100 Miniatures
de Philippe Minyana
Mise en scène de Mireille Larroche, Pierre Roullier (direction musicale)
Avec Bruno Gillet (compositeur), Paul-Alexandre Dubois, Christophe Crapez, Edwige Bourdy, Eléonore Pancrazi
100 Miniatures, une œuvre musicale contemporaine qui s'ouvre sur une galerie de portraits familiers où les histoires se partagent avec pudeur et naturel au gré du quotidien.
Le texte de Philippe Minyana, le bruit des mots de gens ordinaires d'une cité populaire qui s'écoutent comme une partition écrite sur la feuille de route de destins extraits à des existences difficiles.
La composition musicale de Bruno Gillet, des notes qui s'entrechoquent dans une déclamation citoyenne dont l'expression dénonce un malaise social provoqué par l'isolement, la solitude, l'indifférence.
Les mots s'accordent à la musicalité d'une dérive humaine condamnée à vivre dans un schéma communautaire voulu par les politiques. Point de sous-entendus, juste une vérité portée par plusieurs voix. Des hommes, des femmes incarcérés dans des intérieurs sans barreaux aux fenêtres, au travers desquelles la liberté filtre en clair-obscur.
100 Miniatures est une réflexion artistique de la poésie urbaine des grands ensembles. Un slam qui se traduit en français, dans les langues méditerranéennes, dans les dialectes ethniques de l'Afrique sub-saharienne et dans les langues des immigrés d'Europe centrale.
La mise en scène de Mireille Larroche résiste au pathétisme et au cynisme de situation. Le regard se concentre sur le quotidien de gens dont le pouls est rythmé par la violence et les contraintes de la réalité. Du jour levé au soir pointé, ils s'extirpent de l'anonymat en élevant la voix contre tout et rien, car c'est un peu ce qu'ils sont, un ensemble de tout, mais surtout pas de rien. Les livrets de famille s'ouvrent sur des naissances, témoignent des mariages et se referment sur des décès. La Marianne de l'état civil est gravée de page en page. Tous ces noms enregistrés s'écrivent à l'encre noire et pour nombre d'entre eux, le destin se calligraphie aussi à l'encre noire. Mireille Larroche s'intéresse avec une expression vive à ces hommes et à ces femmes qui respirent le même air que monsieur tout le monde, qui manifestent leur joie en riant, leur peine avec les yeux embués de larmes, chantent vrai pour de faux, vivent pour de faux même s'ils sont vrais.
A l'interprétation de ces 100 Miniatures, quatre excellents comédiens que sont Paul-Alexandre Dubois, Christophe Crapez, Edwige Bourdy, Eléonore Pancrazi. Chacun transcende son personnage en une déclinaison au masculin et au féminin-pluriel avec le tempérament, la réserve et la générosité qui leur appartient respectivement.
100 Miniatures s'élève comme une mesure lyrique face à un débat contemporain qui consiste à resituer l'homme dans l'espace qui lui revient, sa vie. Puisse ce mélodrame passer de Seine en scène pour longtemps. Pour l'heure, il est joué sur la scène du Vingtième Théâtre jusqu'au 19 avril et ensuite, il sera donné au Théâtre Jean Vilar à Vitry-sur Seine, les 9 et 10 mai.
La composition musicale de Bruno Gillet, des notes qui s'entrechoquent dans une déclamation citoyenne dont l'expression dénonce un malaise social provoqué par l'isolement, la solitude, l'indifférence.
Les mots s'accordent à la musicalité d'une dérive humaine condamnée à vivre dans un schéma communautaire voulu par les politiques. Point de sous-entendus, juste une vérité portée par plusieurs voix. Des hommes, des femmes incarcérés dans des intérieurs sans barreaux aux fenêtres, au travers desquelles la liberté filtre en clair-obscur.
100 Miniatures est une réflexion artistique de la poésie urbaine des grands ensembles. Un slam qui se traduit en français, dans les langues méditerranéennes, dans les dialectes ethniques de l'Afrique sub-saharienne et dans les langues des immigrés d'Europe centrale.
La mise en scène de Mireille Larroche résiste au pathétisme et au cynisme de situation. Le regard se concentre sur le quotidien de gens dont le pouls est rythmé par la violence et les contraintes de la réalité. Du jour levé au soir pointé, ils s'extirpent de l'anonymat en élevant la voix contre tout et rien, car c'est un peu ce qu'ils sont, un ensemble de tout, mais surtout pas de rien. Les livrets de famille s'ouvrent sur des naissances, témoignent des mariages et se referment sur des décès. La Marianne de l'état civil est gravée de page en page. Tous ces noms enregistrés s'écrivent à l'encre noire et pour nombre d'entre eux, le destin se calligraphie aussi à l'encre noire. Mireille Larroche s'intéresse avec une expression vive à ces hommes et à ces femmes qui respirent le même air que monsieur tout le monde, qui manifestent leur joie en riant, leur peine avec les yeux embués de larmes, chantent vrai pour de faux, vivent pour de faux même s'ils sont vrais.
A l'interprétation de ces 100 Miniatures, quatre excellents comédiens que sont Paul-Alexandre Dubois, Christophe Crapez, Edwige Bourdy, Eléonore Pancrazi. Chacun transcende son personnage en une déclinaison au masculin et au féminin-pluriel avec le tempérament, la réserve et la générosité qui leur appartient respectivement.
100 Miniatures s'élève comme une mesure lyrique face à un débat contemporain qui consiste à resituer l'homme dans l'espace qui lui revient, sa vie. Puisse ce mélodrame passer de Seine en scène pour longtemps. Pour l'heure, il est joué sur la scène du Vingtième Théâtre jusqu'au 19 avril et ensuite, il sera donné au Théâtre Jean Vilar à Vitry-sur Seine, les 9 et 10 mai.
Philippe Delhumeau
04/04/2015
AVIGNON
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