Houria, la femme que j'étais
de Gaspare Dori
Mise en scène de Christophe Luthringer
Avec Pamella Edouard
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Du 06/03/2004 au 24/04/2004
Samedi à 17 h 30.
Théâtre de Nesle
8, rue de Nesle
75006 PARIS
Métro Odéon
01 46 34 61 04
''Je ne suis pas une femme, je ne suis pas un homme, je suis une personne, j’existe et je brûle de vie. Souvenez vous de moi''. S’il est difficile d’oublier Houria, cette femme afghane qui, du fond de sa cellule résiste à la force aveugle de l’abus du pouvoir, on ne peut pas rester non plus amnésique face à l’interprétation parfaitement maîtrisée de la comédienne Paméla Edouard. Une interprétation fluide qui, par la magie du geste et du jeu, paraît couler de source.
Portrait croisé de deux femmes libres qui, par le chemin de la pensée et de l’imagination, se sont rencontrées. Une rencontre u-topique et u-chronique entre Paméla et Houria.
Portrait croisé de deux femmes libres qui, par le chemin de la pensée et de l’imagination, se sont rencontrées. Une rencontre u-topique et u-chronique entre Paméla et Houria.
La Theatrotheque.com : La première question qui me vient à l’esprit, le titre de la pièce y est peut-être pour quelque chose, est de savoir quelle femme vous êtes ?
Pamella Edouard :
Je ne sais si femme je suis. Je pense que je suis une personne. Tout dépend ce que l’on met derrière le mot "Femme". C’est difficile de vous dire qui je suis, mais je peux vous dire ce que je fais. Je fais du théâtre, j’aime les gens, j’essaie de les écouter, j’écris, je peins. Je fais beaucoup de choses...
Vous êtes d’origine Mauricienne, vous vivez à Paris, votre formation théâtrale s’est construite principalement en Afrique. Votre parcours pourrait être celui d’un globe-trotter. Vous sentez-vous, aujourd’hui, libre ?
Cela fait longtemps que je me sens libre. Heureusement pour moi ! De mère hindoue et de père catholique, j’ai vécu dans une famille où les religions ont une importance capitale et un pouvoir énorme. Sur l’île Maurice, les religions peuvent vous asphyxier, vous étouffer. Le meilleur moyen de m’exprimer était de faire du théâtre. Quand vous vivez dans une famille où les religions ont des règles très strictes et précises, décider de rentrer à 19 heures et non pas à 18 heures, c’est quelque chose ! De même, quitter le domicile parental sans être marié, c’est inconcevable, inadmissible. Quitter l’île Maurice pour venir en Occident sans penser à l’argent, ni au toit, ni au climat et en assumer les conséquences, c’est une forme de liberté. Et je continue dans cette liberté.Quelle a été votre première impression en lisant le texte de Gaspare Dori ?
Je me suis dit "cette femme est trop forte, ça ne peut pas être moi". J’en ai parlé à Gaspare. Au fur et à mesure du travail accompli, j’ai compris que la faiblesse pouvait être aussi une force humaine.D’un point de vue humain, qui est Houria ?
Je pense que c’est une femme comme toutes les autres. Si elle avait pu continuer à vivre, elle aurait pu être poète ou peintre. Son imaginaire est très développé, c’est une femme d’une extrême sensibilité.Quelle place tient-elle dans votre vie ?
Sa force m’a donnée le courage de dire "NON" à beaucoup de choses et de mieux comprendre ce qui m’est arrivé personnellement. Quand j’ai vraiment compris ce que voulait exprimer cette femme, cela m’a permis de régler des comptes avec mon passé et avec un monde constitué d’hommes, pour ainsi dire "machistes".Peut-on, à ce propos, établir un lien entre votre personnage et votre vie personnelle ?
Oui, bien sûr. La solitude qu’elle a vécue, je la connais, je l’ai vécue aussi. L’emprisonnement, je l’ai connu également, certainement sous des formes différentes, mais je sais ce qu’est l’emprise de la religion, jusqu’à quel extrême elle peut pousser les gens.Vous parliez, à l’instant, d’emprisonnement. Que pensez-vous de la phrase du romancier Roch Carrier : "L’Histoire nous dit que les chemins de la liberté passent par les prisons" ?
Oui, malheureusement. C’est un fait. Le problème, c’est qu’on ne tire jamais de leçons de l’Histoire, on refait exactement les mêmes erreurs. Pourquoi avoir choisi cette pièce ?
Parce que j’ai envie de dire, à tous les hommes et à toutes les femmes qui subissent à un moment donné des violences, d’agir et de refuser de se sentir humiliés.Vous sentez-vous une responsabilité particulière de ce point de vue-là ?
Quand j’interprète ce rôle, j’ai une responsabilité de comédienne, une responsabilité artistique (d’expression) et une responsabilité vis-à-vis de moi en essayant d’être le plus sincère possible, mais je ne me sens pas pour autant responsable du cas des autres femmes.Pour terminer, quel portrait chinois dresseriez-vous de cette femme afghane ? Si Houria était un péché ?
Elle serait le sourire. Avec le régime des talibans, les femmes n’avaient pas le droit de rire, de sourire. Le sourire était et est perçu comme une forme de séduction.Un signe de ponctuation ?
Une virgule. Avec Houria, il n’y a pas de point, ni d’exclamation, ni d’interrogation. On ne sait jamais si elle a dit son dernier mot.Un hymne, une chanson ?
I will survive. "Même si vous me lapidez et me jetez des pierres, je survirai, je survivrai...".Et une réplique ?
"Je ne suis pas une femme, je ne suis pas un homme, je suis une personne, j’existe et je brûle de vie. Souvenez vous de moi".
Alain Balseiro
06/04/2004

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