Crime et Châtiment
de Fiodor Dostoïevski
Mise en scène de Benjamin Knobil
Avec Dominique Jacquet, Loredana Von Allmen, Romain Lagarde, Mathieu Loth, Franck Michaud
Benjamin Knobil propose une version retraduite de la pièce de Dostoïevski, Crime et Châtiment, en y insufflant la douleur intrinsèque d’un homme, Raskolnikov, confondue à un misérabilisme social.
Labyrinthe existentiel de personnages enclins à supporter la violence sociale, Fiodor Dostoïevski a écrit une uvre majeure de la littérature russe du XIXe siècle. Outrage, perversité, déraison, la main de l’auteur est guidée par un cauchemar qui s’engouffre dans la rue, dans les maisons, dans les âmes. Une société qui survit pour vivre, des hommes qui s’accrochent à l’alcool pour s’enivrer et oublier leur sinistre condition, des femmes qui escomptent des lendemains meilleurs comme l’usurière qui compte ses sous. La noirceur du roman de Dostoïevski, une eau-forte en miroir au Ventre de Paris d’Emile Zola, un parallèle esthétique dessiné sur des ombres se profilant sur le clair-obscur de la crudité humaine, la crasse des miséreux.Sur la scène de l’Atalante, le travail d’écriture de Benjamin Knobil s’appuie une dynamique de mouvements architecturaux activés par l’élément moteur de la scénographie, le plateau tournant, et la déambulation des comédiens interprétant tour-à-tour plusieurs personnages.L’espace se partage à 360 degrés, le décor se construit dans un jeu de cloisons coulissantes, de portes dérobées qui s’ouvrent sur un univers propre à l’imagination. La subtilité de la scénographie de Jean-Luc Taiffefert et Stéphanie Lathion, l’inspiration de l’inventivité pensée par deux forces vives.Crime et Châtiment, l’histoire d’un jeune homme, Raskolnikov interprété par Franck Michaud, qui vit des maigres bénéfices d’objets troqués contre quelques billets chez l’usurière, jouée par Dominique Jacquet. Les dettes et l’errance gangrènent un quotidien traversé par les affres vécus de l’extérieur et la rencontre d’êtres égarés. Raskolnikov s’emmure dans une torture psychologique après avoir agi à une pulsion, l’assassinat de l’usurière et de sa fille.
Dès lors, l’histoire s’engouffre dans un tourbillon d’immoralité, la réalité mue en perplexité, la conscience glisse progressivement vers la folie, le temps théâtralise les hallucinations.L’écriture de Dostoïevski prend forme dans la mise en scène de Benjamin Knobil, une adaptation réalisée comme un film où l’angoisse mêle frissons et obsessions. Un travail méticuleux et extrêmement intelligent qui mêle la psychose hitchcockienne, tel Le Crime était presque parfait, tourné en 1954 et l’influence des codes cinématographiques des films policiers américains des années 30, tel Le Code criminel de Howard Hawks.Le centre de la scène, un manège articulé pour désorienter, des hommes et des femmes apparaissent et disparaissent, la vitesse déboussole la métaphysique engendrée par les sens et les interdits. L’action se dramatise au fur et à mesure de l’évolution de la pièce, le monde devient sujet à convulsion, la dérision s’invite dans ce déséquilibre humain où se reflètent les extrêmes sociaux.L’il remplace la caméra dans cette adaptation convaincante et très réussie, elle est la projection au XXIe siècle d’un peuple et d’une économie politique qui n’ont guère avancé depuis 1866.La mise en scène de Benjamin Knobil, un parallèle artistique au Collectif Berlin, des réalisateurs européens qui proposent des documentaires intégrant la vidéo et la performance visuelle dans le cycle Holocène, Bonanza, Moscou et Jérusalem. Une façon d’écrire l’histoire de gens extraits à l’anonymat dans des pays où les mots liberté et démocratie ont pour définition prison et censure.Les comédiens excellent dans leur registre respectif et apportent à Crime et Châtiment une respiration nouvelle soufflée par Dominique Jacquet dans les rôles de l’usurière, la mère de Raskolnikov, la passagère dans le métro. Un regard ferme et sensible, une présence remarquable. Romain Lagarde, incarne tour-à-tour, l’ivrogne, le peintre et le juge Porphyre. Son cynisme dépeint un homme caustique et pervers à souhait. Une prestation digne d’un grand comédien. Franck Michaud, alias Raskolnikov, impliqué et appliqué de bout en bout, aucune rature dans le personnage, un point d’exclamation pour plébisciter sa performance. Loredana Von Allmen passe du personnage de la fille de la logeuse à celui de Sonia la prostituée avec une aisance déconcertante. Loredana, l’expression artistique d’une magnifique artiste esquissée dans le regard et dans le mouvement. Mathieu Loth, peintre, policier et ami de Raskolnikov, des patrons taillés sur mesure pour ce comédien qui porte l’assurance du talent en voix et en corps.Crime et Châtiment, une uvre colossale de la littérature, une pièce grandeur nature de Benjamin Knobil, Dominique Jacquet, Loredana Von Allmen, Romain Lagarde, Mathieu Loth, Franck Michaud.
Dès lors, l’histoire s’engouffre dans un tourbillon d’immoralité, la réalité mue en perplexité, la conscience glisse progressivement vers la folie, le temps théâtralise les hallucinations.L’écriture de Dostoïevski prend forme dans la mise en scène de Benjamin Knobil, une adaptation réalisée comme un film où l’angoisse mêle frissons et obsessions. Un travail méticuleux et extrêmement intelligent qui mêle la psychose hitchcockienne, tel Le Crime était presque parfait, tourné en 1954 et l’influence des codes cinématographiques des films policiers américains des années 30, tel Le Code criminel de Howard Hawks.Le centre de la scène, un manège articulé pour désorienter, des hommes et des femmes apparaissent et disparaissent, la vitesse déboussole la métaphysique engendrée par les sens et les interdits. L’action se dramatise au fur et à mesure de l’évolution de la pièce, le monde devient sujet à convulsion, la dérision s’invite dans ce déséquilibre humain où se reflètent les extrêmes sociaux.L’il remplace la caméra dans cette adaptation convaincante et très réussie, elle est la projection au XXIe siècle d’un peuple et d’une économie politique qui n’ont guère avancé depuis 1866.La mise en scène de Benjamin Knobil, un parallèle artistique au Collectif Berlin, des réalisateurs européens qui proposent des documentaires intégrant la vidéo et la performance visuelle dans le cycle Holocène, Bonanza, Moscou et Jérusalem. Une façon d’écrire l’histoire de gens extraits à l’anonymat dans des pays où les mots liberté et démocratie ont pour définition prison et censure.Les comédiens excellent dans leur registre respectif et apportent à Crime et Châtiment une respiration nouvelle soufflée par Dominique Jacquet dans les rôles de l’usurière, la mère de Raskolnikov, la passagère dans le métro. Un regard ferme et sensible, une présence remarquable. Romain Lagarde, incarne tour-à-tour, l’ivrogne, le peintre et le juge Porphyre. Son cynisme dépeint un homme caustique et pervers à souhait. Une prestation digne d’un grand comédien. Franck Michaud, alias Raskolnikov, impliqué et appliqué de bout en bout, aucune rature dans le personnage, un point d’exclamation pour plébisciter sa performance. Loredana Von Allmen passe du personnage de la fille de la logeuse à celui de Sonia la prostituée avec une aisance déconcertante. Loredana, l’expression artistique d’une magnifique artiste esquissée dans le regard et dans le mouvement. Mathieu Loth, peintre, policier et ami de Raskolnikov, des patrons taillés sur mesure pour ce comédien qui porte l’assurance du talent en voix et en corps.Crime et Châtiment, une uvre colossale de la littérature, une pièce grandeur nature de Benjamin Knobil, Dominique Jacquet, Loredana Von Allmen, Romain Lagarde, Mathieu Loth, Franck Michaud.
Philippe Delhumeau
20/01/2014
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