Le synopsis du « Bal des Vampires» c’est l’isolement d’êtres aux spécificités tératogènes, confrontés de manière inéluctable à la solitude qu’ils inspirent.
D’une telle thématique à succès tant elle intéresse d’un point de vue sociologique il est loisible de s’imaginer qu’une pareille comédie musicale inspirée du film culte de Roman Polanski, rodée aux voyages dans douze pays auxquels s’ajoutent une escale de plusieurs mois à Broadway, ait pu poser sa course au théâtre Mogador pour les fêtes de fin d’année.
C’est bien évidemment dans un premier temps le magnifique travail de mise en scène de Roman Polanski qu’il faut saluer comme un retour sous les feux de la rampe.
De la mise en scène de "Doutes", pièce de John Patrick Shanley au Théâtre Hébertot en 2006 en passant par les "Contes d'Hoffman" à l'Opéra Bastille en 1992 cet homme de talent dépose ses constellations lumineuses aux branches du sapin de noël 2014 de nos scènes Françaises pour le plus grand plaisir des spectateurs .
Devenu un spectacle musical de 2h30 47ans après la sortie du film éponyme de 1967, « Le Bal des Vampires », raconte les péripéties burlesques du professeur Abronsius et de son jeune assistant Alfred partis en Transylvanie pour prouver au monde l'existence des vampires.
C’est en 1997 que Roman Polanski décide de transposer son film en comédie musicale avec le dramaturge Michael Kunze pour le livret et le compositeur Jim Steinman pour la musique.
On notera que le thème central de cette comédie musicale est l’incontournable tube pop des eighties interprété par la chanteuse Bonnie Tyler et composé par le même compositeur à savoir : Jim Steinman.
Cette comédie musicale a déjà été jouée plus de 6.000 fois en onze langues et applaudie par plus de sept millions de spectateurs.
Depuis le 16 octobre elle se joue pour la première fois en français au théâtre Mogador à Paris, coproduite par VBW (Vereinigte Bühnen Wien) et Stage Entertainment France, la société également propriétaire de Mogador depuis 2005 à laquelle on doit notamment « Sister Act », grand succès de 2012.
Avec 40 comédiens, chanteurs et danseurs, un orchestre de vingt musiciens à chaque représentation, 230 costumes, 23 changements de scène pour une quarantaine de tableaux, des canons à neige artificielle, des projections vidéo... : ce "Bal des Vampires" est la production la plus ambitieuse de Mogador.
Il fallait bien cela, augmenté de Chansons rock et disco, d’un livret en français fidèle à l'humour décapant du film ajouté à des décors spectaculaires, pour faire renaître le sinistre château du comte Von Krolock, vampire en chef de son état.
Après un casting aussi grandiose que la comédie musicale elle-même soit 800 candidats triés sur le volet, il en ressort une distribution de comédiens dans les rôles principaux qui sont plus qu’à la hauteur d’un tel monument théâtral comportant plus de 23 changements de décors en 2 heures 20, 230 costumes d’une variété étourdissante auxquels s’ajoutent des maquillages, des perruques, des dentiers et du rouge carmin à l’infini pour nos regards éblouis par cette féérie.
Seul bémol : une certaine noirceur dans la mise en scène qui pourrait dérouter le jeune public mais que la scénographie énergique ajoutée de tableaux et de chorégraphie admirables vient vite faire oublier.
Que serait la spiritualité d’un tel spectacle si l’on omettait de saluer l’orchestre de Stan Cramer directeur musical résident à Mogador jouant sa musique en direct dans la « fosse » enchaînant avec force et vigueur des thèmes musicaux déjà exécutés dans des versions étrangères ?
Si Noël est une fête remplie de présents, Roman Polanski a choisi la France pour nous en offrir un, bien singulier et inoubliable, à découvrir et à voir en famille au théâtre Mogador sans tarder.