Oh les beaux jours
de Samuel Beckett
Mise en scène de Serge Noyelle, Marion Coutris
Avec Marion Coutris, Noel Vergès
Oh les beaux jours, un cri d’amour semblable à une partition écrite pour être jouée avec des objets extraits au temps.
De Chatillon à Marseille, la route qu’a choisi de suivre le couple, Serge Noyelle et Marion Coutris, is so Goude. La plastique artistique n’attend pas le nombre des années. Serge Noyelle est de ces hommes qui respirent la scène par tous les pores des coulisses au plateau technique. Metteur en scène de théâtre et d’opéra, créateur du Festival des arts de la rue de Chatillon, réalisateur de chorégraphies en France, dans les pays européens ayant une culture théâtrale et au Québec, conférencier à l’université Paris-Dauphine au Centre européen de technoculture, enseignant au Centre national des arts du cirque de Châlons-en-Champagne, scénographe et directeur de théâtre. Sa diététique, prendre la vie avec l’exigence qui est sienne en son statut de professionnel de la scène et donner, à qui l’aime le suit, sa chaleur et sa sincérité. Marion Coutris, une artiste qui s’appuie sur de belles expériences d’auteur, de comédienne et de metteur en scène. Le duo Noyelle-Coutris, l’écriture d’une vie partagée de créations et de passions, pour preuve le théâtre NoNo installé sur le site boisé de la Campagne Pastré, à deux pas de la corniche et des calanques.Venez écouter la musique des chevaux et des artistes de la compagnie du Théâtre NoNo, en ce lieu baigné par les essences de la Méditerranée.Oh les beaux jours, l’une des pièces fétiches de Beckett, fut jouée en 1963 par Madeleine Renaud. La création de Winnie l’a grandie jusqu'à la fin de sa carrière et que d’anecdotes restent dans la mémoire des critiques qui l’ont connue.Une femme se repaît d’images liées à un passé confondu aux repères du présent. Winnie, à moitié avalée par la terre, se parle et s’adresse à Willie, son mari décédé. Des sonneries lui annonce que sa propre fin est proche. Entourée d’une ombrelle et d’un sac, elle raconte des choses insignifiantes... La mémoire n’efface pas les rides.L’élément indissociable de la scénographie de Oh les beaux jours est la terre élevée en dôme engloutissant Winnie. Serge Noyelle s’est appuyé sur le vide laissé dans une maison après le décès de ses occupants. Sous un immense drap blanc, se devinent des meubles, une résistance à l’oubli. L’esthétique macule la scène d’une douceur virginale jusqu'à ce que la lumière nimbe la présence de la vieille femme au sommet de la montagnette. A demi-ensevelie, son visage semble fardé par les usures de l’existence, les yeux dessinent un long parcours dans le flou, les mains s’agrippent à une ombrelle et à un sac rempli d’objets hétéroclites. S’ensuit un long monologue à la première personne extrayant des parenthèses d’hier. S’ouvrent des guillemets quand la voix change et hèle à la seconde personne, celui qui n’est plus. Willie, son mari.Le style Beckett, une influence prise sur le vif, une écriture libre et étrangement féroce. Le pas en retrait d’une empreinte anonyme, il s’évertue à mettre en lumière avec des mots simples et décodés, un souffle partagé à deux. Winnie et Willie.Le metteur en scène a dressé Oh les beaux jours comme une peinture minimaliste confrontant les éléments essentiels de la représentativité de soi. L’amour et la solitude. Les regrets et l’ignorance. La mort est abordée sans l’être, la ponctuation de Beckett se devine d’aise. Trois points de suspension et puis restent tant qu’un soupçon de vie n’a pas éteint la flamme qui illumine ce visage criant de tendresse. Les objets extraits du sac disparaissent aussitôt, Winnie leur accorde une importance identique à ces fragments de vie qu’elle énonce comme une liste de courses.Marion Coutris interprète Winnie avec un profond dégagement et dans une prise identitaire à s’y méprendre. De son piédestal, elle se lance dans un long discours qui crée un rapport de proximité immédiat avec le public. Les marges de vie exprimées paralysent l’attention et déversent telle l’écume, un bouillonnement de déchirures et d’exaltations.Marion Coutris enlève à l’éternité ce corps avalé par la terre. L’association du tragique à la poésie, une révérence à la référence qui sublime la prestation de la comédienne.La mise en scène de Serge Noyelle, un espace ouvert à la réflexion sur la fin de vie marqué par l’intensité accordée à la scénographie et, de facto, au jeu de Marion.Oh les beaux jours, une pièce réalisée de façon magistrale et optimiste."La lucidité est la blessure la plus rapprochée du soleil", René Char.
Philippe Delhumeau
26/05/2013
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