L'Anarchiste
de Soth Polin
Mise en scène de Jean-Baptiste Phou
Avec Jean-Baptiste Phou, Elizabeth Bardin
Un spectacle qui fait sortir des stéréotypes sur le Cambodge et les Cambodgiens... et cela aussi, c’est la mission de tout artiste.
Paris, 1979. Virak, cambodgien en exil devenu chauffeur de taxi, sort indemne d’un accident de voiture. Pendant que sa passagère, une touriste anglaise, se meurt, le personnage, sorte de anti-héros, déverse sa douleur et sa rage, raconte et revit sa descente aux enfers intimement liée à l’histoire de sa première patrie. Journaliste politique, il se sent responsable de l’ascension au pouvoir des Khmers rouges. Car et c’est l’intérêt de ce texte, autofiction avant l’heure les démons intérieurs du personnage vont mener la danse (macabre) en écho aux démons qui minent alors le Cambodge.
Tout commence le 22 novembre 1963, le jour de son mariage avec la fille du gouverneur de Kompong Chhnang, le jour de l’assassinat du président Kennedy. Ce sang sur ses noces prend valeur de symbole (on sait comme la plupart des Khmers sont superstitieux et croit aux signes annonciateurs). En outre, il apprend rapidement que sa femme n’est pas la fille de son père mais une "bâtarde", raison ou prétexte pour la tromper sans vergogne, notamment avec sa belle belle-sœur, la belle Mona...
Dès lors tout se grippe et fait chaos : l’homme brillant, éditeur, journaliste, écrivain à succès, accumulera les erreurs et partira pour la France avant l’arrivée des Khmers rouges en abandonnant tout, y compris l’estime de soi. La culpabilité va le tarauder sans parler d’une sexualité qu’il ne contrôle pas. La pièce le met en scène au moment du dernier épisode de cette chute sans possibilité de rédemption.
Le spectacle prend la forme d'un monologue exalté que Jean-Baptiste Phou donne avec une fougue qui nous emporte souvent, monologue auquel se mêlent danse traditionnelle khmère et contemporaine, musiques originales, vidéo d'animation et images d'archives. La danseuse Élisabeth Bardin, personnifie les figures féminines de la pièce aux côtés de Jean-Baptiste Phou qui en a assuré l’adaptation et la mise en scène. Après « Cambodge me voici », sa première pièce qui traite de l’identité, de l’exil et de la mémoire, pourquoi avoir choisi ce texte si noir, d’une grande désespérance ? Quand, en 2010, il lit L’Anarchiste paru en 1979, il est fasciné par le propos, la qualité et la violence de l’écriture (précisons que l’auteur qui a eu Saloth Sar, un certain Pol Pot, comme professeur de français, était lui-même professeur de philo) et tout de suite, "de fortes images surgissent"...
Il s’en explique : "Dans un pays où la quasi totalité des auteurs a été décimé, ce roman n’est pas uniquement un témoignage sur le Cambodge. Il s’agit bel et bien d’une œuvre majeure et incontournable, d’un chef d’uvre de littérature écrit dans une langue crue, envoutante et dérangeante."
"Non seulement Soth Polin nous éclaire sur l’histoire complexe et la politique d’avant-guerre, sur les rouages et l’influence des médias qui flirtent avec les plus hautes sphères du pouvoir, mais il explore la nature humaine dans ce qu’elle a de plus pervers et violent. Au fil des pages, on en vient à douter de l’homme... N’est-ce pas là la mission de l’artiste : susciter l’émotion, provoquer le questionnement, bousculer... Ce spectacle fait découvrir un pan de l’histoire et un texte encore trop peu connus, pour se souvenir, que le pire n’est jamais loin. Et dans la noirceur, peut-être, jaillira une étincelle..."
Ajoutons que ce spectacle, même s’il peut nous faire sortir de nos gonds, nous fait aussi sortir des stéréotypes sur le Cambodge et les Cambodgiens... et cela aussi c’est la mission de tout artiste.
Tout commence le 22 novembre 1963, le jour de son mariage avec la fille du gouverneur de Kompong Chhnang, le jour de l’assassinat du président Kennedy. Ce sang sur ses noces prend valeur de symbole (on sait comme la plupart des Khmers sont superstitieux et croit aux signes annonciateurs). En outre, il apprend rapidement que sa femme n’est pas la fille de son père mais une "bâtarde", raison ou prétexte pour la tromper sans vergogne, notamment avec sa belle belle-sœur, la belle Mona...
Dès lors tout se grippe et fait chaos : l’homme brillant, éditeur, journaliste, écrivain à succès, accumulera les erreurs et partira pour la France avant l’arrivée des Khmers rouges en abandonnant tout, y compris l’estime de soi. La culpabilité va le tarauder sans parler d’une sexualité qu’il ne contrôle pas. La pièce le met en scène au moment du dernier épisode de cette chute sans possibilité de rédemption.
Le spectacle prend la forme d'un monologue exalté que Jean-Baptiste Phou donne avec une fougue qui nous emporte souvent, monologue auquel se mêlent danse traditionnelle khmère et contemporaine, musiques originales, vidéo d'animation et images d'archives. La danseuse Élisabeth Bardin, personnifie les figures féminines de la pièce aux côtés de Jean-Baptiste Phou qui en a assuré l’adaptation et la mise en scène. Après « Cambodge me voici », sa première pièce qui traite de l’identité, de l’exil et de la mémoire, pourquoi avoir choisi ce texte si noir, d’une grande désespérance ? Quand, en 2010, il lit L’Anarchiste paru en 1979, il est fasciné par le propos, la qualité et la violence de l’écriture (précisons que l’auteur qui a eu Saloth Sar, un certain Pol Pot, comme professeur de français, était lui-même professeur de philo) et tout de suite, "de fortes images surgissent"...
Il s’en explique : "Dans un pays où la quasi totalité des auteurs a été décimé, ce roman n’est pas uniquement un témoignage sur le Cambodge. Il s’agit bel et bien d’une œuvre majeure et incontournable, d’un chef d’uvre de littérature écrit dans une langue crue, envoutante et dérangeante."
"Non seulement Soth Polin nous éclaire sur l’histoire complexe et la politique d’avant-guerre, sur les rouages et l’influence des médias qui flirtent avec les plus hautes sphères du pouvoir, mais il explore la nature humaine dans ce qu’elle a de plus pervers et violent. Au fil des pages, on en vient à douter de l’homme... N’est-ce pas là la mission de l’artiste : susciter l’émotion, provoquer le questionnement, bousculer... Ce spectacle fait découvrir un pan de l’histoire et un texte encore trop peu connus, pour se souvenir, que le pire n’est jamais loin. Et dans la noirceur, peut-être, jaillira une étincelle..."
Ajoutons que ce spectacle, même s’il peut nous faire sortir de nos gonds, nous fait aussi sortir des stéréotypes sur le Cambodge et les Cambodgiens... et cela aussi c’est la mission de tout artiste.
Dane Cuypers
02/04/2014
Les dates : jeudi 3 et vendredi 4 avril à 20h30, et dimanche 6 avril à 17h au théâtre Le Silo, Montoire-sur-le-Loire (41), réservation : 02 54 85 15 16. Vendredi 11 avril à 20h30 à la salle Maurice Koehl, Bussy-Saint-Georges (77), réservation : 01 64 66 60 01. Lundi 14 avril à 20h et mardi 15 avril à 15h et 20h au Vingtième Théâtre, Paris, réservation : 01 48 65 97 90 ou [site]
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