


Deux Frères
de Fausto Paravidino
Mise en scène de Erika Vandelet
Avec Marie Fortuit, Florian Le Scouarnec, Raphael Poli
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Du 03/04/2014 au 12/04/2014
20h30. Relâche mardi 8 et mercredi 9 avril.
La Maille - Cie Théâtre A
43 rue du Coq Français
93260 LES LILAS
Métro Mairie des Lilas (11)
01 75 34 88 79
Site Internet
Deux Frères, la pièce de Fausto Paravidino, un constat sans équivoque sur le mal-vivre de la génération des vingt – trente ans.
S’il est des textes qui marquent de leur empreinte les troubles d’une époque vécus de l’intérieur par la jeunesse, celui de Fausto Paravidino en est. Cette pièce, résulte-t-elle d’une expérience individuelle ou de propos rapportés par des gens de sa génération ? De préciser que l’auteur italien a une vingtaine d’années au moment où il écrit Deux frères. Un âge où l’écriture n’est plus tout à fait fleur bleue et encore loin d’être tête de bois. Un âge où il est difficile de se frayer un chemin dans le monde des adultes. Avoir vingt ans, c’est un passage étroit entre la cour des petits et la cour des grands.
Fausto Paravidino a la plume mature d’un Moravia, d’un Sartre ou d’un Camus chez les contemporains. Il insiste sur des phrases courtes construites avec des mots simples, des expressions montées à crue, des points d’interrogation qui s’exclament sur des riens de l’existence. Entre les lignes, se devinent des lumières aveuglantes et des musiques métalliques, lesquelles symbolisent la perte et la recherche des repères.
Des notions qui définissent un cataclysme social véhiculé par la jeunesse actuelle. Erika Vandelet s’est attachée à les reproduire en intégralité dans la mise en scène. Rien n’a été laissé en marge, la colocation, les préservatifs, la bière, les céréales, les mensonges, l’internement psychiatrique, le service militaire pour simuler une envie de nouveau départ, l’amour à un-deux-trois, la famille.
Deux frères, Lev et Boris vivent sous le même toit avec Erika, une jeune et provocante jeune femme. Qui dit cohabitation, dit règles de vie et une entente partagée en bien des sujets. Erika aime le sexe, Lev aime le cul. Boris se gratte la tête, réfléchit et essaie d’imposer une ligne de conduite dans le foyer.
La scénographie, un ensemble d’introductions techniques due à une concentration d’énergies artistiques et créatives qui se soudent au décor. A La Maille, le peu devient grand entre les mains d’Erwan Tassel à la création lumières, Guillaume Bariou à la bande son, Jean-Claude Furet et Eric Minette à la construction des décors, Jacques-Benoit Dardant à la régie et Jean-Louis Raynaud pour la scénographie.
L’appartement s’ouvre sur un huis-clos, le public assiste intimement à l’histoire de Lev, Boris et Erika. L’ordinaire glisse dans une réalité émaillée de tensions et de désordre. Les instincts virent de l’amour à la haine, de l’isolement à l’inconscience. La relation, aussi fusionnelle soit-elle entre Lev et Boris, s’enlise dans des travers moraux et physiques. Erika, jeune femme paumée à l’apparence fragile, se joue des sentiments de Lev à son égard. Dans le jeu du ‘je t’aime moi non plus’, Erika provoque, excite et fuit pour tromper des envies de ‘je vais et je viens entre tes reins’. Lev porte un regard bestial sur sa proie, ses pulsions se manifestent par des colères soudaines et des coups de gueule terribles. Boris, sous ses faux airs de garçon timide, attise les braises de la tension dès que son frère ou Erika s’absentent.
Les comportements sont étroitement liés à l’importance accordée à la lumière. La verrière sert de refuge et filtre clarté et clair-obscur projetés en avant-scène. Des corps se profilent, des ombres apparaissent et disparaissent aussi rapidement que le rythme s’accélère. L’espace permet une liberté de mouvements, une dynamique déclenchée par des individualités fortes. Scène-aquarium où le désir et le charnel évoquent un théâtre-passion, scène-foudroiement où les rapports déstabilisent l’intimité des lieux et la complicité entre les trois personnages.
Erika Vandelet assure une mise en scène juste, intense, factuelle, laquelle s’accroche aux séismes de la jeunesse d’aujourd’hui. Un rapport du lien à la réalité qui produit un effet complexe et labyrinthique dans lequel Marie Fortuit, Florian Le Scouarnec, Raphael Poli s’exécutent avec une gravité obsessionnelle.
Marie Fortuit, Erika, joue pour de vrai cette jeune femme qui a fui une unité psychiatrique pour se retrouver entre Lev et Boris. Elle sème l’amour et récolte les embrouilles avec une aisance déconcertante. N’est-ce pas là le propre des comédiens qui vivent leur rôle avec exigence et profondeur. Marie en est et il est un plaisir toujours renouvelé de la voir sur scène car elle est intègre et tout en une.
Florian Le Scouarnec, Lev, un rôle taillé à la hauteur de ce jeune comédien de vingt-deux ans promis à un bel avenir car il impose par sa présence et sa voix.
Raphael Poli, Boris, l’entre-deux qui trouve sa place avec l’art et la faconde des grands narrateurs. Raphael porte en bouche l’éloquence de Fabrice Luchini, ce comédien a un quelque chose qui le rend subtil et attachant.
Deux Frères, une pièce très actuelle qui parle jeunesse à toutes les générations. Une belle réussite.
Fausto Paravidino a la plume mature d’un Moravia, d’un Sartre ou d’un Camus chez les contemporains. Il insiste sur des phrases courtes construites avec des mots simples, des expressions montées à crue, des points d’interrogation qui s’exclament sur des riens de l’existence. Entre les lignes, se devinent des lumières aveuglantes et des musiques métalliques, lesquelles symbolisent la perte et la recherche des repères.
Des notions qui définissent un cataclysme social véhiculé par la jeunesse actuelle. Erika Vandelet s’est attachée à les reproduire en intégralité dans la mise en scène. Rien n’a été laissé en marge, la colocation, les préservatifs, la bière, les céréales, les mensonges, l’internement psychiatrique, le service militaire pour simuler une envie de nouveau départ, l’amour à un-deux-trois, la famille.
Deux frères, Lev et Boris vivent sous le même toit avec Erika, une jeune et provocante jeune femme. Qui dit cohabitation, dit règles de vie et une entente partagée en bien des sujets. Erika aime le sexe, Lev aime le cul. Boris se gratte la tête, réfléchit et essaie d’imposer une ligne de conduite dans le foyer.
La scénographie, un ensemble d’introductions techniques due à une concentration d’énergies artistiques et créatives qui se soudent au décor. A La Maille, le peu devient grand entre les mains d’Erwan Tassel à la création lumières, Guillaume Bariou à la bande son, Jean-Claude Furet et Eric Minette à la construction des décors, Jacques-Benoit Dardant à la régie et Jean-Louis Raynaud pour la scénographie.
L’appartement s’ouvre sur un huis-clos, le public assiste intimement à l’histoire de Lev, Boris et Erika. L’ordinaire glisse dans une réalité émaillée de tensions et de désordre. Les instincts virent de l’amour à la haine, de l’isolement à l’inconscience. La relation, aussi fusionnelle soit-elle entre Lev et Boris, s’enlise dans des travers moraux et physiques. Erika, jeune femme paumée à l’apparence fragile, se joue des sentiments de Lev à son égard. Dans le jeu du ‘je t’aime moi non plus’, Erika provoque, excite et fuit pour tromper des envies de ‘je vais et je viens entre tes reins’. Lev porte un regard bestial sur sa proie, ses pulsions se manifestent par des colères soudaines et des coups de gueule terribles. Boris, sous ses faux airs de garçon timide, attise les braises de la tension dès que son frère ou Erika s’absentent.
Les comportements sont étroitement liés à l’importance accordée à la lumière. La verrière sert de refuge et filtre clarté et clair-obscur projetés en avant-scène. Des corps se profilent, des ombres apparaissent et disparaissent aussi rapidement que le rythme s’accélère. L’espace permet une liberté de mouvements, une dynamique déclenchée par des individualités fortes. Scène-aquarium où le désir et le charnel évoquent un théâtre-passion, scène-foudroiement où les rapports déstabilisent l’intimité des lieux et la complicité entre les trois personnages.
Erika Vandelet assure une mise en scène juste, intense, factuelle, laquelle s’accroche aux séismes de la jeunesse d’aujourd’hui. Un rapport du lien à la réalité qui produit un effet complexe et labyrinthique dans lequel Marie Fortuit, Florian Le Scouarnec, Raphael Poli s’exécutent avec une gravité obsessionnelle.
Marie Fortuit, Erika, joue pour de vrai cette jeune femme qui a fui une unité psychiatrique pour se retrouver entre Lev et Boris. Elle sème l’amour et récolte les embrouilles avec une aisance déconcertante. N’est-ce pas là le propre des comédiens qui vivent leur rôle avec exigence et profondeur. Marie en est et il est un plaisir toujours renouvelé de la voir sur scène car elle est intègre et tout en une.
Florian Le Scouarnec, Lev, un rôle taillé à la hauteur de ce jeune comédien de vingt-deux ans promis à un bel avenir car il impose par sa présence et sa voix.
Raphael Poli, Boris, l’entre-deux qui trouve sa place avec l’art et la faconde des grands narrateurs. Raphael porte en bouche l’éloquence de Fabrice Luchini, ce comédien a un quelque chose qui le rend subtil et attachant.
Deux Frères, une pièce très actuelle qui parle jeunesse à toutes les générations. Une belle réussite.
Philippe Delhumeau
06/04/2014

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