inspire d’un conte de Pétrone (auteur latin du 1er siècle de notre ère) La Matrone d’Ephèse, pour écrire L’École des Veuves – pièce en un acte écrite spécialement pour Arletty et appartenant à la dernière veine théâtrale de Cocteau.
Faisant partie du ‘’théâtre de poche’’ de Cocteau :après le décès de son époux, une jeune femme s’enferme dans le caveau où l’on vient de déposer le cercueil. Ainsi souhaite-t-elle attendre la mort. Mais le gardien du tombeau est jeune, fort et… amoureux. Alors, vous imaginerez la suite…. ! La pièce sera représentée dans l’un des music-hall les plus réputés de Paris, l’A.B.C., le rôle principal tenu par Arletty, comédienne déjà célèbre pour sa grâce gouailleuse et primesautière. Lors d’une interview, Jean Cocteau s’expliqua : « L’École des Veuves n’est pas à proprement parler un sketch mais une farce de tréteau, sauvé par son seul mouvement. Il n’y a pas de mot d’esprit, pas d’images de poète, le dialogue est tout simple, il est écrit en « gros caractères » pour être compris de tous. Qu’on ralentisse l’allure et c’est la catastrophe ! Convenez qu’il y a de quoi avoir le trac ». En fait pour une fois la critique y trouva son compte.
Inspiré encore de la Grèce et de Pétrone comme Cocteau aux prémices de l’écriture de cette pièce, dans un univers théâtral égyptien paré de maquillages, Hazem El Awaldy met en scène une Ecole des Veuves bien singulière. La liberté de la farce de tréteau comme la nomme si bien Jean Cocteau donne au metteur en scène d’origine égyptienne le choix lucide d’un mélange des genres que les mystérieux maquillages d’ombre et de lumière spectrale convertissent à nous méprendre.
Des démarches d’automates venus d’outre-tombe, un lent rituel d’allumage des bougies par des femmes habitées et gémissant de larmes, une musique lente à la corde pincée de cithare par un gardien de cimetière promenant un loulou de Poméranie. Le mysticisme des origines de la pièce autant que le décor du lieu ainsi que la scénographie concourent à une loufoquerie voulue par l’auteur.
On n’entre pas dans ce lieu sans percevoir qu’il est habité, encore plus dans une telle œuvre dans laquelle la mort est dédramatisée et jouée avec des habits et parures qui semblent à eux seuls par l’histoire de leur confection ou de ceux et celles qui les ont portés dans le passé vouloir dicter un mouvement ou l’exécuter sans que celles ou ceux qui les portent ne soient eux même dans leur minois ou leurs gestuelle interpellés par des actes qu’ils ne semblent pas contrôler.
Peut-être que ces costumes laissés là sur la scène joueraient les même rôles sans corps à l’intérieur ?
Ce n’est pas là une interrogation illusoire car on ne sort pas du théâtre Nout après une telle pièce sans être perturbé. J’ose écrire qu’il se passe vraiment quelque chose d’inexplicable et d’intangible ! Le lieu surnaturel et la pièce vous donneront envie de percer le mystère si ce n’est de vous en laisser habiter comme un lent fluide de vie qui prend corps peu à peu en vous.
Faisant partie du ‘’théâtre de poche’’ de Cocteau :après le décès de son époux, une jeune femme s’enferme dans le caveau où l’on vient de déposer le cercueil. Ainsi souhaite-t-elle attendre la mort. Mais le gardien du tombeau est jeune, fort et… amoureux. Alors, vous imaginerez la suite…. ! La pièce sera représentée dans l’un des music-hall les plus réputés de Paris, l’A.B.C., le rôle principal tenu par Arletty, comédienne déjà célèbre pour sa grâce gouailleuse et primesautière. Lors d’une interview, Jean Cocteau s’expliqua : « L’École des Veuves n’est pas à proprement parler un sketch mais une farce de tréteau, sauvé par son seul mouvement. Il n’y a pas de mot d’esprit, pas d’images de poète, le dialogue est tout simple, il est écrit en « gros caractères » pour être compris de tous. Qu’on ralentisse l’allure et c’est la catastrophe ! Convenez qu’il y a de quoi avoir le trac ». En fait pour une fois la critique y trouva son compte.
Inspiré encore de la Grèce et de Pétrone comme Cocteau aux prémices de l’écriture de cette pièce, dans un univers théâtral égyptien paré de maquillages, Hazem El Awaldy met en scène une Ecole des Veuves bien singulière. La liberté de la farce de tréteau comme la nomme si bien Jean Cocteau donne au metteur en scène d’origine égyptienne le choix lucide d’un mélange des genres que les mystérieux maquillages d’ombre et de lumière spectrale convertissent à nous méprendre.
Des démarches d’automates venus d’outre-tombe, un lent rituel d’allumage des bougies par des femmes habitées et gémissant de larmes, une musique lente à la corde pincée de cithare par un gardien de cimetière promenant un loulou de Poméranie. Le mysticisme des origines de la pièce autant que le décor du lieu ainsi que la scénographie concourent à une loufoquerie voulue par l’auteur.
On n’entre pas dans ce lieu sans percevoir qu’il est habité, encore plus dans une telle œuvre dans laquelle la mort est dédramatisée et jouée avec des habits et parures qui semblent à eux seuls par l’histoire de leur confection ou de ceux et celles qui les ont portés dans le passé vouloir dicter un mouvement ou l’exécuter sans que celles ou ceux qui les portent ne soient eux même dans leur minois ou leurs gestuelle interpellés par des actes qu’ils ne semblent pas contrôler.
Peut-être que ces costumes laissés là sur la scène joueraient les même rôles sans corps à l’intérieur ?
Ce n’est pas là une interrogation illusoire car on ne sort pas du théâtre Nout après une telle pièce sans être perturbé. J’ose écrire qu’il se passe vraiment quelque chose d’inexplicable et d’intangible ! Le lieu surnaturel et la pièce vous donneront envie de percer le mystère si ce n’est de vous en laisser habiter comme un lent fluide de vie qui prend corps peu à peu en vous.
Yves-Alexandre Julien
09/07/2015
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Mise en scène de Mikael Chirinian
Marion Mezadorian, après son one woman show "Pépites", nous présente son deuxième spectacle intitulé "Craquage". Elle décortique des situations différentes les unes des autres, qui se terminent toutes inexorablement par la même conclusion : dire une bonne fois pour...
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