Une sorte d’Alaska
de Harold Pinter
Mise en scène de Ulysse di Gregorio
Avec Dorothée Deblaton, Grégoire Pallardy, Marinelly Vaslon
Ulysse di Gregorio, un metteur en scène qui a l’art et la manière d’extraire les personnages des pièces afin de restituer la place qui est leur, dans l’histoire de leur vie.
Qui n’a pas lu une pièce de Harold Pinter une fois dans son existence, éprouvera une sensation d’étouffement en allant en voir une au théâtre. Si la mise en scène respecte scrupuleusement l’esprit du texte, l’attention ne défaillira pas. L’écoute visuelle et sonore s’accorderont et au final, le jugement personnel sera rendu par la volonté de découvrir ou non le répertoire de Pinter.Le dramaturge anglais impose par une approche personnelle, des banalités extraite de l’existence, des situations confondant l’intrigue à l’amour, le déclin à l’envie. Des huis-clos joués à trois ou quatre personnages transgressés par la violence du passé ressurgissant à l’improviste dans le présent. La lumière ne vient pas du système électrique, mais de la façon dont les comédiens abordent le texte dans son interprétation. Le style Pinter, des phrases courtes ajustées pour blesser et pour panser en superficie des plaies ouvertes sur l’éthique de l’identité. Confrontations psychologiques d’êtres pris dans l’étau d’une douleur sociale et familiale.Une sorte d’Alaska, publiée en 1982, réhabilite le regard porté sur l’étrangeté des mondes opposés que sont le conscient et l’inconscient, in situ, définis par le réveil et le coma.Résumé. Une jeune fille affectée d’une pathologie se réveille après un sommeil léthargique de seize années. Deborah découvre le docteur Hornby, lequel s’est posé à son chevet durant toute cette période. Arrive Pauline, la sur de Deborah, mariée avec le médecin. Elle lui parle de la famille, des amis, des événements qui se sont passés pendant ces longues années. Le mutisme de sa sur dérange, les réponses correspondent à l’âge où Deborah a cessé d’exister dans la réalité.Le décor se traduit dans sa plus simple expression par un lit, une table et quelques chaises. Sur scène, le silence est troublant. Le temps semble s’être arrêté sur la vision de la jeune fille endormie et sur la stature figée du médecin assis à ses côtés. Il n’y a pas plus bruyant qu’un silence prolongé car la salle transmet des vibrations que seuls perçoivent les déficients sensoriels. Les soupirs, la respiration saccadée soulignant une inquiétude, la salive ravalée, les grincements de dents composent cette partition inaudible.Sursaut général au réveil de Deborah qui s’assoit comme une poupée mécanique dans le lit. La salle reprend vie et écoute les paroles du docteur sans marquer un peu d’étonnement. Les propos sont cadencés comme les aiguilles d’une horloge franc-comtoise. La diction est parfaite, le verbe est posé pour être compris, le virgules donnent le tempo. Seize années de coma laissent des séquelles, les yeux de la jeune fille expriment le présent en faisant abstraction du passé. De souvenirs, il n’y a point puisqu’elle se réveille avec l’impression d’avoir dormi quelques heures.La mise en scène d’Ulysse di Gregorio rappelle entre guillemets la citation de Stephen King, "L’acte d’écrire peut ouvrir tant de portes. Comme si un stylo n’était pas vraiment une plume, mais une étrange variété de passe-partout". Ulysse s’engouffre avec discrétion dans cette forme de révolution intérieure où le corps commande la tête et non l’inverse. Il réussit à dissocier le pathos de la brutalité cognitive qui a dérivé dans les extrémités de l’inconscience. La mise en scène s’étaie sur le mouvement accordé à la concentration, excepté une impulsion de Deborah contre Hornby.Les personnages se livrent à une reconnaissance d’eux-même, l’objectif étant d'atteindre l’attention de Deborah. Le subconscient réveille des douleurs internes, le conscient les vit sans perdre souffle car l’histoire suit son cours tant que le cur bat.Les comédiens jouent sur un registre juste et ne commettent pas de faux-pas. Ils donnent l’impression d’avoir glissé dans le corps des personnages car ils dégagent une profonde sensibilité et la réalité les habille dans les dialogues.Si Harold Pinter fut inspiré par la lecture des livres d’Awakenings traitant du sujet évoqué, Ulysse di Gregorio a traduit Une sorte d’Alaska sur la scène de l’Aktéon avec discernement et fraîcheur.
Philippe Delhumeau
13/02/2013
PARIS
Lucernaire
Mise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
Lucernaire
PARIS
"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
de Gérard RauberMise en scène de GÉrard Rauber
Ce spectacle musical, orchestré par le génial metteur en scène Gérard Rauber, réunit un quatuor de talents exceptionnels pour nous emporter dans un voyage époustouflant à travers l’univers de Jean-Sébastien Bach ou en rapport à son œuvre comme cet étonnant et pétillant « 12345 »...
L'avis de Yves-Alexandre Julien
PARIS
Lucernaire
"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
de Gérard Rauber
Mise en scène de GÉrard Rauber
Lucernaire
"Come Bach" : Un quatuor virtuose qui réinvente les classiques
de Gérard Rauber
Mise en scène de GÉrard Rauber
PARIS
Théâtre Poche Montparnasse
Entre scandale et subtilité : les Diaboliques à la barre
de Christophe Barbier D'Après Jules Barbey D'Aurevilly
Mise en scène de Nicolas Briançon
Théâtre Poche Montparnasse
Entre scandale et subtilité : les Diaboliques à la barre
de Christophe Barbier D'Après Jules Barbey D'Aurevilly
Mise en scène de Nicolas Briançon
PARIS
A la galerie Hélène Aziza
La folle passion de Franz Liszt et Marie D’Agoult
de Pierre Bréant
Mise en scène de Philippe Mercier
A la galerie Hélène Aziza
La folle passion de Franz Liszt et Marie D’Agoult
de Pierre Bréant
Mise en scène de Philippe Mercier