L'Affaire de la rue de Lourcine
de Eugène Labiche
Mise en scène de Yann Dacosta
Avec Jean-Pascal Abribat, Pierre Delmotte, Hélène Francisci, Benjamin Guillard, Guillaume Marquet, les musiciens Pauline Denize, Pablo Elcoq
L'Affaire de la rue Lourcine, une intrigue menée comme un polar américain de série B, les comédiens se tirent la réplique à la vitesse d'un colt, les morts font preuve de 'sans-froid', les coupables sont noirs comme charbon en poche, l'alcool lie des amitiés et délie les embrouilles.
Cette pièce a été écrite à trois mains, Eugène Labiche, Edouard Martin et Albert Monnier. Montée pour la première fois sur la scène du Théâtre du Palais Royal le 26 mars 1857, Labiche se plut à dire qu'elle avait tout d'une turlupinade. Un vaudeville cauchemardesque, une folie exagérée, un texte syntaxé dans sa plus simple expression.
Après une soirée bien arrosée, Lenglumé se réveille dans un état tiers. A sa surprise, un inconnu s'est invité sous ses draps. Un trou de mémoire l'envahit, le doute s'installe. Les effluves d'alcool dissipés, les souvenirs refont surface, les deux hurluberlus se rappellent s'être rencontrés au repas des Labadens. Un article de l'édition locale relate la découverte, rue de Lourcine, du cadavre mutilé d'une jeune charbonnière.
L'horreur de l'annonce faite au cours du déjeuner ouvre le propos, suscite des interrogations. Des points de suspension s'ouvrent sur des sous-entendus et les silences se font vacarme. L'Affaire de la rue Lourcine est une comédie grinçante qui pointe du doigt la bourgeoisie des faubourgs. Lenglumé est rentier, sa femme un doux mélange d'arrogance et d'insolence. Mistingue, l'inconnu de la veille, se revendique chef cuisinier. Le petit personnel a juste le droit de s'exécuter sans rechigner.
Labiche se stylise dans la méprise, du quiproquo il construit ses pièces. Ses forces vives, des personnages obsessionnels, des répliques courtes. Son théâtre, faire vivre la scène, amuser le public.
Que reste-t-il de Labiche aujourd'hui, des vaudevilles qui ont marqués les théâtres de boulevard ? Les mises en scène, copie conforme du Paris haussmannien et de la bourgeoisie, deviennent puantes et désuètes, excepté pour un public occasionnel qui va rire d'un Feydeau comme elle rirait d'un auteur à deux pièces et puis s'en va. Yann Dacosta s'est lancé dans un exercice qui témoigne d'une volonté de 'déstandardiser' Labiche en imposant une scène populaire où l'absurde côtoie le contemporain. La mise en scène ne déroge en rien à la mécanique d'écriture de l'auteur éponyme. Dacosta pratique la coupe franche, le mot reste entier. L'intrigue se révèle haletante et désordonnée par moment quand les personnages se dispersent dans un jeu qui n'appartient plus à la pièce. Moderniser Labiche, un exercice de haute voltige qui demande de l'entrainement dans les jetées et les prises en main.
La mise en scène de Dacosta, une histoire qui se tient à l'histoire. Ce vaudeville-cauchemar possède les bons côtés qui rappellent Brecht et Kafka et l'intensité va dans ce sens. Le ton s'apparente à Marivaux dans la relation d'homme à homme et s'écoute lyrique, façon cabaret et caf'con', clin d'œil à Toulouse-Lautrec ou à Bruant.
Les musiciens Pauline Denize au violon et Pablo Elcoq à la guitare mènent concert et rythment leurs cordes sur l'intensité des mises en situation.
Les comédiens s'investissent généreusement dans l'interprétation de leur personnage. Peut-être leur est-il demandé de trop se donner quand ils pourraient prendre de la distance pour mieux se familiariser avec la scénographie dans laquelle ils se cherchent un peu.
L'Affaire de la rue Lourcine de Yann Dacosta et Jean-Pascal Abribat, Pierre Delmotte, Hélène Francisci, Benjamin Guillard, Guillaume Marquet et les musiciens Pauline Denize et Pablo Elcoq a le mérite d'exister et devrait faire un bon bout de chemin après la scène du Théâtre de l'Ouest Parisien.
Après une soirée bien arrosée, Lenglumé se réveille dans un état tiers. A sa surprise, un inconnu s'est invité sous ses draps. Un trou de mémoire l'envahit, le doute s'installe. Les effluves d'alcool dissipés, les souvenirs refont surface, les deux hurluberlus se rappellent s'être rencontrés au repas des Labadens. Un article de l'édition locale relate la découverte, rue de Lourcine, du cadavre mutilé d'une jeune charbonnière.
L'horreur de l'annonce faite au cours du déjeuner ouvre le propos, suscite des interrogations. Des points de suspension s'ouvrent sur des sous-entendus et les silences se font vacarme. L'Affaire de la rue Lourcine est une comédie grinçante qui pointe du doigt la bourgeoisie des faubourgs. Lenglumé est rentier, sa femme un doux mélange d'arrogance et d'insolence. Mistingue, l'inconnu de la veille, se revendique chef cuisinier. Le petit personnel a juste le droit de s'exécuter sans rechigner.
Labiche se stylise dans la méprise, du quiproquo il construit ses pièces. Ses forces vives, des personnages obsessionnels, des répliques courtes. Son théâtre, faire vivre la scène, amuser le public.
Que reste-t-il de Labiche aujourd'hui, des vaudevilles qui ont marqués les théâtres de boulevard ? Les mises en scène, copie conforme du Paris haussmannien et de la bourgeoisie, deviennent puantes et désuètes, excepté pour un public occasionnel qui va rire d'un Feydeau comme elle rirait d'un auteur à deux pièces et puis s'en va. Yann Dacosta s'est lancé dans un exercice qui témoigne d'une volonté de 'déstandardiser' Labiche en imposant une scène populaire où l'absurde côtoie le contemporain. La mise en scène ne déroge en rien à la mécanique d'écriture de l'auteur éponyme. Dacosta pratique la coupe franche, le mot reste entier. L'intrigue se révèle haletante et désordonnée par moment quand les personnages se dispersent dans un jeu qui n'appartient plus à la pièce. Moderniser Labiche, un exercice de haute voltige qui demande de l'entrainement dans les jetées et les prises en main.
La mise en scène de Dacosta, une histoire qui se tient à l'histoire. Ce vaudeville-cauchemar possède les bons côtés qui rappellent Brecht et Kafka et l'intensité va dans ce sens. Le ton s'apparente à Marivaux dans la relation d'homme à homme et s'écoute lyrique, façon cabaret et caf'con', clin d'œil à Toulouse-Lautrec ou à Bruant.
Les musiciens Pauline Denize au violon et Pablo Elcoq à la guitare mènent concert et rythment leurs cordes sur l'intensité des mises en situation.
Les comédiens s'investissent généreusement dans l'interprétation de leur personnage. Peut-être leur est-il demandé de trop se donner quand ils pourraient prendre de la distance pour mieux se familiariser avec la scénographie dans laquelle ils se cherchent un peu.
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Philippe Delhumeau
12/10/2014
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