


Sortie d’usine
de Nicolas Bonneau
Mise en scène de Anne Marcel
Avec Nicolas Bonneau
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Du 24/04/2014 au 18/05/2014
Du jeudi au samedi à 20h, dimanche à 15h. Relâche le 17 mai.
Le Grand Parquet
35 rue d'Aubervilliers
Jardin d'Eole
75018 PARIS
Métro La Chapelle (2)
01 40 05 01 50
Site Internet
L’ouvrier a toujours raison, Je déclare avec le patron, L’usine est l’avenir de l’homme, Entre l’ancien et le nouveau, Votre lutte à tous les niveaux, L’usine est l’avenir de l’homme, Pour travailler dans la souffrance, Pour contrôler les cadences, L’usine est l’avenir de l’homme, Chaque chose enfin fabriquée, Tout dans l’atelier va changer, Je déclare avec le patron, L’usine est l’avenir de l’homme. (Paroles extraites et modifiées de la chanson de Jean Ferrat, La femme est l’avenir de l’homme).
Nicolas Bonneau rentre en scène le poing levé sous un néon dégageant une lumière anonyme et sans ombre. Des chants partisans s’élèvent dans les curs, des révolutionnaires battent le fer pendant que Jean Jaurès et Karl Marx croisent le verbe. Le conteur entonne l’enfer contemporain de la condition ouvrière dans les usines. Une prose de verres partagés avec des retraités chez lesquels il recueille des témoignages de leur vie ouvrière passée. Ces gens n’ont rien à raconter et à quoi ça sert ce spectacle.
Quelque part en Poitou-Charentes, Gilbert Simoneau ouvre la porte de sa maison et invite le public à écouter son histoire. Un quotidien rythmé dès quatre heures du matin par les infos de France Inter, le réveil de Gilbert. Une toilette expresse, un bol de café noir avalé et direction l’usine. Dans son vieux pardessus râpé, il s’en allait hiver, été, dans le petit matin frileux, Gilbert, extrait de Mon vieux de Daniel Guichard.
Les grandes cheminées se profilent dans la nuit, les épaisses fumées dessinent des formes énigmatiques qui se dispersent dans l’obscurité. Le mur d’enceinte, les fils barbelés, la grille d’entrée, le gardien, le vestiaire, des casiers, de grands couloirs impersonnels, une atmosphère pesante. Le poumon de l’usine inspire dès que la porte coulissante s’ouvre sur l’atelier n°13. Le poumon de l’usine respire avec le bruit des machines, les émanations des produits divers, les copains occupés à leur poste de travail.
A l’usine, il y a Gilbert et les autres, Dédé, le délégué syndical, le gardien, le contre-maître, le patron. Des personnalités dont Nicolas s’empare avec vérité et justesse, pudeur et espièglerie. A chacune, il accorde une définition humaine accrochée à une toile sociale hiérarchisée par le port du vêtement.
Gilbert, c’est un bonhomme doux, rêveur, ainsi le décrit Catherine, son épouse. Jamais un mot plus haut que l’autre, l’humeur calée sur les aiguilles du réveil, de la montre et des trente-cinq horloges de l’usine.
Catherine est couturière chez Sans Contrefaçon, une maison qui polissonne la dentelle sur des dessous féminins affriolants. Les cliquetis répétés des machines à coudre meublent l’espace jusqu’à l’heure des pauses syndicales et du déjeuner. Dans l’atelier, il y a Catherine et les autres, Sur Sourire, Rosita, Amélie, Pissette. Des femmes en blouse rose qui uvrent du haut de gamme, elles qui n’ont pour ressource que le SMIC.
Nicolas Bonneau met du cur à l’ouvrage dans l’usinage des conditions de travail des ouvriers rapportées avec leurs mots et leurs souvenirs. Conteur et comédien, il mime à la parole des postures, des expressions, des regards. En sa bouche, l’atelier n°13 revit avec Gilbert, la salle de confection de Catherine laisse deviner des conversations féminines entrecoupées par le brouhaha ambiant des machines.
Sortie d’usine est construit sur des fragments d’hommes et de femmes, lesquels considérèrent leur existence articulée comme une mécanique industrielle, sociale et familiale. L’usine était de toutes les conversations à la maison, au café, chez les commerçants. La semaine des trente-cinq heures n’existait pas, les trois-huit rythmés les semaines, lesquels étaient inscrits sur le calendrier des Postes et Télécommunications pour ne pas se tromper. Les syndicats commençaient à pointer du doigt les patrons, les revendications allaient de bon train, les patrons cédaient et les ouvriers affichaient un sourire vainqueur.
Nicolas Bonneau sait de quoi il parle, son père a été ouvrier pendant trois décennies. Son texte s’écoute comme les chansons engagées de Jean Ferrat, Léo Ferré et Mouloudji. Sur scène, sa performance est ajustée avec une précision d’artiste-ouvrier qui lui appartient.
De l’ensemble des témoignages recueillis par Nicolas Bonneau, il en ressort qu’on ne naît pas ouvrier, on le devient.
Quelque part en Poitou-Charentes, Gilbert Simoneau ouvre la porte de sa maison et invite le public à écouter son histoire. Un quotidien rythmé dès quatre heures du matin par les infos de France Inter, le réveil de Gilbert. Une toilette expresse, un bol de café noir avalé et direction l’usine. Dans son vieux pardessus râpé, il s’en allait hiver, été, dans le petit matin frileux, Gilbert, extrait de Mon vieux de Daniel Guichard.
Les grandes cheminées se profilent dans la nuit, les épaisses fumées dessinent des formes énigmatiques qui se dispersent dans l’obscurité. Le mur d’enceinte, les fils barbelés, la grille d’entrée, le gardien, le vestiaire, des casiers, de grands couloirs impersonnels, une atmosphère pesante. Le poumon de l’usine inspire dès que la porte coulissante s’ouvre sur l’atelier n°13. Le poumon de l’usine respire avec le bruit des machines, les émanations des produits divers, les copains occupés à leur poste de travail.
A l’usine, il y a Gilbert et les autres, Dédé, le délégué syndical, le gardien, le contre-maître, le patron. Des personnalités dont Nicolas s’empare avec vérité et justesse, pudeur et espièglerie. A chacune, il accorde une définition humaine accrochée à une toile sociale hiérarchisée par le port du vêtement.
Gilbert, c’est un bonhomme doux, rêveur, ainsi le décrit Catherine, son épouse. Jamais un mot plus haut que l’autre, l’humeur calée sur les aiguilles du réveil, de la montre et des trente-cinq horloges de l’usine.
Catherine est couturière chez Sans Contrefaçon, une maison qui polissonne la dentelle sur des dessous féminins affriolants. Les cliquetis répétés des machines à coudre meublent l’espace jusqu’à l’heure des pauses syndicales et du déjeuner. Dans l’atelier, il y a Catherine et les autres, Sur Sourire, Rosita, Amélie, Pissette. Des femmes en blouse rose qui uvrent du haut de gamme, elles qui n’ont pour ressource que le SMIC.
Nicolas Bonneau met du cur à l’ouvrage dans l’usinage des conditions de travail des ouvriers rapportées avec leurs mots et leurs souvenirs. Conteur et comédien, il mime à la parole des postures, des expressions, des regards. En sa bouche, l’atelier n°13 revit avec Gilbert, la salle de confection de Catherine laisse deviner des conversations féminines entrecoupées par le brouhaha ambiant des machines.
Sortie d’usine est construit sur des fragments d’hommes et de femmes, lesquels considérèrent leur existence articulée comme une mécanique industrielle, sociale et familiale. L’usine était de toutes les conversations à la maison, au café, chez les commerçants. La semaine des trente-cinq heures n’existait pas, les trois-huit rythmés les semaines, lesquels étaient inscrits sur le calendrier des Postes et Télécommunications pour ne pas se tromper. Les syndicats commençaient à pointer du doigt les patrons, les revendications allaient de bon train, les patrons cédaient et les ouvriers affichaient un sourire vainqueur.
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De l’ensemble des témoignages recueillis par Nicolas Bonneau, il en ressort qu’on ne naît pas ouvrier, on le devient.
Philippe Delhumeau
04/05/2014

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