Les Tentations d’Aliocha
de Fédor Dostoïevski
Mise en scène de Guy Delamotte
Avec Véro Dahuron, Catherine Vinatier, David Jeanne-Comello, Anthony Laignel, Gilles Masson, Timo Torrika
Dans le texte de Dostoïevski, le phénomène tentation porte les rêves en désirs, les extravagances en insolence. La réalité glisse irrémédiablement vers la répression jusqu'à commettre l’irréparable. Les frères complices en jeu s’affrontent sur le terrain de la vérité dans des faces-à-faces peuplés des fantômes de leur revers.
Laboratoire d’échanges de modes d’expressions orientées sur les écritures théâtrales internationales, tel pourrait être la définition du Panta Théâtre. Transversalité d’univers artistiques confondus en la représentativité de l’ensemble des intervenants directs et indirects qui contribuent à la réalisation d’un spectacle traduit et adapté du répertoire classique et contemporain. Théâtre à variations existentielles, l’atypie des mises en scène de Delamotte se manifeste par des interrogations d’ordre condition de soi, lesquelles repoussent l’homme dans des retranchements jamais explorés.La multiplicité des thèmes abordés dans le récit de Dostoïevski prend à témoin la scène et le public, la religion, la liberté, l’amour, l’argent, la tolérance. Les Frères Karamazov, ultime roman de Dostoïevski publié en 1880, en même temps que les nouvelles Discours sur Pouchkine, livre un testament pré-posthume des incidences de la vie fragmentée d’à-coups et de transgressions physiques et morales.Guy Delamotte déconventionne un scepticisme taillé pour décourager et l’adapte en une déclinaison du stoïcisme revisité pour chaque personnage selon l’intensité des situations présentées.
Cette histoire n’est pas un roman, ni une biographie, mais une parenthèse de jeunesse. Convient-il de suivre à la lettre le préambule de la voix-off qui annonce le père apparaissant sur la vidéo en font de scène ? La lumière décolore progressivement les éléments composant le décor. La neige couvrant le plateau disparaît dans l’ombre de la projection en noir et blanc. L’homme, le regard sombre et absorbé, philosophe sur le rapport de l’acceptabilité à la religion qu’il a fait sienne jusqu'au jour où...La vidéo intégrée à la mise en scène se duplique dans une interactivité acteur-décor. Défilent des images de rues, de quartiers, d’immeubles derrière lesquelles se profilent les personnages de la pièce. La prise de conscience des frères Karamazov s’impose en amont et en aval du plateau.La mort du père a semé le trouble et la discorde dans la fratrie. Chacun revendique son temps de parole en invectivant des allusions à l’amour et à la religion. Les tentations créent des brèches dans ces existences malmenées par l’alcool et les rigueurs de la saison. Le conflit se nourrit d’une alchimie déversant les plus affres réflexions sur l’homme en son statut d’homme bon et pervers.Dans cette fresque humaine, l’obsession et l’abstinence mettent à l’épreuve le péché et la souffrance véhiculés par les comportements violents et expressifs des trois frères. Le délit de liberté hante ces innocents qui s’engouffrent corps et âmes dans les extrêmes de leur penchant respectif. Il n’est de tentation sensée être portée par la volonté d’enfreindre les règles du respect et de la tolérance. Les esprits vacillent, la fraternité se spiritualise dans une virginité qui a la couleur rouge sang et l’odeur de l’alcool fort.Aliocha incarné par la foi semble être pris dans l’étau d’Ivan, l’intellectuel laissé pour compte par les femmes qu’il a aimé. Dimitri, un rebelle incapable de se ranger et qui dérange par ses excès. Smerdiakov, il apparaît difficile de lui accorder du crédit par l’étrangeté de son physique et de son regard perçant le présent en néant. Grouchenka est une bonne fille qui jouit des moindres plaisirs de la vie et suit qui l’accepte sous sa robe. A l’inverse, Katerina se présente en femme réfléchie et élégante qui pose le point d’interrogation avant toute affirmation.Guy Delamotte exhale la noirceur du roman de Dostoïevski en insufflant une nouvelle profondeur, simultanément fluide et intense. La violence des échanges se traduit par une répression intellectuelle manipulée par le désir de tentation. L’alternance du bien et du mal s’élève sur l’autel de la découverte de soi et de l’autre, de l’homme et de l’humain. La sociabilité des éléments souffrants et répréhensifs glisse vers un verdict sans appel.La mise en scène redynamise le texte de l’auteur russe en lui apportant une contemporanéité exigeante et résolument bien interprétée par des comédiens investis de leur personnage avec une vérité déconcertante.Adapter une uvre du répertoire de Dostoïevski n’est pas chose aisée, et les artistes du Panta Théâtre, metteur en scène, comédiens et professionnels techniques s’en sortent remarquablement.
Cette histoire n’est pas un roman, ni une biographie, mais une parenthèse de jeunesse. Convient-il de suivre à la lettre le préambule de la voix-off qui annonce le père apparaissant sur la vidéo en font de scène ? La lumière décolore progressivement les éléments composant le décor. La neige couvrant le plateau disparaît dans l’ombre de la projection en noir et blanc. L’homme, le regard sombre et absorbé, philosophe sur le rapport de l’acceptabilité à la religion qu’il a fait sienne jusqu'au jour où...La vidéo intégrée à la mise en scène se duplique dans une interactivité acteur-décor. Défilent des images de rues, de quartiers, d’immeubles derrière lesquelles se profilent les personnages de la pièce. La prise de conscience des frères Karamazov s’impose en amont et en aval du plateau.La mort du père a semé le trouble et la discorde dans la fratrie. Chacun revendique son temps de parole en invectivant des allusions à l’amour et à la religion. Les tentations créent des brèches dans ces existences malmenées par l’alcool et les rigueurs de la saison. Le conflit se nourrit d’une alchimie déversant les plus affres réflexions sur l’homme en son statut d’homme bon et pervers.Dans cette fresque humaine, l’obsession et l’abstinence mettent à l’épreuve le péché et la souffrance véhiculés par les comportements violents et expressifs des trois frères. Le délit de liberté hante ces innocents qui s’engouffrent corps et âmes dans les extrêmes de leur penchant respectif. Il n’est de tentation sensée être portée par la volonté d’enfreindre les règles du respect et de la tolérance. Les esprits vacillent, la fraternité se spiritualise dans une virginité qui a la couleur rouge sang et l’odeur de l’alcool fort.Aliocha incarné par la foi semble être pris dans l’étau d’Ivan, l’intellectuel laissé pour compte par les femmes qu’il a aimé. Dimitri, un rebelle incapable de se ranger et qui dérange par ses excès. Smerdiakov, il apparaît difficile de lui accorder du crédit par l’étrangeté de son physique et de son regard perçant le présent en néant. Grouchenka est une bonne fille qui jouit des moindres plaisirs de la vie et suit qui l’accepte sous sa robe. A l’inverse, Katerina se présente en femme réfléchie et élégante qui pose le point d’interrogation avant toute affirmation.Guy Delamotte exhale la noirceur du roman de Dostoïevski en insufflant une nouvelle profondeur, simultanément fluide et intense. La violence des échanges se traduit par une répression intellectuelle manipulée par le désir de tentation. L’alternance du bien et du mal s’élève sur l’autel de la découverte de soi et de l’autre, de l’homme et de l’humain. La sociabilité des éléments souffrants et répréhensifs glisse vers un verdict sans appel.La mise en scène redynamise le texte de l’auteur russe en lui apportant une contemporanéité exigeante et résolument bien interprétée par des comédiens investis de leur personnage avec une vérité déconcertante.Adapter une uvre du répertoire de Dostoïevski n’est pas chose aisée, et les artistes du Panta Théâtre, metteur en scène, comédiens et professionnels techniques s’en sortent remarquablement.
Philippe Delhumeau
15/05/2013
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Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
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